Amy Robichaud

Amy est la fille de Lore, la petite-fille de Rae et l’arrière-petite-fille de Rita.

Elle est actuellement PDG du centre Les mères comptes Canada et a été auparavant directrice générale de la fondation Dress for Success Vancouver, directrice de l’engagement à la Minerva Foundation for BC Women, et consultante en développement et en gouvernance auprès d’organismes tels que la RBC Fondation, le Centre mondial du pluralisme et l’Association canadienne pour la santé mentale.

La volonté d’Amy de trouver des moyens concrets pour favoriser l’équité, l’inclusion économique et la prospérité de l’ensemble de la population influence tout ce qu’elle entreprend, y compris son travail bénévole. Elle exerce actuellement son second mandat à la présidence du Comité consultatif des femmes de la Ville de Vancouver, apportant son expertise au Conseil et au personnel en vue de renforcer l’accès et l’inclusion des femmes et des filles pour leur permettre de jouer un rôle actif dans les services de la Ville et la vie citoyenne. Elle a aussi occupé le poste de présidente de la fondation Dress for Success Canada et a reçu le prix Femmes de mérite du YWCA de Vancouver en 2023. Elle est membre du Banff Forum et de l’organisme WNORTH.

Amy et son mari ont habité dans plusieurs régions à travers le Canada et résident aujourd’hui avec bonheur et humilité sur les terres non cédées, ancestrales et traditionnelles des nations xʷməθkʷəy̓əm, Sḵwx̱wú7mesh et səlilwətaɬ, avec leurs animaux de compagnie et leur bibliothèque verdoyante.

À propos du centre Les mères comptent Canada

Les mères comptent Canada (MCC) est un organisme national qui se consacre à l’émancipation des mères à faible revenu et isolées sur le plan social en proposant des programmes novateurs, fondés sur des données probantes, qui favorisent l’éducation des jeunes enfants, renforcent les liens parents-enfants et facilitent l’intégration communautaire. Grâce à divers partenariats et actions de sensibilisation, le centre s’efforce de briser les cycles de la pauvreté et de l’isolement, en veillant à ce que les mères et leurs enfants réalisent leur plein potentiel et s’épanouissent dans des communautés accueillantes et inclusives. Lorsque les mères s’accomplissent, les enfants prospèrent et les communautés se fortifient.

Gaëlle Simard-Duplain 

Gaëlle Simard-Duplain est professeure adjointe au Département de sciences économiques de l’Université Carleton. Ses travaux de recherche portent sur les facteurs qui ont une incidence sur la santé et la situation sur le marché du travail. Elle s’intéresse particulièrement à la relation entre les politiques et l’atténuation ou l’exacerbation des inégalités chez les familles, à la fois dans la dynamique au sein des ménages et dans les mécanismes de transmission intergénérationnelle. Pour ce faire, elle a principalement recours à des sources de données administratives, parfois liées à des données d’enquête ou à des méthodes de recherche quasi expérimentales. Gaëlle est titulaire d’un doctorat en sciences économiques de l’Université de Colombie-Britannique.

Kim de Laat

Kim de Laat est sociologue et professeure adjointe en organisation et en comportement humain à la Stratford School of Interaction Design and Business de l’Université de Waterloo. Ses recherches portent sur les dimensions temporelles et spatiales du travail – soit la durée du travail et l’endroit où il est effectué – et leur relation avec les inégalités raciales et de genre. Kim mène actuellement deux projets de recherche. Le premier s’intéresse à la manière dont les parents exerçant des métiers créatifs parviennent à concilier leurs responsabilités parentales tout en poursuivant leur pratique artistique. Le second étudie dans quelle mesure les modalités de travail flexibles, telles que le travail hybride et le télétravail, ont une influence sur la répartition du travail – à la fois le travail rémunéré au bureau ainsi que les tâches domestiques et les soins aux enfants non rémunérés à la maison.

Barbara Neis

Barbara Neis est professeure titulaire émérite de la Chaire John Lewis Paton et professeure-chercheuse honoraire (à la retraite) du Département de sociologie de l’Université Memorial. Barbara a obtenu son doctorat en sociologie à l’Université de Toronto en 1988. Elle s’intéresse principalement aux interactions entre le travail, l’environnement, la santé, les familles et les communautés dans les milieux marins et côtiers. Elle a cofondé et codirigé le SafetyNet Centre for Occupational Health and Safety à l’Université Memorial et a été présidente de l’Association canadienne de la recherche en santé et sécurité au travail. Depuis les années 1990, elle a mené, supervisé et soutenu d’importants programmes de recherche en collaboration avec l’industrie de la pêche à Terre-Neuve-et-Labrador, notamment dans les domaines suivants : les connaissances des pêcheurs, les sciences et la gestion marines, la santé et la sécurité au travail, la reconstruction des pêcheries effondrées, et le genre et la pêche. Entre 2012 et 2023, elle a dirigé le Partenariat en mouvement, financé par le CRSH, un vaste programme de recherche multidisciplinaire explorant la dynamique de la mobilité professionnelle prolongée/complexe liée à l’emploi dans le contexte canadien, notamment son incidence sur les travailleuses et travailleurs et leur famille, les employeurs et les communautés.

Deborah Norris

Titulaire de diplômes supérieures en sciences familiales, Deborah Norris est professeure au Département d’études de la famille et de gérontologie de l’Université Mount Saint Vincent. Son intérêt persistant envers l’interrelation entre le travail et la vie de famille a amené Deborah à s’investir très tôt dans l’élaboration de programmes d’éducation à la vie familiale au Centre de ressources pour les familles des militaires (CRFM) de la Base des Forces canadiennes (BFC) d’Halifax. Les connaissances acquises au cours de ses échanges avec les participantes et participants aux programmes ont été les étincelles qui ont déclenché chez elle un inébranlable engagement à en apprendre davantage sur la vie des familles des militaires, qui ont été le fil conducteur de ses recherches tout au long de sa carrière. S’inspirant des théories écologique et critique, le programme de recherche de Deborah se veut pratique, collaboratif et interdisciplinaire. Elle a dirigé des études portant sur la résilience chez les familles des militaires et des vétéranes et vétérans; l’équilibre entre la vie professionnelle et personnelle chez les familles des militaires; la relation bidirectionnelle entre les blessures de stress opérationnel et la santé mentale et le bien-être des familles des vétéranes et vétérans; les programmes de psychoéducation familiale pour les familles des militaires et des vétéranes et vétérans; et la transition entre la vie militaire et la vie civile. Elle a collaboré avec des spécialistes du milieu universitaire, des scientifiques du ministère de la Défense nationale (MDN), des membres du personnel d’Anciens Combattants Canada (ACC) ainsi que d’autres parties prenantes. Récemment, elle a élargi son programme de recherche afin de mettre l’accent sur les effets que peut avoir le stress opérationnel sur les familles du personnel de la sécurité publique.

