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La famille compte 2024

Cette nouvelle ressource de l’Institut Vanier explore l’évolution, la continuité et la complexité des familles au Canada au cours des trois dernières décennies. Publié à l’occasion du 30e anniversaire de l’Année internationale de la famille, le rapport La famille compte 2024 brosse un portrait statistique des familles au pays, en plus de mettre en relief les tendances au fil du temps et leur incidence sur les familles et la vie de famille.

Chapitre 15 – L’écart entre la participation des hommes et des femmes au marché du travail se rétrécit, mais à un rythme plus lent qu’auparavant

L’un des principaux changements observés au Canada au cours des cinquante dernières années est la participation croissante des femmes au marché du travail. En 1976, moins de la moitié des femmes de 15 ans et plus (45,7 %) avaient un emploi1. En 2023, cette proportion s’élevait à 61,6 %, bien que le plus fort de l’augmentation ait eu lieu avant 1990, la proportion de femmes en emploi étant alors de 58,5 %. Entre 2013 et 2023, l’écart entre les hommes et les femmes a diminué de 9,2 à 8,1 points de pourcentage (soit une réduction de seulement 1,1 point de pourcentage).

L’évolution des conditions sociales, culturelles et économiques a favorisé la participation croissante des femmes au marché du travail. La mise en place et l’élargissement progressif des prestations parentales, qui ont aidé les nouvelles mères à demeurer sur le marché du travail suivant la naissance de leur enfant, ont également contribué à une telle augmentation. Les générations passées ont pour leur part vu de nombreuses femmes quitter le marché du travail à la naissance de leur premier enfant afin qu’elles puissent se consacrer entièrement à leur ménage.

L’activité sur le marché du travail varie selon l’âge et c’est chez les plus jeunes – qui n’ont généralement pas de responsabilités de soins ou de garde d’enfants – que l’écart entre les genres est le plus faible. En 2023, l’écart entre la participation des hommes et des femmes de 15 à 24 ans au marché du travail était très faible (0,3 point de pourcentage), les femmes (65,1 %) affichant un taux légèrement supérieur à celui des hommes (64,8 %)1. Dans le principal groupe d’âge actif (25 à 54 ans), la proportion de femmes sur le marché du travail (85,5 %) était inférieure de 6,6 points de pourcentage à celle des hommes (92,1 %). La différence la plus importante se situait entre les femmes (31,9 %) et les hommes (42,3 %) de 55 ans et plus, celle-ci s’élevant à 10,4 points de pourcentage.

De tels écarts étaient beaucoup plus importants dans les années 1970. En 1976, on observait une différence de 10,7 points de pourcentage entre les femmes (58,2 %) et les hommes (68,9 %) de 15 à 24 ans1. C’était par ailleurs entre les femmes (52,3 %) et les hommes (94,5 %) de 25 à 54 ans que l’on retrouvait l’écart le plus important, soit 42,2 points de pourcentage. La différence entre les femmes (17,7 %) et les hommes (47,2 %) de 55 ans et plus était elle aussi fort élevée, à savoir 29,5 points de pourcentage.

Si de telles statistiques montrent une avancée vers l’égalité des genres en matière de participation au marché du travail, il est important de noter que le rythme auquel l’écart entre la participation des hommes et les femmes diminue a considérablement ralenti depuis le début des années 2000.

Pourquoi s’en préoccuper?

La participation accrue des femmes au marché du travail a modifié en profondeur le statut économique des femmes et le revenu des familles. Les revenus des femmes sont devenus essentiels à la sécurité économique de la majorité des ménages au Canada.

Un écart entre les hommes et les femmes subsiste toutefois, et il n’y a guère eu de changement au cours de la dernière décennie. En outre, si les femmes sont de plus en plus nombreuses à participer au marché du travail, la participation des hommes aux tâches domestiques non rémunérées n’a pas connu une augmentation parallèle équivalente. Les femmes se retrouvent donc avec une charge de travail totale plus élevée, lorsque l’on combine le nombre moyen d’heures qu’elles consacrent par jour au travail rémunéré et non rémunéré. Les données disponibles les plus récentes sur le sujet montrent que, parmi les adultes de 25 à 54 ans en 2015, les femmes consacraient en moyenne 9,1 heures par jour au travail rémunéré et non rémunéré, comparativement à 7,9 heures chez leurs homologues masculins2.

Source : Statistique Canada. (5 janvier 2024). Tableau 14-10-0327-01 Caractéristiques de la population active selon le sexe et le groupe d’âge détaillé, données annuelles1 .

Source : Statistique Canada. (5 janvier 2024). Tableau 14-10-0327-01 Caractéristiques de la population active selon le sexe et le groupe d’âge détaillé, données annuelles1.


Références
  1. Statistique Canada. (5 janvier 2024). Tableau 14-10-0327-01 Caractéristiques de la population active selon le sexe et le groupe d’âge détaillé, données annuelles. https://doi.org/10.25318/1410032701-fra ↩︎
  2. Moyser, M., et Burlock, A. (30 juillet 2018). Emploi du temps : la charge de travail totale, le travail non rémunéré et les loisirs. https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/89-503-x/2015001/article/54931-fra.htm ↩︎