Robin McMillan

Au cours de sa carrière, Robin McMillan a passé plus de 30 ans à travailler dans le secteur de la petite enfance. Elle a d’abord travaillé comme éducatrice pendant huit ans auprès d’enfants d’âge préscolaire. Puis elle a quitté la première ligne afin de développer des ressources pour les praticiennes et praticiens à la Fédération canadienne des services de garde à l’enfance (FCSGE). Elle travaille à la FCSGE depuis 1999, où elle est passée d’assistante de projet à gestionnaire de projet, puis à son rôle actuel de conceptrice de projets, de programmes et de partenariats. Plusieurs réalisations ont marqué sa carrière à la FCSGE, notamment la gestion de plus de 20 projets nationaux et internationaux, y compris un projet de l’ACDI en Argentine et la présentation d’un rapport avec l’honorable sénateur Landon Pearson au Comité des droits de l’enfant à Genève, en Suisse.

Robin a été membre du conseil d’administration de l’Ottawa Carleton Ultimate Association pendant deux ans et a participé à l’organisation de nombreux événements caritatifs locaux. Elle a fondé et animé un groupe local de soutien aux parents, Ottawa Parents of Children with Apraxia (Parents d’enfants atteints d’apraxie à Ottawa), ainsi qu’un groupe national, Apraxia Kids Canada (L’apraxie chez les enfants au Canada). Elle est mariée et a un fils de 17 ans atteint d’un grave trouble de la parole (apraxie verbale) et d’une légère déficience intellectuelle, ce qui l’a propulsée dans le monde du plaidoyer pour le soutien à la parentalité. Elle a d’ailleurs reçu le prix de défenseure de l’année en 2010, décerné par la Childhood Apraxia of Speech Association of North America.

À propos de l’organisme : Nous représentons la communauté du secteur de l’apprentissage et de la garde des jeunes enfants au Canada, à savoir l’ensemble des professionnel·les et des praticien·nes d’un océan à l’autre. Nous donnons voix à la passion, à l’expérience et aux pratiques en matière d’apprentissage et de garde des jeunes enfants (AGJE) au pays. Nous mettons de l’avant des recherches novatrices en matière de politiques et de pratiques afin de mieux éclairer le développement et la prestation des services. Nous faisons preuve de leadership sur les enjeux qui touchent notre secteur, ayant foi en notre capacité d’influencer positivement la vie des jeunes enfants, à savoir notre véritable objectif, notre raison d’être. Les sujets abordés, explorés et communiqués au sein de notre communauté ont le potentiel de transformer des vies et nous en avons pleinement conscience. Nous sommes une force engagée et passionnée en faveur d’un changement positif là où ça compte le plus, c’est-à-dire auprès des enfants.

Liv Mendelsohn

Liv Mendelsohn, M.A., M.Ed., est directrice générale du Centre canadien d’excellence pour les aidants, où elle dirige des initiatives en matière d’innovation, de recherche, de politiques et de programmes visant à soutenir les personnes aidantes et les prestataires de soins au Canada. Leader visionnaire comptant plus de 15 ans d’expérience dans le secteur à but non lucratif, Liv est aidante depuis fort longtemps et vit elle-même avec un handicap. Son expérience en tant que membre de la « génération sandwich » alimente son aspiration envers la création d’un mouvement pour les personnes aidantes au Canada afin de changer la façon dont la prestation de soins est perçue, valorisée et soutenue.

Au cours de sa carrière, Liv a fondé et dirigé plusieurs organismes axés sur l’incapacité et la prestation de soins, notamment le Wagner Green Centre for Accessibility and Inclusion ainsi que le festival du film de Toronto ReelAbilities. Liv est présidente du comité consultatif sur l’accessibilité de la Ville de Toronto. Elle a reçu le Prix pour l’équité décerné par la Ville de Toronto et a été reconnue pour son leadership par la University College, l’Université de Toronto, l’organisme Enfants avenir Ontario et les centres communautaires juifs d’Amérique du Nord. Liv est agrégée supérieure de recherche au Massey College et diplômée du Mandel Institute for Non-Profit Leadership ainsi que du programme de bourses DiverseCity de la CivicAction Leadership Foundation.

À propos de l’organisme : Le Centre canadien d’excellence pour les aidants appuie et habilite les personnes aidantes et les prestataires de soins, favorise l’avancement des connaissances et la capacité d’agir dans le domaine des soins, et plaide en faveur de politiques sociales efficaces et visionnaires, tout en privilégiant une approche qui se veut à l’écoute des personnes ayant une incapacité. Notre expertise et nos connaissances, tirées des expériences vécues des personnes aidantes et des prestataires de soins, nous aident à faire campagne pour de meilleurs systèmes et un changement durable. Nous sommes plus qu’un simple bailleur de fonds; nous travaillons en étroite collaboration avec nos partenaires et nos bénéficiaires pour atteindre des objectifs communs.

Barbara Neis

Barbara Neis est professeure titulaire émérite de la Chaire John Lewis Paton et professeure-chercheuse honoraire (à la retraite) du Département de sociologie de l’Université Memorial. Barbara a obtenu son doctorat en sociologie à l’Université de Toronto en 1988. Elle s’intéresse principalement aux interactions entre le travail, l’environnement, la santé, les familles et les communautés dans les milieux marins et côtiers. Elle a cofondé et codirigé le SafetyNet Centre for Occupational Health and Safety à l’Université Memorial et a été présidente de l’Association canadienne de la recherche en santé et sécurité au travail. Depuis les années 1990, elle a mené, supervisé et soutenu d’importants programmes de recherche en collaboration avec l’industrie de la pêche à Terre-Neuve-et-Labrador, notamment dans les domaines suivants : les connaissances des pêcheurs, les sciences et la gestion marines, la santé et la sécurité au travail, la reconstruction des pêcheries effondrées, et le genre et la pêche. Entre 2012 et 2023, elle a dirigé le Partenariat en mouvement, financé par le CRSH, un vaste programme de recherche multidisciplinaire explorant la dynamique de la mobilité professionnelle prolongée/complexe liée à l’emploi dans le contexte canadien, notamment son incidence sur les travailleuses et travailleurs et leur famille, les employeurs et les communautés.

Deborah Norris

Titulaire de diplômes supérieures en sciences familiales, Deborah Norris est professeure au Département d’études de la famille et de gérontologie de l’Université Mount Saint Vincent. Son intérêt persistant envers l’interrelation entre le travail et la vie de famille a amené Deborah à s’investir très tôt dans l’élaboration de programmes d’éducation à la vie familiale au Centre de ressources pour les familles des militaires (CRFM) de la Base des Forces canadiennes (BFC) d’Halifax. Les connaissances acquises au cours de ses échanges avec les participantes et participants aux programmes ont été les étincelles qui ont déclenché chez elle un inébranlable engagement à en apprendre davantage sur la vie des familles des militaires, qui ont été le fil conducteur de ses recherches tout au long de sa carrière. S’inspirant des théories écologique et critique, le programme de recherche de Deborah se veut pratique, collaboratif et interdisciplinaire. Elle a dirigé des études portant sur la résilience chez les familles des militaires et des vétéranes et vétérans; l’équilibre entre la vie professionnelle et personnelle chez les familles des militaires; la relation bidirectionnelle entre les blessures de stress opérationnel et la santé mentale et le bien-être des familles des vétéranes et vétérans; les programmes de psychoéducation familiale pour les familles des militaires et des vétéranes et vétérans; et la transition entre la vie militaire et la vie civile. Elle a collaboré avec des spécialistes du milieu universitaire, des scientifiques du ministère de la Défense nationale (MDN), des membres du personnel d’Anciens Combattants Canada (ACC) ainsi que d’autres parties prenantes. Récemment, elle a élargi son programme de recherche afin de mettre l’accent sur les effets que peut avoir le stress opérationnel sur les familles du personnel de la sécurité publique.