Diane-Gabrielle Tremblay

Diane-Gabrielle Tremblay est professeure d’économie et de sociologie du travail, ainsi que de gestion des ressources humaines à l’Université TÉLUQ (Université du Québec). Elle a été nommée présidente de la Chaire de recherche du Canada sur les enjeux socio-organisationnels de l’économie du savoir en 2002 et directrice de l’Alliance de recherche universités-communautés (ARUC) sur la gestion des âges et des temps sociaux en 2009 (www.teluq.ca/aruc-gats). Elle a été nommée Membre de la Société royale du Canada (MSRC) ainsi que du Centre d’excellence de l’Université du Québec, en reconnaissance de la qualité de ses recherches et de ses publications. Ses travaux portent sur la conciliation travail-famille, l’organisation du travail (télétravail, cotravail) et l’aménagement du temps de travail. Diane-Gabrielle a publié de nombreux ouvrages, dont un manuel sur l’économie du travail, un manuel de sociologie du travail, trois livres sur le temps de travail et la conciliation travail-famille, ainsi que des articles dans diverses revues internationales.

Lindsey McKay

Lindsey McKay est professeure adjointe en sociologie à l’Université Thompson Rivers de Kamloops, en Colombie-Britannique. Elle est sociologue et spécialiste en économie politique féministe, orientée vers le travail de soins, la santé et la médecine, ainsi que la science de l’enseignement et de l’apprentissage. C’est la justice sociale qui inspire ses travaux de recherche et ses pratiques d’enseignement. Elle a publié de nombreux articles traitant des inégalités en matière de congés parentaux, du don d’organes, des programmes d’étude et de la pédagogie dans diverses revues à comité de lecture ainsi que sur différentes plateformes publiques. Elle est cochercheuse dans le projet Réinventer les politiques soins/travail, financé par le CRSH et axé sur le congé parental.

La complexité et les répercussions des cas familiaux très conflictuels

Rachel Birnbaum, Ph. D., RSW, LL. M., et Nicholas C. Bala, L.S.M., B.A., J.D., LL. M.

21 janvier 2021

Bien que la plupart des parents qui vivent une séparation parviennent à gérer la garde de leurs enfants sur une base consensuelle, parfois avec l’aide d’avocats ou de médiateurs, le nombre de différends très conflictuels qui doivent être réglés par les tribunaux de la famille du Canada connaît une hausse importante. Nous présentons ici quelques résultats préliminaires de notre projet de recherche sur les cas familiaux très conflictuels en Ontario.

Ce projet de recherche est le fruit d’une collaboration entre des professionnels de la justice familiale, des agences de protection de l’enfance et le Bureau de l’avocat des enfants. Le projet entend favoriser la compréhension des cas très conflictuels et vise à formuler des recommandations afin d’aider le système de justice familiale et les professionnels à mieux y répondre.

Augmentation du nombre de décisions judiciaires en langue anglaise liées à des cas « très conflictuels »

Une partie de la recherche a été consacrée au repérage et à l’étude de décisions judiciaires publiées au cours de la dernière décennie. Nous avons consulté divers jugements familiaux publiés en langue anglaise, dont les cas étaient qualifiés par les juges de « très conflictuels ». En Ontario, le nombre de ces cas est passé de 35 à 144 au cours de la décennie 2009-2019.

Si une partie de cette augmentation peut être attribuée à une sensibilisation accrue des juges aux répercussions de tels conflits et à une plus grande volonté de ceux-ci de confronter les parents à leur propre réalité, on assiste manifestement à une augmentation de l’incidence réelle de ces cas, comme le rapportent également d’autres pays.

Bien que nos recherches n’abordent pas directement les causes de cette augmentation, l’incidence croissante des troubles de la personnalité pourrait en être un facteur. L’utilisation de plus en plus importante des médias sociaux, des SMS et de l’Internet pourrait également y jouer un rôle. Le fait que les pères s’impliquent davantage dans la parentalité, aussi bien au sein des familles unies qu’après une séparation, représente dans l’ensemble une évolution socialement positive, mais le nombre croissant de cas de partage des responsabilités parentales multiplie également les possibilités d’interactions entre les ex-conjoints, dont le degré d’hostilité l’un envers l’autre est parfois élevé.

Quelles qu’en soient les causes, la tendance se manifeste clairement, et il en ressort de nombreux défis pour le système judiciaire, en plus des préjudices causés aux enfants qui sont exposés à des conflits parentaux.

Les différents types de cas très conflictuels nécessitent des approches différentes

Afin que les tribunaux, les avocats et les cliniciens puissent traiter les cas très conflictuels de manière adéquate et élaborer des plans dans l’intérêt véritable des enfants, il est important de distinguer les différents types de cas très conflictuels.

Dans la majorité des cas, les deux parents contribuent de manière significative au conflit et peuvent donc être tous deux responsables d’une mauvaise communication. Mais dans une minorité considérable de cas, la responsabilité principale est de toute évidence attribuable à l’un d’entre eux, notamment dans les cas de violence conjugale, ou lorsqu’un comportement aliénant est adopté par un seul parent. Il est également important de reconnaître les cas où l’un des parents connaît d’importants problèmes de santé mentale ou de toxicomanie.

On constate une tendance croissante des parents impliqués dans un cas très conflictuel à faire intervenir les services de protection de l’enfance et la police dans leurs différends à la suite d’une séparation. Or, bien que ces organismes puissent jouer un rôle essentiel dans la protection des personnes vulnérables, en particulier des enfants, ils enquêtent de plus en plus fréquemment sur des cas dont les faits demeurent très contestés, et où les parents, et souvent les professionnels qui leur viennent en aide, notamment les thérapeutes, proposent des versions fort différentes des événements.

En outre, des défis supplémentaires se posent lorsque les procédures adoptées par la famille, les services de protection de l’enfance et le système de justice criminelle se font concurrence. Il est donc nécessaire d’améliorer la coordination et la communication entre les différents acteurs afin d’obtenir des réponses à la fois plus efficaces et plus efficientes.

Les travailleurs sociaux soulignent la complexité des cas très conflictuels

Dans le cadre de ce projet de recherche, des groupes de discussion ont été organisés avec 53 travailleurs de la protection de l’enfance et cliniciens du Bureau de l’avocat des enfants. Près de la moitié des participants ont indiqué que les cas très conflictuels étaient plus difficiles à gérer que les cas sur lesquels ils travaillaient sur une base régulière.