Isabel Côté

Isabel Côté est professeure titulaire au Département de travail social de l’Université du Québec en Outaouais. Elle est titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la procréation pour autrui et les liens familiaux, ainsi que membre du partenariat Familles en mouvance et du Réseau québécois en études féministes (RéQEF). Son programme de recherche a pour but de favoriser une compréhension globale de la procréation pour autrui, en croisant le regard de l’ensemble des parties, à savoir les parents, les donneuses et donneurs, les mères porteuses, les enfants ainsi conçu·es et les familles élargies. Appuyés sur des méthodologies qualitatives novatrices, ses travaux conjuguent les apports théoriques de la sociologie de la famille, de l’anthropologie de la parenté et des études féministes et LGBTQ, en plus de revisiter les réalités familiales contemporaines. De manière innovante, ses travaux positionnent les enfants comme des acteurs à part entière dans la construction des connaissances relatives aux familles issues de la procréation pour autrui. Enfin, ses conclusions de recherche fournissent des informations basées sur des données empiriques utiles au débat social entourant les questions soulevées par la procréation pour autrui, tout en suggérant des pistes d’action en vue de mieux soutenir le bien-être des personnes concernées.

Histoires de grands-familles à l’Île-du-Prince-Édouard (Families, Mobility, and Work)

Résumé d’un chapitre sur les grands-parents élevant leurs petits-enfants à l’Île-du-Prince-Édouard

16 novembre 2022

Don Avery et Gaby Novoa signent un chapitre intitulé « A Hidden Chapter in Life We Did Not Expect or Foresee: Sharing the Stories of Grand-Families in Prince Edward Island » (Chapitre caché de la vie aussi inattendu qu’imprévu : Ce que vivent les grands-familles de l’Île-du-Prince-Édouard) qui nous nous plonge au cœur de l’expérience de Don et des événements qui les ont incités, son épouse et lui, à assumer la garde de leurs petits-enfants. Nous y suivons le parcours qui l’amène à mettre sur pied des organismes dont le but est de sensibiliser et de renforcer le soutien aux grands-familles.

Ce chapitre constitue l’une des nombreuses contributions au livre Families, Mobility, and Work, un recueil d’articles et d’autres produits de connaissance basés sur les travaux de recherche du Partenariat en mouvement. Publié en septembre 2022 par les presses universitaires de l’Université Memorial, cet ouvrage est maintenant disponible en version imprimée, en format électronique ainsi que gratuitement, en libre accès, sur son site Web.

« Parmi la douzaine de familles locales avec lesquelles Don est entré en contact, il estime que près de la moitié des grands-familles se sont constituées en réponse à la situation d’enfants adultes travaillant à l’extérieur de la province ou, dans certains cas, en voie d’emménager pour de bon en Alberta en raison d’un emploi. L’absence parentale ainsi occasionnée de même que la réalité des horaires par roulement ont poussé les grands-parents à intervenir en vue de créer un cadre familial stable, sûr et constant. » – Don Avery et Gaby Novoa

Accédez au livre Families, Mobility, and Work (en anglais seulement)

Résumé du chapitre

Plus de 200 enfants de l’Île-du-Prince-Édouard vivent dans des grands-familles où ils sont élevés par une grand-mère, un grand-père ou les deux grands-parents. Le recours à ce type de familles surgit au terme de trajectoires diverses. Ce chapitre expose l’entretien de Don Avery avec Gaby Novoa, où il parle de ce qui a amené sa famille à devenir une grand-famille, du lien qui existe entre le travail nomade et les grands-familles de l’Île-du-Prince-Édouard et de la mobilisation locale des grands-parents pour consolider le soutien à ces nouvelles cellules familiales. Membre engagé de sa collectivité dont la famille vit elle-même une situation liée à la mobilité pour le travail, il est le fondateur d’organismes sur l’Île, dont l’initiative Central Eastern Grandparents et le groupe Building GRAND-Families Inc. Il a pu observer les nombreux défis auxquels font face les familles de la province de même que ce qu’elles ont en commun, en plus de l’engagement familial en contexte de mobilité pour le travail et la structure de grand-famille qui en résulte.

À propos des auteurs

Don Avery Fondateur de l’initiative Central Eastern Grandparents (CEGI) et du groupe Building GRAND-Families Inc., Don Avery s’emploie à sensibiliser la population au soutien des grands-parents et arrière-grands-parents qui élèvent leurs petits-enfants et arrière-petits-enfants, étant lui-même grand-père depuis 1990 et arrière-grand-père depuis 2015. Il cumule 40 ans d’expérience en ressources humaines et en gestion. Il a également hébergé près de 35 adolescents sur 15 ans en famille d’accueil.

Don a collaboré à un projet de recherche de l’Institut Vanier de la famille mené sur deux ans par Christina Murray, B.A., Ph. D., inf. aut., professeure agrégée de la Faculté des sciences infirmières de l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard, qui portait sur les forces, les difficultés et les possibilités vécues par les grands-familles de l’Île-du-Prince-Édouard. Cette collaboration visait à améliorer notre perspective collective de la réalité des grands-familles en vue d’optimiser leur bien-être – à l’Île-du-Prince-Édouard et partout au Canada.

Gaby Novoa En tant que rédactrice et chercheuse à l’Institut Vanier de la famille entre 2017 et 2022, Gaby Novoa a su sensibiliser le public à la diversité familiale et à la vie de famille au Canada. Elle a rédigé et corédigé bon nombre d’articles, d’entrevues et de résumés de recherche sur des sujets tels que les expériences LGBTQ+, la mort et le processus de fin de vie, le bien-être des familles et bien d’autres. Gaby détient un baccalauréat en communication et études culturelles de l’Université Concordia, avec mineure en diversité et monde contemporain.

 

Les grands-parents qui viennent en aide aux familles touchées par la mobilité pour le travail (Families, Mobility, and Work)

Résumé d’un chapitre portant sur la mobilité pour le travail et les relations intergénérationnelles

25 octobre 2022

Dans Families, Mobility, and Work – un recueil récemment publié par les presses universitaires de l’Université Memorial qui se penche sur les interrelations entre la vie familiale et la mobilité pour le travail – les chercheurs Christina Murray, B.A., inf. aut., Ph. D., Doug Lionais, Ph. D., et Maddie Gallant, B. Sc. inf., inf. aut., présentent des réflexions sur l’expérience familiale intergénérationnelle de cette réalité migratoire au Canada atlantique.

Leur chapitre « ʺAbove Everything Else I Just Want to Be a Real Grandparent”: Examining the Experiences of Grandparents Supporting Families Impacted by Mobile Labour in Atlantic Canada » (« Je cherche avant tout à être un vrai grand-parent » : Regard sur l’expérience des grands-parents qui soutiennent les familles touchées par la mobilité pour le travail au Canada atlantique) met en relief les conclusions d’une étude qualitative portant sur les possibilités et les défis avec lesquels doivent composer les grands-parents qui viennent en aide aux plus jeunes générations, dont au moins un des parents est appelé à parcourir de longues distances ou se voit séparé de sa famille en raison de son travail.

Ce chapitre constitue l’une des nombreuses et enrichissantes contributions au livre Families, Mobility, and Work – un recueil d’articles et autres produits de connaissance basés sur les travaux de recherche du Partenariat en mouvement. Publié en septembre 2022 par les presses universitaires de l’Université Memorial, ce livre est maintenant disponible en version imprimée, en format électronique ainsi que gratuitement, en libre accès, sur leur site Web.

« Trois thèmes dominants ont pu être dégagés des défis recensés par les grands-parents ayant participé à l’étude : des responsabilités et des rôles accrus; un conflit entre la vision idéalisée ou anticipée du rôle de grand-parent et de la vie de retraité, et ce qu’ils vivent en réalité; ainsi que les défis liés à la négociation des relations avec les autres membres de la famille élargie. » [traduction] – Christina Murray, Doug Lionais et Maddie Gallant

Accédez au livre Families, Mobility, and Work (en anglais seulement)

Résumé du chapitre

Jusqu’à tout récemment, les études sur la migration interprovinciale des travailleurs au Canada se sont peu attardées à la réalité des membres de la famille qui demeurent au foyer. Le projet Tale of Two Islands (L’histoire de deux îles), une étude narrative pluriannuelle, s’est intéressé aux répercussions des longs déplacements pour le travail, entre l’Île du Cap-Breton et l’Île-du-Prince-Édouard (Î.-P.-É.) et l’Ouest canadien, sur les membres des familles intergénérationnelles, notamment les travailleurs, leurs conjoints ou conjointes et les grands-parents. Dans le cadre de cette étude, des entretiens individuels sous forme de conversations ont été réalisés avec les membres de 10 familles intergénérationnelles de l’Î.-P.-É. et du Cap-Breton, notamment avec 13 grands-parents. Trois groupes de discussion, dont un avec des grands-mères (N12) et un autre avec des grands-pères (N5), ont été organisés à l’Î.-P.-É. Ce chapitre examine les possibilités et les défis avec lesquels doivent composer les grands-parents touchés par la migration interprovinciale des travailleurs ainsi que leurs réflexions quant aux conséquences sur leur vie quotidienne. Parmi les principaux thèmes qui sont ressortis des entretiens et des groupes de discussion, on retrouve les multiples rôles et responsabilités qui incombent aux grands-parents qui s’efforcent de soutenir leurs enfants et leurs petits-enfants adultes touchés par la mobilité pour le travail; le contraste entre leur idéal de grands-parents et ce qu’ils vivent en réalité; ainsi que les pressions familiales et financières qu’ils subissent. Les groupes de discussion réunissaient de nombreux grands-parents affirmant désormais s’occuper de leurs petits-enfants à temps plein en raison de problèmes de santé mentale et de consommation chez les parents, généralement liés à cette migration professionnelle. Le chapitre met en relief les difficultés évoquées, en plus de formuler certaines recommandations en quête de solutions.

À propos des auteurs

Christina Murray, B.A., inf. aut., Ph. D., est professeure agrégée de la Faculté des sciences infirmières de l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard. Sa pratique des soins infirmiers met l’accent sur la santé publique et le développement communautaire. Depuis 2015, elle dirige un programme de recherche narrative concertée et interdisciplinaire axé sur la migration des travailleurs et son incidence sur la santé des particuliers, des familles et des communautés. Elle a participé, à titre de chercheuse principale, à l’étude Tale of Two Islands ainsi qu’au projet de sensibilisation communautaire Families, Work and Mobility, et dirige actuellement un projet axé sur les grands-parents qui élèvent leurs petits-enfants à l’Île-du-Prince-Édouard. Mme Murray a également été lauréate du prix Mirabelli-Glossop 2018 de l’Institut Vanier.

Doug Lionais, Ph. D., est professeur agrégé à la Shannon School of Business de l’Université du Cap-Breton; il enseigne au programme de maîtrise sur le développement économique communautaire. Il a obtenu un doctorat en géographie économique de la Durham University (Royaume-Uni) après avoir obtenu un B.A.A. de l’Université du Cap-Breton. Ses travaux de recherche ont pour but de comprendre les processus menant au développement inégal et à l’appauvrissement des communautés, le développement économique local et régional, ainsi que les formes de pratiques économiques alternatives susceptibles de contrer l’appauvrissement.

Maddie Gallant, B. Sc. inf., inf. aut., est une infirmière diplômée en obstétrique et une ardente défenseure des pratiques fondées sur des données probantes, qui milite envers l’amélioration de l’expérience et du sort des patients dans tous les secteurs des soins de santé. Elle a participé à l’étude Tale of Two Islands en tant qu’adjointe de recherche tout au long du processus. Elle continue aujourd’hui le dépouillement des données mises au jour par l’étude, afin de communiquer et de transmettre les conclusions importantes à d’autres professionnels de la santé, dans l’espoir d’améliorer les soins aux patients au bénéfice des familles touchées par la mobilité liée au travail.

Recherche en bref : Regard sur la réalité des grands-familles

Recherche en bref par Gaby Novoa

9 février 2021

ÉTUDE : Dre Ashley Martin; Dr Daniel Albrechtsons; Dre Noni MacDonald, M. Sc., FRCPC; Dre Nadia Aumeerally, M. Sc., FRCPC; Dre Tania Wong,, M. Sc., FRCPC, « Becoming Parents Again: Challenges Affecting Grandparent Primary Caregivers Raising Their Grandchildren » dans Paediatrics & Child Health (mai 2020). Lien : https://bit.ly/30DE5ou


Les familles sont diversifiées et complexes, et elles évoluent au fil du temps. Les grands-familles illustrent d’ailleurs bien ces dynamiques, alors que dans cette structure familiale, ce sont principalement les grands-parents qui s’occupent de leurs petits-enfants, la participation des parents étant minime, voire nulle. Comptabilisée dans le cadre du Recensement en tant que « familles sans génération intermédiaire », l’expression « grand-famille » est utilisée par un nombre croissant d’organismes de soutien à l’intention des grands-parents qui élèvent leurs petits-enfants.

Les grands-familles vivent des expériences uniques et ont des dynamiques, des forces et des réalités qui leur sont propres. Celles-ci ont suscité l’intérêt des chercheurs Ashley Martin, Daniel Albrechtsons, Noni MacDonald, Nadia Aumeerally et Tania Wong dans le cadre d’une étude récente intitulée « Becoming Parents Again: Challenges Affecting Grandparent Primary Caregivers Raising Their Grandchildren » (Devenir parent à nouveau : Les défis auxquels sont confrontés les grands-parents qui assument un rôle de premier plan dans l’éducation de leurs petits-enfants)1.

Divers parcours peuvent mener à la formation des grands-familles

Les familles s’adaptent et évoluent vers des grands-familles pour diverses raisons, notamment pour des questions de maladie mentale ou des problèmes de dépendances; en raison de l’absence, de l’incarcération ou du décès de l’un ou des parents; ou encore pour venir en aide à une adolescente de la famille qui vit une grossesse. À l’instar des résultats obtenus dans d’autres pays, les recherches montrent qu’au Canada, les grands-parents qui assument le rôle d’aidant principal auprès de leurs petits-enfants sont plus souvent des femmes, sans emploi et de statut socioéconomique inférieur.

Bien que les grands-familles ne constituent pas un phénomène nouveau, les données du Recensement de 2016 révèlent que celles-ci comptent un nombre croissant d’enfants au Canada (près de 33 000 enfants de moins de 15 ans vivaient au sein d’une grand-famille en 2016, soit une augmentation de 32 % depuis 2001).

L’étude « Becoming Parents Again » est un examen qualitatif des expériences que vivent les grands-parents qui agissent comme principaux pourvoyeurs de soins, fondé sur des entretiens semi-structurés réalisés avec les grands-parents aidants de 10 ménages de la région de Halifax. Les auteurs soulignent par ailleurs que les participants de l’étude étaient exclusivement issus de milieux urbains et que la majorité d’entre eux étaient de type caucasien. En vue de poursuivre des recherches sur le sujet, des entretiens avec des grands-parents aidants issus d’autres ethnies, cultures et contextes seront donc essentiels, en particulier auprès de familles des Premières Nations, qui sont surreprésentées parmi les grands-familles.