De nombreux travailleurs de la protection de l’enfance considéraient ces cas plus stressants que ceux impliquant des allégations de maltraitance et de négligence sans séparation parentale, et qualifiaient ceux-ci de chaotiques, compliqués, difficiles, émotifs, épuisants, effrayants, éprouvants, toxiques et vindicatifs. Ces travailleurs sociaux soulignaient que ces cas étaient difficiles pour l’ensemble des professionnels concernés, y compris pour les juges et les avocats.

Les parents impliqués dans ces cas démontrent souvent de faibles aptitudes pour la communication (p. ex. certains crient, argumentent ou se montrent violents) et pour la résolution de problèmes, ce qui entraîne d’autres malentendus et conflits susceptibles de nuire à leur capacité de travailler de manière coopérative à titre de coparents de leurs enfants.

Voici ce qu’exprimait un participant au sujet des parents impliqués dans les cas très conflictuels : « Je les trouve très rarement aptes à réfléchir à la façon dont leur propre comportement peut affecter l’enfant ». Un autre répondant faisait remarquer que ces cas impliquaient trop souvent « des parents qui parlent en mal de l’autre parent à l’enfant, et qui sont incapables d’entretenir des conversations ciblées par courriel ou par SMS afin d’assurer une planification favorisant le bien-être de l’enfant ».

Ce projet de recherche se penche sur les cas familiaux très conflictuels qu’il explore sous différents angles afin de mieux comprendre leurs dynamiques complexes. Il a toutefois été réalisé avant la pandémie de COVID-19 et le confinement qui en a découlé. Or, nous craignons que la pandémie n’ait entraîné plus de tensions entre les parents et exacerbé la violence conjugale. Il apparaît donc nécessaire d’étendre cette recherche afin de tenir compte de l’évolution des circonstances.

Rachel Birnbaum, Ph. D., RSW, LL. M., est professeure en travail social, nommée conjointement au sein des programmes d’études sociales et sur la petite enfance (programmes interdisciplinaires) et de travail social du King’s University College, pour l’Université Western Ontario, et chercheuse principale de ce projet..

Nicholas C. Bala, L.S.M., B.A., J.D., LL. M., de la Faculté de droit de l’Université Queen’s, est cochercheur de ce projet.

Les chercheurs offrent leurs sincères remerciements à la Fondation du droit de l’Ontario pour son soutien dans le cadre de ce projet.

Cet article a d’abord été publié dans The Lawyer’s Daily (28 octobre 2020) et a été réimprimé avec la permission des auteurs.

Rapport : La COVID-19 et la parentalité au Canada

3 septembre 2020

Téléchargez le rapport (PDF)

En juin 2020, l’Institut Vanier a produit le rapport Familles « en sécurité à la maison » : La pandémie de COVID-19 et la parentalité au Canada en prévision de la rencontre d’un groupe d’experts des Nations Unies intitulée Families in Development : Focus on Modalities for IYF+30, Parenting Education and the Impact of COVID-19 (Le développement des familles : Regard sur les modalités du 30e anniversaire de l’AIF, l’éducation parentale et les conséquences de la COVID-19). Maintenant disponible en français et en anglais, ce rapport aborde la réalité, les liens et le bien-être des familles pendant la pandémie de COVID-19, en plus d’explorer les ressources, les politiques, les programmes et les initiatives actuellement en vigueur afin de soutenir les familles et la vie familiale.

Le rapport Familles « en sécurité à la maison » répertorie les ressources fédérales, provinciales et territoriales qui ont été créées dans le but de compenser, d’atténuer ou de réduire les répercussions financières qu’ont subies les familles en raison de la pandémie de COVID-19. En plus des interventions gouvernementales, le rapport propose un résumé de la gamme diversifiée de services offerts en soutien aux familles, pour la période allant de la préparentalité à la parentalité d’adolescents, et qui s’adressent aux parents de l’ensemble du Canada, y compris ceux qui sont membres des communautés autochtones et des 2SITLGBQ+ ainsi que les nouveaux arrivants.

La rencontre de ce groupe d’experts a été organisée par la Division du développement social inclusif du Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies (DAES), et a permis à des experts de disciplines variées du monde entier de se réunir virtuellement afin de discuter des conséquences de la COVID-19, d’évaluer les progrès réalisés et les questions émergentes en lien avec la parentalité et l’éducation, et de planifier les célébrations imminentes du 30e anniversaire de l’Année internationale de la famille (AIF). 

 


Familles « en sécurité à la maison » : La pandémie de COVID 19 et la parentalité au Canada

Nora Spinks, Sara MacNaull, Jennifer Kaddatz

Vers la fin de 2019, la nouvelle liée à l’apparition du nouveau coronavirus (COVID‑19) commençait à se répandre partout dans le monde. À l’instar de nombreux autres pays, le Canada commençait alors à envisager la possibilité, pendant des semaines, voire des mois, que les familles soient tenues de vivre en isolement chez elles, que les horaires scolaires et professionnels subissent des changements, et que des répercussions inconnues affectent le bien-être des familles ainsi que les liens qui les unissent.

En 2020, au cœur de la pandémie de COVID-19, les citoyens du monde entier apprennent à composer avec de nouveaux modes de vie et à s’y adapter tout en demeurant « en sécurité à la maison ». Depuis le 10 mars 2020, les Canadiens s’efforcent de respecter les directives de distanciation physique et sociale mises de l’avant par nos gouvernements et établies sur les recommandations des responsables de la santé publique. Au cours des trois derniers mois, nombre de parents ont dû exercer leur rôle dans un contexte de grande incertitude et d’imprévisibilité, et ce, tout en assumant leurs engagements professionnels, leurs responsabilités de soins à la maison et à l’extérieur du foyer, et l’éducation à domicile des enfants de tous âges. Malgré l’impossibilité de planifier et l’incertitude par rapport aux semaines et aux mois à venir, la plupart des familles maintiennent une bonne santé physique et mentale en prenant soin les uns des autres et en traversant la tempête avec leurs voisins et leurs communautés à distance.

En cette période sans précédent, l’Institut Vanier de la famille a réorienté son approche afin d’œuvrer à comprendre les familles au Canada en ce contexte marqué par des changements radicaux sur les plans socioéconomique et environnemental. Les activités quotidiennes des individus et des familles au Canada, leurs réflexions, leurs sentiments et leurs occupations sont tout autant de facteurs importants à considérer et à saisir à court, à moyen et à long termes.

C’est dans ce contexte que des représentants de l’Institut Vanier ont cofondé le Réseau COVID‑19 sur les impacts sociaux, un groupe multidisciplinaire composé d’éminents experts canadiens ainsi que de certains de leurs homologues internationaux. Le Réseau a déterminé des enjeux importants, des indicateurs clés ainsi que des données sociodémographiques pertinentes qui permettront de formuler des réponses fondées sur des données probantes concernant les dimensions socioéconomiques de la crise de la COVID-19 au Canada. Par ailleurs, afin de bien cerner la réalité des familles pendant la pandémie, l’Institut Vanier a mobilisé à l’interne les connaissances provenant d’autres sources disponibles, notamment des données quantitatives d’organismes gouvernementaux et non gouvernementaux, comme Statistique Canada et UNICEF Canada, ainsi que des renseignements qualitatifs fournis par des individus, des familles et des organismes de partout au pays. L’analyse de ces résultats a permis de mettre en lumière les caractéristiques de la vie de famille avant et durant la pandémie, donnant un aperçu de ce que les Canadiens craignent et de ce qu’ils sont impatients de faire une fois que les mesures de santé publique seront levées.

Conformément à ses principes fondamentaux, l’Institut Vanier honore et respecte les points de vue des diverses familles en adoptant une perspective familiale et une analyse comparative entre les sexes plus (ACS+), lorsque c’est possible1. En examinant l’impact de la pandémie de COVID-19 ainsi que l’ensemble « des coûts et des conséquences » qui y sont associés, y compris les modèles de fécondité, les responsabilités parentales, les relations familiales, la dynamique familiale et le bien-être de la famille, l’Institut mobilise les connaissances de ceux qui s’emploient à étudier, à servir et à soutenir les familles. Il vise à favoriser une prise de décisions éclairées et fondées sur des données probantes lors de l’élaboration et de la mise en œuvre de politiques et de programmes destinés à toutes les familles au Canada.

L’expérience de la pandémie de COVID-19 au Canada

Au 31 mai 2020, 1,6 million de personnes avaient subi un test de dépistage de la COVID-19 au Canada (soit environ 4,5 % de l’ensemble de la population). Parmi celles-ci, 5 % étaient infectées par le virus, et 8 % en sont décédées2. Les aînés se trouvant dans des établissements de soins de longue durée qui sont décédés de la COVID-19 représentent environ 82 % de l’ensemble des décès reliés au virus3.

Dans cette pandémie, les familles ressemblent à tout autre « système » : leurs forces et leurs faiblesses sont magnifiées, amplifiées et intensifiées au fur et à mesure qu’elles adaptent leurs relations, leurs interactions et leurs comportements aux changements de routine, d’habitudes et de réalité. Les liens familiaux, le bien-être de la famille et la réalité des jeunes ont tous été profondément affectés par la situation.

LES LIENS FAMILIAUX

  • Environ 8 adultes sur 10 (de 18 ans et plus) mariés ou vivant en union libre ont déclaré qu’eux et leur conjoint se soutenaient mutuellement depuis le début de la pandémie de COVID‑19 (figure 1). Ce pourcentage ne varie que légèrement pour ceux qui ont des enfants ou des adolescents à la maison (77 %), comparativement à ceux qui ne comptent pas d’enfant de moins de 18 ans au sein de leur ménage (82 %)4.
  • Moins de 2 adultes sur 10 qui entretiennent une relation sérieuse ont affirmé se disputer davantage depuis le début de la pandémie (figure 1)5.
  • Six parents sur 10 ont affirmé passer plus de temps à discuter avec leurs enfants qu’ils ne le faisaient avant le début du confinement6.
  • Dans les ménages comprenant de jeunes enfants à la maison, les adultes étaient près de deux fois plus susceptibles d’avoir augmenté le temps consacré à créer de l’art, de l’artisanat ou de la musique que ceux qui n’avaient pas d’enfants ni d’adolescents à la maison7.

En revanche…

  • Le tiers des adultes se sont dits très ou extrêmement inquiets à propos des tensions familiales engendrées par le confinement9.
  • 10 % des femmes et 6 % des hommes étaient très ou extrêmement préoccupés par la possibilité de violence à la maison10, 11.
  • Environ 1 Canadien sur 5 avait des proches aînés vivant dans un foyer ou un établissement de soins et, parmi eux, 92 % des femmes et 78 % des hommes se disaient très ou assez préoccupés pour leur santé12.

LE BIEN-ÊTRE DE LA FAMILLE

  • Dans la cadre d’un sondage en production collective (crowdsourcing) mené par Statistique Canada du 24 avril au 11 mai 2020, plus des trois quarts des participants ont indiqué que leur santé mentale était très bonne ou excellente (46 %) ou encore bonne (31 %) pendant la pandémie13.
  • Près de la moitié (48 %) des participants à une initiative d’approche participative de Statistique Canada ont déclaré que leur santé mentale était « à peu près identique », « un peu mieux » ou « beaucoup mieux » qu’elle ne l’était avant le début de la pandémie14.
  • Environ la moitié des adultes ont dit se sentir anxieux, nerveux ou tristes « très souvent » ou « souvent » depuis le début de la crise sanitaire15.
  • Parmi tous les groupes d’âge et dans toutes les semaines de sondage, les femmes ont exprimé une crainte plus vive que les hommes à l’idée de contracter le virus ou qu’une personne de leur famille immédiate le contracte (figure 2)16.