Les entretiens ont fait ressortir cinq grands thèmes.

Des changements dans la dynamique familiale : Les grands-parents interrogés décrivaient systématiquement des changements de rôles importants dans leur dynamique familiale au moment de devenir les principaux pourvoyeurs de soins et d’assumer le rôle de parents, tandis que les parents biologiques adoptaient le rôle stéréotypé des grands-parents qui « gâtent leurs enfants lors de rares visites ».

Les grands-parents affirmaient que ces changements dans la structure familiale avaient affecté leur relation avec leur conjoint, leurs enfants et leurs autres petits-enfants, et parlaient du stress ressenti et du sentiment de culpabilité de ne pas pouvoir répondre aux besoins de tous. Les grands-parents qualifiaient « d’inestimable » l’aide qu’ils reçoivent de leurs autres enfants, s’ils en ont – autres que le parent du petit-enfant dont ils s’occupent –, qui peuvent leur offrir du soutien, voire un peu de répit.

Un impact psychosocial sur les petits-enfants et les grands-parents : Des expériences de vie négatives en bas âge chez les petits-enfants conduisent souvent à la formation de grands-familles. Les grands-parents interrogés affirmaient que l’urgence avec laquelle les enfants étaient placés sous de nouveaux soins les amenait à développer des comportements difficiles avec lesquels les grands-parents avaient du mal à composer, faute d’y avoir été préparés.

Le ministère des Services communautaires (DCS) était impliqué dans le cas de huit des 10 grands-familles interrogées, les motifs d’intervention étant notamment des problèmes de santé mentale et/ou de toxicomanie, ou la mort subite des parents. Les grands-parents de ces familles disaient éprouver des sentiments complexes mêlant tristesse et colère envers leurs enfants, en raison des conséquences des événements pour leurs petits-enfants.

Des défis liés à une parentalité tardive : Les grands-parents interrogés ont tous évoqué la difficulté d’élever des enfants à un âge avancé, en plus des répercussions que peuvent avoir certaines incapacités ou maladies chroniques sur le rôle parental. Nombre d’entre eux exprimaient un sentiment d’épuisement et estimaient difficile de trouver un équilibre entre les soins personnels et la prestation de soins aux petits-enfants et au conjoint.

Plusieurs exprimaient également la peur de mourir avant que leurs petits-enfants aient atteints l’âge d’être autonomes. Des écarts générationnels entre les grands-parents et les enfants, plutôt qu’entre les parents et les enfants, ont également été constatés, notamment en ce qui a trait à la gestion des technologies nouvelles ou inconnues, comme le fait de limiter l’accès aux médias sociaux et le temps passé devant un écran.

Une résilience inspirée par l’amour de la famille : Malgré les défis évoqués, tous les grands-parents interrogés affirmaient que le fait de s’être occupés de leurs petits-enfants les avait profondément marqués, et ce, de façon positive, et disaient n’éprouver aucun regret d’avoir assumé ce rôle. Le bien-être de leurs petits-enfants constituait leur priorité absolue, et les relations uniques découlant de la formation de leur grand-famille ont été décrites comme l’un des aspects les plus enrichissants de leur vie. En outre, le fait d’agir par amour a inspiré un sentiment de résilience chez les participants.

Un manque de ressources : Dans la majorité des ménages, les grands-parents interrogés (90 %) exprimaient leur déception quant au manque de soutien et de services communautaires et financiers disponibles. Ceux-ci disaient qu’il était difficile, tant émotionnellement que financièrement, de s’y retrouver dans le système judiciaire et le DCS en vue d’obtenir la garde de leurs petits-enfants. L’un d’entre eux exprimait notamment la frustration rencontrée dans ses démarches : « Si vous présentez cet enfant et dites vouloir vous en occuper, et que vous êtes ses grands-parents, l’accueil que l’on vous réserve est fort différent que celui réservé à quelqu’un qui se présente comme parent d’accueil. Personne ne peut vous aider. » [traduction]

Comme le fait de redevenir parent n’était pas prévu, de nombreux grands-parents ont dû retarder leur projet de retraite et demeurer sur le marché du travail. La plupart des familles disaient connaître des difficultés financières, ne recevant que très peu d’aide du gouvernement ou des parents de l’enfant, tout en devant concilier le travail et la prise en charge d’un jeune enfant.

Améliorer la sensibilisation au sujet des grands-familles est susceptible de faciliter le soutien fondé sur des données probantes

Non seulement les relations intergénérationnelles sont importantes pour le bien-être de la famille, mais elles permettent en outre de mitiger les risques encourus par les jeunes qui connaissent notamment des expériences de vie négatives en bas âge, un parcours qui mène souvent à la formation de grands-familles. Bien que cette dynamique familiale soit empreinte de défis, des études ont néanmoins démontré que 90 % des grands-parents aidants accepteraient d’assumer la responsabilité de leurs petits-enfants si on leur en donnait à nouveau la possibilité. L’étude « Becoming Parents Again » met en relief les défis auxquels sont confrontées les grands-familles dans les Maritimes au Canada, soit des indicateurs d’expériences semblables dans l’ensemble du Canada et aux États-Unis.

Une plus grande sensibilisation aux expériences des grands-familles est susceptible de faciliter l’élaboration de mesures de soutien et de services fondés sur des données probantes, ou du moins de favoriser des changements aux programmes actuels, afin de reconnaître les besoins et les réalités des divers modes de cohabitation des familles et de mieux y répondre.

Gaby Novoa, Carrefour du savoir sur les familles au Canada, Institut Vanier de la famille

Cette recherche en bref a été révisée par Tania Wong et Christina Murray. 


Note

  1. Ashley Martin et autres, « Becoming Parents Again: Challenges Affecting Grandparent Primary Caregivers Raising Their Grandchildren » dans Paediatrics & Child Health (mai 2020). Lien : https://bit.ly/30DE5ou

 

Les grands-familles mettent en relief la capacité d’adaptation des familles

11 septembre 2020

La Journée nationale des grands-parents, le dimanche 13 septembre 2020, sera l’occasion de souligner et de célébrer l’importante contribution des grands-parents et des arrière-grands-parents à la vie familiale et au bien-être de la famille partout au Canada. Ceux-ci participent activement à la vie des plus jeunes générations au sein de nombreuses familles, que ce soit en assumant une certaine responsabilité parentale avec le ou les parents, ou en étant à la tête d’une grand-famille en l’absence de parents (ce que l’on qualifie communément de famille « sans génération intermédiaire »).

Les familles s’adaptent et évoluent vers des grands-familles pour diverses raisons, notamment pour des questions de maladies mentales ou de problèmes de dépendances; en raison de l’absence, de l’incarcération ou du décès de l’un ou des parents; ou encore pour venir en aide à une adolescente de la famille qui vit une grossesse. Les options disponibles, la culture et le contexte peuvent également influencer une telle avenue.

Bien que les grands-familles ne constituent pas un phénomène nouveau, les données du recensement révèlent que celles-ci comptent aujourd’hui un nombre croissant d’enfants au Canada (près de 33 000 enfants de moins de 15 ans vivaient au sein de grands-familles en 2016, soit une augmentation de 32 % depuis 2001). Il existe toutefois peu de données sur leur bien-être et leur réalité propre.

L’Institut Vanier de la famille a récemment établi le contact avec des grands-parents et des arrière-grands-parents de l’Île-du-Prince-Édouard en vue de mieux comprendre les grands-familles de la province, leur bien-être et l’expérience qu’elles apportent à l’éducation des enfants, leur sensibilisation au programme et plus encore, dans le cadre du Sondage auprès des grands-familles de l’Î.-P.-É.