  • Les Canadiens craignaient davantage qu’un proche contracte la COVID-19 qu’ils ne craignaient la contracter eux-mêmes. Voici le pourcentage des adultes qui ressentaient « beaucoup » ou « énormément » d’inquiétude concernant :
    • leur propre santé: 36 %
    • la santé d’un membre de leur ménage : 54 %
    • la santé des personnes vulnérables : 79 %
    • le risque d’engorger le système de santé : 84 %18, 19
  • Plus de 4 adultes sur 10 vivant avec des enfants de moins de 18 ans à la maison ont affirmé avoir éprouvé « très souvent » ou « souvent » de la difficulté à dormir depuis le début de la pandémie20.
  • Lorsqu’on leur a demandé de décrire leur principal état d’esprit au cours des dernières semaines, les Canadiens étaient plus susceptibles d’affirmer qu’ils étaient inquiets (44 %), anxieux (41 %) et qu’ils s’ennuyaient (30 %); pas moins du tiers (34 %) ont aussi indiqué qu’ils se sentaient « reconnaissants »21.
  • Les femmes étaient considérablement plus susceptibles que les hommes d’indiquer ressentir de l’anxiété ou de la nervosité, de la tristesse ou de l’irritabilité ou avoir de la difficulté à dormir pendant la pandémie22.
  • Tous groupes d’âge confondus, les adultes ont continué de faire de l’exercice pendant la pandémie, alors que les deux tiers des adultes de 18 à 34 ans ont affirmé faire de l’exercice aussi souvent ou même plus souvent pendant la pandémie qu’ils n’en faisaient avant qu’elle débute. Les proportions étaient semblables chez les adultes de 35 à 54 ans (62 %) ainsi que chez les 55 ans et plus (65 %)23.
  • Les jeunes adultes (de 15 à 49 ans) étaient plus susceptibles de signaler une consommation accrue de malbouffe que les adultes plus âgés24.
  • Les banques alimentaires ont connu une augmentation moyenne de 20 % de leur demande. Certaines banques alimentaires locales, comme celles de Toronto, en Ontario, ont enregistré des hausses atteignant 50 %25.
  • Parmi les personnes de 15 ans et plus, 9 personnes sur 10 ont indiqué que la pandémie n’avait pas eu d’effet sur leur consommation de produits du tabac ou de cannabis26. Un peu moins de 8 personnes sur 10 ont affirmé que la pandémie n’avait pas affecté leurs habitudes de consommation d’alcool27.

RÉALITÉ DES ADOLESCENTS

  • Les jeunes de 12 à 19 ans ont indiqué avoir obtenu la plupart des renseignements sur la COVID‑19 et les mesures de santé publique de leurs parents28.
  • Les adolescents de 15 à 17 ans ont éprouvé plus d’anxiété que ceux de 12 à 14 ans29.
  • Parmi les adolescents de 15 à 17 ans, 50 % ont indiqué que la pandémie avait eu « beaucoup » ou « assez » d’effets négatifs sur leur santé mentale, par rapport à 34 % chez les adolescents de 12 à 14 ans. Près de 4 adolescents sur 10 âgés de 12 à 17 ans ont signalé « beaucoup » ou « assez » d’effets négatifs sur leur santé physique30.
  • Pendant le confinement, ce qui a le plus manqué à environ la moitié des enfants et des adolescents, tous groupes d’âges confondus, est leurs amis31.
  • Bien que 75 % des adolescents aient déclaré avoir continué leurs travaux scolaires malgré l’isolement, nombre d’entre eux ont affirmé avoir manqué de motivation (60 %) et ne pas avoir aimé ce fonctionnement (57 %) (c.-à-d. l’apprentissage en ligne ou les cours virtuels)32.
  • De nombreux jeunes ont dit faire plus de travaux ménagers et assumer davantage de tâches pendant la pandémie33.
  • Les adolescents plus âgés (de 15 à 17 ans) avaient plus de difficulté à dormir, se sentaient plus anxieux ou nerveux, tristes et irritables. Les adolescents plus jeunes (de 12 à 14 ans) étaient plus susceptibles de se sentir heureux que les plus vieux (figure 3)34.

Réponse à la pandémie de COVID-19 au Canada

Depuis mars 2020, les gouvernements provinciaux, territoriaux et fédéral ont instauré une variété de prestations, de crédits, de programmes, d’initiatives et de fonds visant à soutenir les familles de partout au Canada. Ces nouvelles ressources ont pour but de compenser, d’atténuer ou de réduire les répercussions financières de la COVID-19 subies par les familles dans cette période d’incertitude. On retrouve notamment les mesures suivantes :

AUGMENTATION TEMPORAIRE DE L’ALLOCATION CANADIENNE POUR ENFANTS (ACE)

L’Allocation canadienne pour enfants (ACE) est un versement mensuel non imposable fait aux familles admissibles afin de les aider à subvenir aux besoins de leurs enfants de moins de 18 ans. Le montant du versement varie en fonction du nombre d’enfants, de l’âge des enfants, de l’état matrimonial et du revenu familial net indiqué sur la déclaration d’impôts de l’année précédente. L’ACE peut inclure la Prestation pour enfants handicapés ainsi que tous les programmes connexes offerts par le gouvernement provincial ou territorial36.

Pour les familles qui bénéficient déjà de l’ACE, un montant supplémentaire de 300 $ par enfant a été ajouté à l’allocation en mai 2020. Par exemple, une famille ayant deux enfants aura reçu 600 $ en plus de son versement mensuel habituel de l’ACE, qui pouvait atteindre une somme maximale de 553,25 $ par mois pour chaque enfant de moins de 6 ans et de 466,83 $ par mois pour chaque enfant de 6 à 17 ans37, 38.

PRESTATION CANADIENNE D’URGENCE (PCU)

En avril 2020, le gouvernement fédéral du Canada a instauré la Prestation canadienne d’urgence (PCU) afin de soutenir les travailleurs touchés par la pandémie de COVID-19.

La PCU verse 2 000 $ à chaque période de quatre semaines aux travailleurs qui ont perdu leur revenu en raison de la pandémie. Y sont admissibles les adultes qui ont perdu leur emploi ou qui sont malades, en quarantaine ou qui prennent soin d’une personne qui a contracté la COVID-19. Elle s’applique aux salariés, aux travailleurs contractuels et aux travailleurs indépendants qui ne sont pas en mesure de travailler. La prestation permet également aux travailleurs de gagner jusqu’à 1 000 $ par mois tout en percevant la PCU39.

En raison de la fermeture des écoles et des services de garde de l’ensemble du Canada, la PCU est offerte aux parents qui travaillent et qui doivent rester à la maison sans rémunération afin de s’occuper de leurs enfants jusqu’à ce que les écoles et les services de garde puissent rouvrir et accueillir à nouveau les enfants de tous âges en toute sécurité.

Au début du mois de mai 2020, plus de 7 millions de Canadiens avaient présenté une demande pour bénéficier de la PCU depuis son entrée en vigueur40.

REPORT DES PAIEMENTS HYPOTHÉCAIRES

Les propriétaires de partout au Canada qui sont confrontés à des difficultés financières en raison d’une perte de travail ou d’une baisse de revenus pendant la pandémie peuvent être admissibles à un report de paiements hypothécaires pouvant aller jusqu’à six mois.

Le report de paiement constitue une entente conclue entre les propriétaires et leur prêteur hypothécaire, qui comprend une suspension de tout paiement hypothécaire pendant une période déterminée41.

CRÉDIT SPÉCIAL POUR LA TAXE SUR LES PRODUITS ET SERVICES

Le crédit pour la taxe sur les produits et services est un versement trimestriel non imposable qui aide les particuliers et les familles ayant un revenu faible ou modeste à compenser la totalité ou une partie de la taxe sur les produits et services (TPS) ou de la taxe de vente harmonisée (TVH) qu’ils paient42.