Alors que les conclusions de cette initiative ne seront publiées qu’à l’automne 2020, les personnes interrogées à ce jour se disent satisfaites de leur vie, et la plupart d’entre elles affirment connaître le programme de l’Î.-P.-É. destiné aux grands-parents et aux aidants, qui offre un soutien financier à tous les grands-parents de la province qui prennent soin d’enfants.

Le sondage s’inscrit dans le cadre du Partenariat sur les grands-familles au Canada intervenu entre l’Institut Vanier, l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard et l’organisme Building GRAND-Families Inc. – une collaboration novatrice qui s’échelonne sur deux ans et qui fait appel à un réseau d’intervenants et de groupes afin de réunir des chercheurs, des organismes communautaires, le grand public ainsi que ceux et celles qui s’emploient à servir les familles, dans le but de mieux comprendre le bien-être des familles de l’Î.-P.-É. et de l’ensemble du Canada.

 

Coup d’œil sur les grands-parents au Canada (mai 2019 – mise à jour)

Au Canada, les grands-parents forment un groupe très diversifié et plusieurs participent activement au bien-être de la famille et à son fonctionnement, notamment dans leurs rôles de mentors, d’éducateurs, d’aidants, de gardiens d’enfants, d’historiens, de guides spirituels et de « dépositaires de la mémoire familiale ».

Certes, la population du Canada est vieillissante et l’espérance de vie continue de s’allonger, c’est pourquoi il faut s’attendre à voir les grands-parents de plus en plus présents dans le quotidien de nombreuses familles au cours des prochaines années. Au Canada, le nombre d’aînés au sein de la population active ne cesse d’augmenter, et ceux-ci jouent un rôle de plus en plus senti sur le marché du travail. Cependant, ce virage entraîne aussi des répercussions pour les familles qui comptent sur les grands-parents pour s’occuper des petits-enfants ou d’autres membres de la famille. Par ailleurs, le cadre de vie des grands-parents continue de se transformer, à l’heure où ceux-ci sont de plus en plus nombreux à cohabiter avec les générations plus jeunes tout en contribuant aux ménages des familles.

Les données récemment publiées dans le cadre de l’Enquête sociale générale de 2017 nous ont permis de mettre à jour l’une de nos ressources les plus consultées, soit la publication Coup d’œil sur les grands-parents au Canada, qui propose un portrait statistique des grands-parents, de leurs relations familiales et de certaines des tendances socioéconomiques qui sont au cœur de cette évolution.

Quelques faits saillants :

  • En 2017, 47 % des Canadiens de 45 ans et plus étaient grands-parents, comparativement à 57 % en 19951.
  • En 2017, l’âge moyen des grands-parents était de 68 ans (contre 65 ans en 1995), alors que l’âge moyen des nouveaux grands-parents était de 51 ans pour les femmes et de 54 ans pour les hommes en 20172, 3.
  • En 2017, près de 8 % des grands-parents avaient 85 ans et plus; cette proportion s’établissait à 3 % en 19954.
  • En 2017, 5 % des grands-parents du Canada vivaient sous le même toit que leurs petits-enfants, soit une légère augmentation par rapport aux 4 % de 19955.
  • En 2017, les grands-parents nés à l’extérieur du Canada étaient plus de deux fois plus enclins que leurs homologues nés au Canada à cohabiter avec leurs petits-enfants (9 % et 4 %, respectivement), soit le résultat d’une interaction complexe entre le choix, la culture et le contexte6.

Téléchargez le document Coup d’œil sur les grands-parents au Canada (mai 2019) de l’Institut Vanier de la famille.

Battams, N. (2019). Coup d’oeil sur les grands-parents au Canada (mai 2019). L’institut Vanier de la famille. https://doi.org/10.61959/disx1332f


Publié le 28 mai 2019

1 Statistique Canada, « Histoire de famille : les grands-parents au Canada » dans Le Quotidien (7 février 2019). Lien : https://bit.ly/2SyX80d.
2 Ibidem
3 Aucunes données comparables ne peuvent être fournies puisque c’était la première fois que la question était posée dans l’Enquête sociale générale.
4 Ibidem
5 Statistique Canada, « Histoire de famille : les grands-parents au Canada ».
6 Ibidem

Ligne du temps interactive sur les familles au Canada

Il y a cinquante ans, il aurait été difficile d’imaginer la société et les familles d’aujourd’hui, et encore plus de les comprendre. Des données montrent que les familles et la vie de famille au Canada ont gagné en diversité et en complexité au fil des générations, et cet état de fait s’illustre particulièrement lorsque l’on s’intéresse aux grandes tendances à long terme.

Malgré l’évolution des familles, ces dernières ont toujours eu le même impact au fil des ans. De fait, compte tenu des divers rôles et fonctions qu’elles remplissent au bénéfice des individus ou des collectivités, les familles demeurent encore et toujours la pierre d’assise de notre société et le moteur de notre économie, et occupent une place centrale dans nos vies.

Notre Ligne du temps interactive sur les familles au Canada permet de mieux comprendre l’évolution des familles au Canada depuis un demi-siècle. Cette ressource en ligne publiée par l’Institut Vanier met en lumière certaines tendances touchant divers volets, comme la maternité et la paternité, les relations familiales, les modes de cohabitation, les enfants et les aînés, la conciliation travail-vie personnelle, la santé et le bien-être, les soins familiaux, etc.

Consultez la Ligne du temps interactive sur les familles au Canada*

 

Liste complète des sujets :

  • Maternité
    • Âge maternel
    • Fécondité
    • Participation au marché du travail
    • Éducation
    • Mères au foyer
  • Paternité
    • Relations familiales
    • Emploi
    • Soins et travail non rémunéré
    • Travail-vie personnelle
  • Démographie
    • Espérance de vie
    • Aînés et personnes âgées
    • Enfants et jeunes
    • Familles d’immigrants
  • Familles et ménages
    • Structure familiale
    • Budget de la famille
    • Taille des ménages
    • Logement
  • Santé et bien-être
    • Bébés et naissances
    • Santé
    • Espérance de vie
    • Mort et fin de vie

Toutes les références relativement aux statistiques illustrées dans la Ligne du temps interactive sur les familles au Canada sont accessibles ici.

 

* Nota : La ligne du temps n’est accessible qu’à partir d’un ordinateur de bureau. Elle ne fonctionne pas sur les téléphones intelligents.


Publié le 8 février 2018

Fiche infographique : la diversité familiale au Canada (mise à jour au Recensement de 2016)

Téléchargez la fiche infographique La diversité familiale au Canada (mise à jour au Recensement de 2016).


 

Depuis plus de cinquante ans, l’Institut Vanier de la famille s’intéresse à la vie familiale et aux familles elles-mêmes au Canada. Au terme de ce demi-siècle consacré à l’étude des familles d’un océan à l’autre, de même qu’aux échanges et aux interactions avec celles-ci, un constat s’impose : la diversité des familles au Canada n’a d’égal que celle des gens qui les composent.

D’ailleurs, il n’y a là rien de nouveau, que l’on s’intéresse aux structures familiales, aux identités familiales, aux modes de cohabitation de la famille, aux modes de vie des familles, à la réalité familiale, ou encore aux traits individuels des membres de la famille, notamment leur appartenance ethnoculturelle, leur statut d’immigrant, leur orientation sexuelle ou leurs compétences diverses.