En avril 2020, le gouvernement fédéral a offert un paiement spécial unique à ceux qui bénéficient du crédit pour la taxe sur les produits et services. La prestation supplémentaire moyenne s’élevait à près de 400 $ pour les personnes seules et à près de 600 $ pour les couples43.

COMPLÉMENT SALARIAL TEMPORAIRE POUR LES TRAVAILLEURS ESSENTIELS À FAIBLE REVENU

Le gouvernement fédéral dispense un soutien de 3 milliards de dollars afin d’augmenter le salaire des travailleurs essentiels à faible revenu. Ces travailleurs essentiels (qui peuvent varier selon la province ou le territoire) peuvent inclure des professionnels de la santé, des employés d’établissements de soins de longue durée et des employés d’épicerie.

Chaque province ou territoire est responsable de déterminer quels travailleurs sont admissibles à ce soutien et le montant qu’ils percevront44.

EMERGENCY RELIEF SUPPORT FUND FOR PARENTS OF CHILDREN WITH SPECIAL NEEDS (FONDS D’AIDE D’URGENCE POUR LES PARENTS D’ENFANTS AYANT DES BESOINS PARTICULIERS) (Province de la Colombie‑Britannique)

Afin de soutenir les parents d’enfants ayant des besoins particuliers pendant la pandémie de COVID-19, le gouvernement de la Colombie-Britannique a créé un nouveau fonds d’aide d’urgence. Le fonds fournira un paiement direct de 225 $ par mois aux familles admissibles entre les mois d’avril et de juin 2020 (pendant trois mois).

Le paiement peut être utilisé pour se procurer de l’aide afin d’atténuer le stress, notamment de l’aide pour la préparation des repas et l’achat de produits alimentaires; des services d’aide familiale; ou des services d’aide et/ou de counseling pour les aidants, que ce soit en ligne ou par téléphone45.

FONDS DE SOUTIEN DU REVENU POUR RÉPONDRE À LA COVID-19 (Province de l’Île-du-Prince-Édouard)

En avril 2020, le gouvernement de l’Île-du-Prince-Édouard a annoncé un soutien financier destiné aux personnes dont le revenu a été affecté directement par l’état d’urgence de santé publique, ainsi que par les mesures supplémentaires visant à assurer la sécurité des résidents.

Le Fonds de soutien du revenu pour répondre à la COVID-19 aidera les personnes à combler l’écart entre leur perte de revenu et les prestations d’assurance-emploi (AE) ou la prestation d’urgence du Canada (PCU) en fournissant un montant forfaitaire unique imposable de 750 $46.

PROGRAMME DE SOUTIEN AUX FAMILLES (Province de l’Ontario)

En avril 2020, le gouvernement de l’Ontario a annoncé une aide financière directe pour les parents alors que les écoles et les centres de services de garde de l’Ontario étaient fermés en raison de la pandémie de COVID-19.

Le nouveau programme de soutien aux familles offre un versement unique de 200 $ par enfant de 0 à 12 ans et de 250 $ pour les enfants de 0 à 21 ans ayant des besoins particuliers47.

PRESTATION D’URGENCE POUR LES CLIENTS INSCRITS À L’AIDE AU REVENU (Territoires du Nord-Ouest)

Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest a fourni une prestation d’urgence unique aux clients inscrits à l’aide au revenu en mars 2020, afin de les aider à s’approvisionner en nourriture et en produits de nettoyage pour 14 jours, selon les stocks des magasins.

Le programme d’aide au revenu est conçu pour les résidents de 19 ans et plus dont les besoins sont plus importants que leur revenu. La prestation d’urgence reçue par les particuliers s’élevait à 500 $ et celle des familles, à 1 000 $48.

La parentalité au Canada : les priorités, les politiques, les programmes et les ressources du gouvernement

Le gouvernement du Canada et les gouvernements provinciaux, territoriaux et autochtones appuient les parents canadiens de nombreuses façons. En plus des mesures de soutien instaurées pour aider les familles pendant la pandémie de COVID-19 décrites dans la section précédente, voici une sélection de priorités, de politiques, de ressources et de programmes actuels qui existaient avant la pandémie :

APPRENTISSAGE ET GARDE DES JEUNES ENFANTS

Les besoins en matière d’apprentissage et de garde des jeunes enfants à l’échelle du Canada sont vastes et diversifiés. Le gouvernement du Canada investit dans l’apprentissage et la garde des jeunes enfants afin de veiller à ce que les enfants connaissent le meilleur départ possible dans la vie. Dans un premier temps, les ministres fédéraux, provinciaux et territoriaux responsables de l’apprentissage et de la garde des jeunes enfants ont convenu d’un Cadre multilatéral d’apprentissage et de garde des jeunes enfants. Ce nouveau cadre jette les bases qui amèneront les gouvernements à travailler à la concrétisation d’une vision commune à long terme selon laquelle tous les enfants du Canada peuvent profiter de l’environnement enrichissant d’un système d’apprentissage et de garde de qualité. Les principes directeurs du Cadre visent à accroître la qualité, l’accessibilité, l’abordabilité, la flexibilité et l’inclusivité. Un cadre distinct pour l’apprentissage et la garde des jeunes enfants autochtones a été élaboré en collaboration avec des partenaires autochtones, reflétant les cultures et les besoins uniques des enfants des Premières Nations, des Inuits et des Métis du Canada49, 50.

SERVICES DE GARDE AVANT ET APRÈS L’ÉCOLE

Le gouvernement fédéral du Canada priorise actuellement la collaboration avec les provinces et les territoires afin d’investir pour créer jusqu’à 250 000 places supplémentaires en services de garde avant et après l’école pour les enfants de moins de 10 ans, dont au moins 10 % permettraient un service de garde pour une durée prolongée. Parmi les autres priorités, notons également une réduction de 10 % des frais de garde d’enfants dans le cas des programmes avant et après l’école51.

SPÉCIALEMENT POUR VOUS – PARENTS

« Spécialement pour vous – Parents » est une liste de ressources en ligne créée par le gouvernement fédéral à l’intention des parents sur des sujets comme l’alcool, le tabagisme et les drogues; la violence et l’enfant; les maladies de l’enfance et les maladies de longue durée; les ressources d’éducation; les questions familiales; la vie saine; la santé mentale; les conseils aux parents (développement de l’enfant); la santé en milieu scolaire; et l’équilibre entre le travail et la vie personnelle. Chaque sujet comporte un éventail de sous-thèmes qui orientent les parents grâce à des liens vers les renseignements les plus récents disponibles au Canada sur des questions d’importance pour eux et leurs enfants52.