Nos vies, nos milieux de travail et nos collectivités bénéficient de la participation précieuse et unique de nos parents, nos enfants, nos grands-parents, nos arrière-grands-parents, nos oncles et nos tantes, nos frères et nos sœurs, nos cousins et nos amis ainsi que nos voisins. Selon le mot de l’ancien gouverneur général du Canada, Son Excellence le très honorable David Johnston, à l’occasion de la Conférence sur les familles au Canada 2015 : « Les familles, peu importe leur origine ou leur composition, apportent une couleur nouvelle et particulière à la tapisserie canadienne diversifiée. »

L’Institut Vanier a produit une fiche infographique sur la diversité familiale au Canada à partir des nouvelles données du Recensement de 2016.

Quelques faits saillants :

  • 66 % des familles au Canada comptent un couple marié, 18 % comptent un couple en union de fait, et 16 % sont des familles monoparentales, soit autant de structures familiales en perpétuelle évolution.
  • On compte 518 000 familles recomposées au pays, soit 12 % des couples avec enfants de moins de 25 ans.
  • Le Canada compte quelque 404 000 ménages multigénérationnels1, et près de 33 000 enfants canadiens vivent au sein d’un ménage sans génération intermédiaire2.
  • 1,7 million de personnes se réclament d’identité autochtone au Canada (Premières Nations : 58,4 %; Métis : 35,1 %; Inuits : 3,9 %; autres : 1,4 %; identités autochtones multiples : 1,3 %).
  • Au Canada, 360 000 couples vivent en union mixte3, soit 4,6 % de tous les couples mariés ou en union de fait.
  • Le Recensement de 2016 dénombre 73 000 familles formées d’un couple de même sexe. Parmi celles-ci, 12 % ont des enfants à la maison.
  • Le Canada compte 54 000 familles de militaires (soit 40 000 au sein de la Force régulière et 14 000 dans la Force de réserve).

 

Téléchargez la fiche infographique La diversité familiale au Canada (mise à jour au Recensement de 2016).

Cette publication bilingue présente un caractère intemporel puisqu’elle sera régulièrement mise à jour en fonction des nouvelles données (versions antérieures disponibles sur demande). Souscrivez à notre infolettre mensuelle pour rester au fait des actualités et vous renseigner au sujet des publications, des projets et des initiatives de l’Institut Vanier.

 

Notes


  1. Comptant au moins trois générations.
  2. En cohabitation avec les grands-parents sans la présence d’une génération intermédiaire (c’est-à-dire en l’absence des parents).
  3. Selon Statistique Canada, les unions mixtes désignent « les couples au sein desquels un conjoint ou partenaire fait partie d’un groupe de minorités visibles, mais pas l’autre, ainsi que les couples où les deux conjoints ou partenaires appartiennent à des groupes de minorités visibles différents ». Lien : http://bit.ly/1rf5Qw6

La santé des grands-parents et le bien-être de la famille

Rachel Margolis, Ph. D.

Téléchargez cet article en format PDF.

Au Canada, quelque 7,1 millions de grands-parents et d’arrière-grands-parents procurent un apport unique, diversifié et précieux aux familles et à la société, entre autres par leur mentorat, leur rôle d’éducateurs et leur savoir-faire, ou en tant que dépositaires de la mémoire familiale. À l’instar de la population canadienne, le groupe démographique des grands-parents connaît un vieillissement rapide qui suscite certaines préoccupations dans les médias et l’opinion publique quant à l’impact éventuel de ce « tsunami gris ».

Toutefois, même s’il gagne en âge, le groupe des grands-parents serait en meilleure santé qu’il y a 30 ans si l’on se fie aux statistiques dans ce domaine. Il s’agit là d’une tendance éventuellement favorable aux familles, puisque la bonne santé des grands-parents leur permet de mieux contribuer à la vie de famille et d’aider les plus jeunes générations à assumer diverses responsabilités familiales, comme les soins aux enfants et le budget du ménage.

L’amélioration de la santé des grands-parents leur permet de mieux contribuer à la vie de famille et d’aider les plus jeunes générations à assumer leur diverses responsabilités familiales.

Le Canada vieillit, et les grands-parents aussi…

Le vieillissement du groupe démographique des grands-parents fait écho à celui de l’ensemble de la population canadienne. Selon les plus récentes données du Recensement de 2016, les aînés occupent désormais 16,9 % du poids démographique au pays, soit presque deux fois plus qu’en 1981 (9,6 %). Il s’agit de la proportion la plus élevée jamais enregistrée jusqu’ici, et cette croissance devrait se poursuivre au cours des prochaines décennies : si la tendance se maintient, les Canadiens de 65 ans ou plus représenteront près du quart de la population (23 %) d’ici 2031. En outre, la tranche des Canadiens les plus âgés (100 ans ou plus) connaît actuellement la croissance la plus rapide : on comptait 8 200 centenaires en 2016 (soit 41 % de plus qu’en 2011), et ils seront vraisemblablement 40 000 d’ici 2051.

Dans un tel contexte, le vieillissement global du groupe démographique des grands-parents n’est pas une surprise. Ainsi, alors que 41 % des grands-parents avaient 65 ans ou plus en 1985, cette proportion était passée à 53 % en 2011. La représentation des grands-parents âgés de 80 ans ou plus a connu une croissance encore plus marquée, passant pratiquement du simple au double pour atteindre 13,5 % en 2011 (contre 6,8 % en 1985).

Des grands-parents plus âgés compte tenu de l’espérance de vie

L’augmentation de l’espérance de vie figure parmi les facteurs qui sous-tendent le vieillissement du groupe démographique des grands-parents. Statistique Canada estime que l’espérance de vie à la naissance suit une courbe ascendante constante, qui atteignait 83,8 ans chez les femmes et 79,6 ans chez les hommes pour la période de 2011 à 2013. Il s’agit d’un gain d’environ une décennie de vie en à peine un demi-siècle : les hommes et les femmes vivent respectivement 9,5 années et 11,2 années de plus qu’en 1960-1962.

Par ailleurs, puisque le taux de mortalité recule chez les personnes de moins de 65 ans, le nombre de Canadiens à passer ce cap s’accroît. Selon les données colligées par Statistique Canada, 86 % des filles nées entre 1980 et 1982 pouvaient espérer franchir le cap des 65 ans, mais 92 % de celles nées entre 2011 et 2013 pouvaient en espérer autant. Chez les garçons nés durant les mêmes intervalles, la proportion est passée de 75 % à 87 %.

Du reste, les gens vivent aussi plus longtemps au sein du groupe des aînés, comme en fait foi l’augmentation constante de l’espérance de vie à l’âge de 65 ans. (Cette mesure s’avère particulièrement utile pour évaluer le bien-être des populations plus âgées puisqu’elle ne tient pas compte du taux de mortalité des personnes qui n’atteignent pas 65 ans.) Selon les estimations de Statistique Canada pour la période de 2011 à 2013, l’espérance de vie à l’âge de 65 ans se situait à 21,9 années pour les femmes et à 19 années pour les hommes, soit respectivement 3 années et 4,4 années de plus qu’en 1980-1982.

Les femmes deviennent mères plus tardivement qu’auparavant, ce qui se répercute sur l’âge auquel on devient grands-parents. Par conséquent, le groupe démographique des grands-parents augmente en âge.

Parmi les facteurs responsables du vieillissement du groupe démographique des grands-parents, il faut aussi tenir compte du fait que, en règle générale, les femmes deviennent mères plus tardivement qu’auparavant, et cette tendance de la fécondité fait augmenter l’âge auquel on devient grands-parents. Depuis 1970, l’âge moyen des mères à la naissance d’un premier enfant a suivi une ascension soutenue, passant de 23,7 ans pour atteindre 28,8 ans en 2013. De même, le nombre de mères âgées de 40 ans ou plus à la naissance d’un premier enfant est en hausse : on en comptait 3 648 en 2013, comparativement à 1 172 en 1993 (+210 %). Par conséquent, si les femmes sont de plus en plus nombreuses à retarder l’âge de la procréation, elles repoussent vraisemblablement l’âge de la grand-parentalité. De nos jours, les nouveaux grands-parents sont des baby-boomers, cette génération qui a différé l’âge de la procréation des femmes pour leur permettre de se consacrer à leurs études et d’acquérir de l’expérience professionnelle. Dans le sillage de celles-ci, la génération suivante tend aussi à avoir des enfants tardivement. L’effet cumulatif de ces deux générations influence certainement la tendance à la hausse de l’âge d’accession au statut de grands-parents.

Cependant, même si le groupe démographique des grands-parents se fait vieillissant, la grand-parentalité occupe une portion de l’existence plus longue qu’auparavant. De fait, si les grands-parents accèdent à ce statut plus tard, ils vivent aussi plus longtemps pour en profiter. Cet allongement favorise les occasions de nouer, d’entretenir et de consolider des relations avec les plus jeunes générations. D’après les conclusions de mes récents travaux, compte tenu du portrait démographique actuel au Canada, les femmes pourraient être grands-parents pendant 24,3 ans en moyenne au cours de leur vie, et les hommes durant 18,9 ans. Bref, ils auront plus ou moins deux décennies pour assumer ce rôle important pour la vie de famille.

Des grands-parents plus âgés, mais en meilleure santé

Selon les données de l’Enquête sociale générale (ESG), non seulement les grands-parents canadiens vivent-ils plus longtemps, mais ils sont également susceptibles de vivre en meilleure santé qu’auparavant. Alors que 70 % d’entre eux qualifiaient leur santé de « bonne, très bonne ou excellente » en 1985, cette proportion atteignait 77 % en 2011. Corollairement, la proportion de grands-parents estimant leur état de santé « passable ou mauvais » avait reculé de 31 % à 23 % dans le même intervalle. Dans l’ensemble, les grands-parents étaient 44 % plus susceptibles de s’estimer en bonne santé en 2011 qu’en 1985.

Durant le dernier demi-siècle, diverses tendances ont favorisé la santé des grands-parents et de l’ensemble des aînés au Canada. D’une part, d’importants progrès en santé publique ont amélioré la prévention, le dépistage et le traitement des maladies. Combinés à d’autres éléments, ces progrès ont contribué à réduire considérablement les décès causés par les maladies du système circulatoire (ex. : cardiopathies), soit l’un des principaux facteurs ayant permis d’allonger l’espérance de vie chez les hommes depuis 50 ans.

D’autre part, l’amélioration de l’état de santé des grands-parents au Canada est aussi attribuable à l’augmentation du niveau de scolarité au sein de ce groupe démographique. En effet, des études ont montré que l’éducation peut avoir des incidences favorables directes et indirectes pour la santé au cours de la vie. Parmi les retombées directes, on compte notamment l’amélioration de la littératie ou des connaissances en matière de santé, des rapports entre les patients et le système de santé, ainsi que de la capacité et de la volonté de ces derniers de faire valoir leur point de vue auprès des fournisseurs de soins de santé. Quant aux retombées indirectes, elles concernent notamment la diversification des ressources disponibles (notamment les revenus) et des possibilités d’emploi (travail à plus faible risque ou moins exigeant physiquement, emploi assorti d’indemnités en cas de maladie, etc.).

Il existe un lien entre le niveau d’éducation et l’état de santé : il s’agit là d’un facteur important puisque la proportion des grands-parents ayant fait des études postsecondaires a plus que triplé en trois décennies.

Il s’agit là d’importants facteurs à prendre en compte en contexte canadien, puisque la proportion de grands-parents ayant un diplôme d’études postsecondaires a plus que triplé au pays depuis trois décennies, passant de 13 % en 1985 à près de 40 % en 2011.

La santé des grands-parents au bénéfice de la famille

L’état de santé des grands-parents peut avoir des répercussions importantes pour les familles. De fait, lorsque la santé de l’un ou de plusieurs grands-parents se dégrade, les membres de la famille sont souvent les premiers à fournir et à structurer les soins pour contribuer à leur bien-être, et à en payer la facture. Cet état de fait n’est pas à négliger dans le portrait des soins à domicile au pays, puisque les aidants familiaux assument de 70 % à 75 % des soins à domicile fournis à l’ensemble des aînés, selon le Conseil canadien de la santé.

D’après l’ESG de 2012, près des trois dixièmes des Canadiens (28 %) affirmaient avoir prodigué des soins à un membre de la famille durant l’année précédente, et le motif le plus souvent évoqué à cet égard concernait les problèmes liés au vieillissement (28 % des aidants). De tous les bénéficiaires de soins au Canada, 13 % étaient des grands-parents, et ces derniers représentaient aussi le principal groupe de bénéficiaires des jeunes aidants (de 15 à 29 ans). De fait, les quatre dixièmes d’entre eux affirmaient que leur principal bénéficiaire était un grand-parent.

Même si 95 % des aidants disent s’acquitter plutôt bien de leur charge de soins, des études ont montré que de telles responsabilités entraînent parfois des répercussions négatives selon les contextes, notamment pour le bien-être, l’avancement professionnel et le budget de la famille. Ces risques guettent particulièrement ceux qui occupent aussi un emploi rémunéré, ce qui implique les trois quarts des aidants et le tiers de tous les Canadiens en emploi.

Par contre, lorsque les grands-parents sont en bonne santé, ce sont les familles elles-mêmes qui peuvent en bénéficier, de diverses façons. Non seulement ces grands-parents nécessiteront-ils moins de soins, mais ils seront mieux à même de contribuer de manière constructive à la vie de famille, entre autres en s’occupant des enfants et en participant financièrement au budget familial.

Des grands-parents pour s’occuper des enfants des générations montantes

Bon nombre de grands-parents jouent un rôle de premier plan en s’occupant de leurs petits-enfants, épaulant ainsi les parents de la « génération intermédiaire » qui tentent de conjuguer soins aux enfants et responsabilités professionnelles. Au cours des dernières décennies, certaines tendances socioéconomiques et contextuelles convergentes ont accentué l’apport important de ces grands-parents soucieux de participer aux soins aux enfants pour le bien-être des familles.

Bon nombre de grands-parents jouent un rôle de premier plan en s’occupant de leurs petits-enfants, épaulant ainsi les parents de la « génération intermédiaire » qui tentent de conjuguer soins aux enfants et responsabilités professionnelles.

Au Canada, le nombre de couples à deux soutiens est en hausse depuis 40 ans. Alors que seulement 36 % des familles avec enfants comptaient sur deux soutiens en 1976, cette proportion a pratiquement doublé pour atteindre 6 % en 2014. Or, plus de la moitié de ces couples (51 %) sont des parents qui travaillent tous deux à plein temps. Dans un tel contexte, les services de garde non parentaux sont de plus en plus sollicités. Les données de l’ESG de 2011 en font foi : alors que presque la moitié (46 %) de tous les parents disaient avoir eu besoin de services de garde quelconques pour leurs enfants de 14 ans ou moins durant l’année précédente, cette proportion était plus marquée chez les couples de parents à deux soutiens ayant des enfants de 0 à 4 ans (71 %) ou de 5 à 14 ans (49 %).

Compte tenu de l’évolution de la structure et de la composition des familles au fil des générations, un nombre accru d’entre elles se tournent désormais vers les services de garde non parentaux. Par exemple, la proportion de familles monoparentales a fait un bond important depuis un demi-siècle : alors que celles-ci représentaient 8,4 % de toutes les familles en 1961, elles occupaient une portion de 16 % en 2016. Les données recueillies dans le cadre de l’ESG de 2011 montrent que près des six dixièmes (58 %) des parents seuls ayant des enfants de 4 ans ou moins recouraient à des services de garde non parentaux.