PROGRAMME DE CONGÉ FAMILIAL PAYÉ GARANTI

En 2019, le ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social a été mandaté pour travailler avec la ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et de l’Inclusion des handicapés afin d’améliorer et d’intégrer l’actuel système de prestations de maternité et parentales basées sur l’assurance-emploi, et de collaborer avec la province de Québec pour permettre une intégration efficace avec son propre système de prestations parentales53.

  • Prestations de maternité et parentales Administrées par le programme d’assurance-emploi (AE) au Canada (à l’exception du Québec), les prestations de maternité et parentales comportent une aide financière (c.-à-d. un remplacement du revenu pour les travailleurs admissibles) destinée aux nouvelles mères et aux nouveaux parents suivant la naissance ou l’adoption d’un enfant. Le nombre de semaines et le montant versé à chaque parent varient selon le type de prestations choisi, le nombre de semaines et le montant maximal payable (tel que déterminé par le gouvernement)54. Au Québec, le Régime québécois d’assurance parentale (RQAP) assure l’administration des prestations de maternité, de paternité, parentales et d’adoption. Le montant versé aux parents dépend également du type de prestations choisi, du nombre de semaines et du montant maximal payable (tel que déterminé par le gouvernement provincial). En 2019, le taux hebdomadaire moyen des prestations parentales standard au Canada atteignait 464,00 $ par mois55, 56.

MODERNISATION DES LOIS FÉDÉRALES CANADIENNES EN MATIÈRE FAMILIALE

Le 21 juin 2019, la sanction royale a été accordée en vue de modifier les lois fédérales canadiennes en matière familiale concernant le divorce, le rôle parental et l’exécution des obligations familiales. Cette initiative, qui constitue la première mise à jour des lois en matière familiale depuis plus de 20 ans, rendra les lois fédérales en matière familiale mieux adaptées aux besoins des familles grâce aux modifications apportées à la Loi sur le divorce, à la Loi d’aide à l’exécution des ordonnances et des ententes familiales et à la Loi sur la saisie-arrêt et la distraction de pensions. La plupart des modifications apportées à la Loi sur le divorce entreront en vigueur le 1er juillet 2020, alors que celles apportées aux autres lois entreront en vigueur au cours des deux prochaines années. La loi vise quatre objectifs principaux : promouvoir l’intérêt de l’enfant; lutter contre la violence familiale; aider à réduire la pauvreté chez les enfants; et accroître l’accessibilité et l’efficacité du système de justice familiale canadien57.

LOIS ET POLITIQUES PROVINCIALES ET TERRITORIALES SUR LA PROTECTION DES ENFANTS

Les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux du Canada reconnaissent l’importance de la surveillance en vue de l’apport de preuves à l’égard des contextes, des facteurs de risques et des formes de maltraitance des enfants afin d’alimenter les politiques, les programmes, les services et les interventions de sensibilisation. Par l’entremise de leur ministère respectif axé sur la protection de l’enfance, les gouvernements provinciaux et territoriaux ont la responsabilité d’aider les enfants ayant besoin de protection. Ces organismes constituent également les principales sources de données et de renseignements administratifs sur les cas signalés de maltraitance d’enfants. Prévenir et contrer la maltraitance des enfants est une entreprise complexe qui nécessite l’engagement de tous les ordres de gouvernements et de différents secteurs, notamment les services sociaux, les services policiers, la justice et la santé. À l’échelle fédérale, l’Initiative de lutte contre la violence familiale réunit plusieurs ministères en vue de prévenir et de contrer la violence familiale, y compris la maltraitance des enfants. Le ministère de la Justice est responsable du Code criminel, qui fait état de plusieurs formes de violence envers les enfants. En l’état actuel du Code criminel – qui a fait l’objet de débats à la fois par les défenseurs et les parents –, l’article 43 autorise légalement l’utilisation d’un châtiment corporel infligé aux enfants par des personnes déterminées, pourvu qu’elles n’exercent pas une force déraisonnable selon le contexte58, 59.

Y’A PERSONNE DE PARFAIT

Instauré à l’échelle nationale en 1987 et actuellement géré par l’Agence de la santé publique du Canada, Y’a personne de parfait est un programme d’enrichissement de l’expérience parentale destiné aux parents d’enfants de 0 à 5 ans. Le programme a été conçu pour répondre aux besoins des parents qui sont jeunes, seuls, isolés sur le plan social ou géographique, ou qui ont un faible revenu ou une éducation formelle limitée. Il est offert en milieu communautaire par des animateurs dans le but d’aider les parents et les jeunes enfants. Le programme procure aux parents de jeunes enfants un endroit sécuritaire où ils peuvent renforcer leurs compétences parentales, en acquérir de nouvelles et apprendre de nouvelles notions. Il leur permet aussi d’interagir avec d’autres parents ayant des enfants du même âge que les leurs60.

PROGRAMME D’AIDE PRÉSCOLAIRE AUX AUTOCHTONES DANS LES COLLECTIVITÉS URBAINES ET NORDIQUES

Le Programme d’aide préscolaire aux Autochtones dans les collectivités urbaines et nordiques (PAPACUN) est un programme communautaire national d’intervention précoce qui est financé par l’Agence de la santé publique du Canada. Le PAPACUN met l’accent sur le développement des jeunes enfants autochtones (membres des Premières Nations, des Inuits et des Métis) et de leur famille à l’extérieur des réserves. Depuis 1995, il fournit du financement aux organismes communautaires autochtones pour contribuer à l’élaboration et à la mise en œuvre de programmes favorisant le développement sain des enfants autochtones d’âge préscolaire. Le Programme favorise le développement spirituel, émotionnel, intellectuel et physique des enfants autochtones, tout en aidant leurs parents et leurs tuteurs à titre de premiers éducateurs61.

La parentalité au Canada : du début de la parentalité jusqu’à l’adolescence62

Pour les futurs parents (ou ceux qui envisagent de le devenir), les mois qui précèdent la naissance ou l’adoption d’un enfant peuvent s’avérer à la fois exaltants et déroutants. Avant l’arrivée de ce petit être, il y a plusieurs choses à planifier – y compris l’imprévisible. Au Canada, l’accompagnement comprend en général des consultations régulières et gratuites auprès d’un obstétricien-gynécologue, d’une sage-femme ou d’autres professionnels agréés de la santé afin d’assurer la croissance et le développement sains du bébé. Des programmes et des services sont d’ailleurs offerts dans les collectivités de partout au Canada afin de préparer et de planifier la parentalité.