Dans certains cas, en l’absence de génération intermédiaire (c’est-à-dire les parents), ce sont les grands-parents qui assument l’entière responsabilité d’élever leurs petits-enfants. Cette situation touchait 12 % de tous les grands-parents vivant sous le même toit que leurs petits-enfants selon l’ESG de 2011, qui fait état de 51 000 familles caractérisées par « l’absence d’une génération » au Canada. Les familles sans génération intermédiaire sont plus fréquentes parmi certains groupes, notamment chez les Premières Nations (28 %), les Métis (28 %) ou les Inuits (18 %), comparativement à 11 % au sein de la population non autochtone.

Enfin, lorsqu’il s’avère impossible de dénicher une place en service de garde structuré et de qualité au sein de leur collectivité, plusieurs parents se tournent vers les grands-parents. En 2014, les centres de la petite enfance réglementés ne pouvaient accueillir plus du quart (24 %) des enfants de 5 ans ou moins au pays. Même s’il s’agit là d’une amélioration notable par rapport au taux de 12 % enregistré en 1992, il n’en demeure pas moins que plus des trois quarts des enfants de ce groupe d’âge n’ont pas accès à une place en garderie réglementée. La disponibilité (ou le manque) de places en garderie n’est pas négligeable : pour les familles formées d’un couple de parents, il s’agit d’un élément déterminant susceptible d’influencer la décision de participer ou non au marché du travail.

Par ailleurs, le coût des services de garde pourrait également inciter certains parents à faire appel aux grands-parents pour s’occuper des enfants, particulièrement pour les familles vivant dans les centres urbains. En 2015, une étude sur le coût des services de garde dans les villes canadiennes a été réalisée à partir de données administratives sur les frais de garde et au terme de divers sondages téléphoniques aléatoires auprès de garderies à domicile ou de centres de la petite enfance. On a constaté que les tarifs les plus élevés au Canada étaient concentrés à Toronto, où le coût médian des services de garde non subventionnés était évalué à 1 736 $ par mois pour la garde à plein temps d’un nourrisson (moins de 18 mois) et à 1 325 $ pour les tout-petits (d’1 an et demi à 3 ans).

L’engagement des grands-parents peut favoriser le bien-être des enfants

Peu importe les raisons qui motivent les grands-parents à consacrer du temps à leurs petits-enfants, il n’en demeure pas moins que leur engagement dans la vie de famille peut contribuer au bien-être de ces derniers. Des études ont permis de constater que l’implication des grands-parents dans la vie de famille exerce un ascendant marqué sur le bien-être des enfants, et pourrait notamment favoriser leur engagement scolaire et l’adoption d’un comportement social positif. D’ailleurs, cette situation n’est pas seulement bénéfique aux enfants puisque, comme l’ont révélé d’autres travaux de recherche, les relations étroites entre grands-parents et petits-enfants ont des retombées positives pour la santé mentale des uns et des autres. Au sein des familles des Premières Nations, les grands-parents jouent aussi un rôle important auprès des générations montantes quant aux aspects culturels associés à la santé et à la guérison.

Selon certaines études, l’implication des grands-parents dans la vie de famille exerce un ascendant marqué sur le bien-être des enfants, et pourrait notamment favoriser leur engagement scolaire et l’adoption d’un comportement social positif.

Dans l’ensemble, l’amélioration de la santé des grands-parents représente une bonne nouvelle pour de nombreuses familles. En effet, plus ceux-ci sont en santé, plus ils seront en mesure de participer à diverses activités avec leurs enfants et petits-enfants. À cet égard, des études ont montré que l’état de santé des grands-parents influence directement la qualité de leurs interactions avec les jeunes.

Un appui financier important de la part de nombreux grands-parents

En outre, les grands-parents en meilleure santé sont plus susceptibles d’occuper un emploi rémunéré pour consolider leur propre situation financière ainsi que leur capacité d’aider les plus jeunes générations à cet égard.

Les grands-parents en meilleure santé sont plus susceptibles d’occuper un emploi rémunéré pour consolider leur propre situation financière tout comme leur capacité d’aider les plus jeunes générations.

Il n’existe pas beaucoup de données récentes portant précisément sur les tendances de l’emploi des grands-parents au Canada, mais l’augmentation du nombre d’aînés qui travaillent est largement documentée depuis quelques décennies. Pour la période de 1997 à 2003, le taux de participation des aînés au marché du travail a oscillé entre 6 % et 7 %, avant de connaître une hausse constante jusqu’à atteindre environ 14 % pour la première moitié de 2017 (le taux étant encore plus élevé pour le groupe des 65 à 69 ans, à hauteur de 27 %). Par conséquent, puisqu’environ 80 % des aînés au pays sont aussi des grands-parents, on peut penser qu’un nombre croissant de grands-parents occupent un emploi à l’heure actuelle.

Sachant que 8 % des grands-parents vivent au sein d’un ménage multigénérationnel, leur capacité d’y contribuer financièrement n’est donc pas à négliger. D’après les données du Recensement de 2016, ce type de ménage connaît la plus forte croissance à l’heure actuelle, en fonction d’une augmentation de près de 38 % entre 2011 et 2016, culminant à 403 810 foyers. De même, le nombre de familles sans génération intermédiaire connaît une tendance similaire, et ce mode de cohabitation s’avère plus fréquent parmi les familles autochtones et immigrantes, lesquelles occupent une portion grandissante du portrait familial au Canada.

Les ménages sans génération intermédiaire sont plus fréquents parmi les familles autochtones et immigrantes, lesquelles occupent une portion grandissante du portrait familial au Canada.

D’après les données de l’ESG de 2011, plus de la moitié (50,3 %) des quelque 584 000 grands-parents ayant adopté de tels modes de cohabitation affirmaient jouer un certain rôle sur le plan financier au sein du ménage. Toutefois, la participation au budget familial est variable et s’avère beaucoup plus élevée chez les grands-parents vivant au sein d’un ménage sans génération intermédiaire (80 %) ou d’un ménage multigénérationnel où la génération intermédiaire se compose d’un parent seul (75 %).

Diversification des liens familiaux avec les grands-parents

Au Canada, le vieillissement de la population totale en général – et du groupe démographique des grands-parents en particulier – pose certains défis sociétaux, notamment en ce qui a trait aux soins communautaires, au logement, au transport et à la sécurité du revenu. En contrepartie, l’augmentation de l’espérance de vie des grands-parents ainsi que l’amélioration globale de leur état de santé ouvre certains horizons pour les individus et leur famille. Plusieurs grands-parents contribuent déjà aux diverses responsabilités familiales en aidant les plus jeunes générations, entre autres pour les soins aux enfants et la gestion du budget familial, et cette tendance devrait se poursuivre au cours des années à venir. Il s’agit là d’une facette positive parfois oubliée lorsqu’il est question du « tsunami gris ».

Par ailleurs, puisque leur état de santé s’est généralement amélioré, bon nombre de grands-parents peuvent désormais entretenir de meilleures relations avec les plus jeunes au sein des familles, tant sur le plan quantitatif que qualitatif. En misant sur leur capacité de s’adapter et de réagir au contexte socioéconomique et culturel, les grands-parents continueront de jouer un rôle important – et probablement grandissant – dans la vie de famille, au bénéfice des générations à venir.

 


Rachel Margolis, Ph. D., est professeure agrégée au Département de sociologie de l’Université Western Ontario.

 

Vous trouverez toutes les références et les sources d’information dans la version PDF de cet article.

Publié le 5 septembre 2017