  • 2SITLGBQ+ Family Planning Weekend Intensive (Fin de semaine de planification familiale intensive pour les 2SITLGBQ+) La structure de ce programme de deux jours vise à découvrir les différentes voies qui mènent à la parentalité ainsi que les stratégies permettant de réaliser sa propre vision de la parentalité et de la famille. Les participants sont encouragés à poser des questions, à recueillir des renseignements et à créer une communauté, tout en abordant des sujets comme la coparentalité, les familles pluriparentales et monoparentales, la grossesse, les difficultés liées à la parentalité et l’autonomie sociale. (LGBTQ+ Parenting Network)
  • Se préparer à la parentalité Destiné aux futurs parents, ce programme présente des renseignements sur la manière de maintenir une bonne santé pendant la grossesse et sur ce à quoi on peut s’attendre lors des premiers jours et des premières semaines de la vie de parents. (Centres pour l’enfant et la famille ON y va)
  • Mommies & Mamas 2B/Daddies & Papas 2B (Futures mamans/futurs papas) Ce cours de 12 semaines s’adresse aux hommes et aux femmes gais/lesbiennes, bisexuels et allosexuels qui envisagent de devenir parents. Le cours comporte des ressources et des discussions visant à approfondir diverses questions pratiques, émotionnelles, sociales, éthiques, financières, médicales, juridiques, politiques et intersectionnelles liées au fait de devenir parent. Parmi les sujets abordés, citons la coparentalité, la maternité de substitution, les modalités parentales, la parentalité non biologique et adoptive, la sensibilisation à la fécondité, les options de soins prénatals et les questions juridiques. (LGBTQ+ Parenting Network)

NOUVEAU-NÉS ET NOURRISSONS

S’occuper d’un nouveau-né ou d’un nourrisson comporte une série de triomphes et de défis. Plusieurs programmes et services sont offerts – souvent gratuitement – aux parents dans l’ensemble du pays, notamment des consultations auprès de pédiatres et de professionnels agréés de la santé. Les services de soins postnatals varient en fonction des régions et des collectivités, et peuvent inclure des mesures de soutien informatives, des visites à domicile d’une infirmière de santé publique ou d’un intervenant non spécialisé, ou du soutien téléphonique (ex. : télésanté) d’une infirmière de santé publique ou d’une sage-femme63. Des organismes de partout au pays proposent également des programmes sous forme de halte-accueil pour les parents, les grands-parents et les responsables d’enfants afin de favoriser un développement et un attachement sains de l’enfant.

  • Racines de l’empathie Le programme est axé sur un nourrisson et un parent qui visitent une classe d’une école locale toutes les trois semaines au cours de l’année scolaire. En compagnie d’un instructeur qualifié de l’organisme Racines de l’empathie, les élèves observent le développement et les émotions du bébé. Ce programme permet au parent et au nourrisson de participer à l’enseignement de la maîtrise des émotions et de l’empathie aux enfants de 5 à 12 ans, tout en renforçant les liens qui les unissent. (Racines de l’empathie)
  • Être parent de mon bébé Le programme est élaboré pour les nouveaux parents afin de leur offrir des occasions d’apprendre, de participer à des discussions sur divers sujets reliés à la petite enfance, le développement de l’enfant et le rôle parental, ainsi que de leur offrir la possibilité de rencontrer d’autres nouveaux parents. (Centres pour l’enfant et la famille ON y va)
  • Bellies & Babies (Bedaines et bébés) Ce groupe d’accueil s’adresse aux femmes enceintes et aux nouveaux parents dont le bébé a moins d’un an. Le groupe offre aux femmes enceintes et aux mères en période postnatale un soutien individuel et par les pairs ainsi que des ressources et des mesures de soutien aux nouveaux parents. Les ressources abordent des sujets comme l’importance des relations sécurisantes en bas âge, la nutrition, l’allaitement, la santé mentale, le développement du nourrisson et le rôle parental. (Sunshine Coast Community Services Society)
  • Les jeunes parents se connectent Ce groupe de soutien informel est destiné aux parents et aux futurs parents de moins de 26 ans. Il offre l’occasion de rencontrer d’autres jeunes parents, de poser des questions et de partager leurs préoccupations. Chaque séance comporte également une activité amusante et interactive pour les enfants et les parents. (Centres pour l’enfant et la famille ON y va)

TOUT-PETITS ET ENFANTS D’ÂGE PRÉSCOLAIRE

Les programmes destinés aux tout-petits et aux enfants d’âge préscolaire comprennent une variété d’activités qui impliquent à la fois les enfants et leurs parents dans le but de soutenir le sain développement de l’enfant et de stimuler l’attachement entre le parent et l’enfant. Certains programmes offrent des activités libres, comme celles proposées par les Repaires jeunesse du Canada ou par des centres de loisirs municipaux. Les programmes libres – qui incluent des ateliers de danse, des heures du conte, des activités artistiques et artisanales et beaucoup plus – sont des occasions pour les parents, les éducateurs et les grands-parents de participer à des activités d’apprentissage visant à créer, à explorer et à jouer. Les haltes-accueils s’adressent également aux mamans, aux papas, aux grands-parents et aux personnes responsables d’enfants, en leur offrant des occasions de rencontrer d’autres membres de la collectivité et d’entrer en contact avec eux.

  • Parenting Skills 0–5 (Compétences parentales – enfants de 0 à 5 ans) Ce cours en ligne sur l’art parental est conçu pour les familles qui rencontrent des difficultés. Il permet aux parents d’acquérir une compréhension de base de l’éducation des enfants durant les cinq premières années de leur vie. Les sujets de ce cours incluent le développement de l’enfant et la personnalité, la discipline, le sommeil et la nutrition. Des cours sur les compétences parentales sont aussi offerts aux parents d’enfants de 5 à 13 ans et de 13 à 18 ans. (BC Council for Families)
  • Fathering (La paternité) S’adressant aux pères, notamment aux nouveaux pères, à ceux qui vivent une séparation ou un divorce, aux pères d’adolescents et aux pères autochtones, ces ressources offrent des renseignements sur la façon de franchir les différentes étapes de l’enfance tout en offrant des conseils pratiques pour soutenir à la fois les pères et leurs enfants. (BC Council for Families)
  • Papa HÉROS (Aider tous et chacun à saisir les occasions qui se présentent) Ce cours de 8 semaines sur le rôle parental (offert dans certains établissements correctionnels du Canada), permet de former un groupe de pères à l’intérieur de l’établissement pour les pères incarcérés et dans la collectivité pour ceux qui ont été incarcérés dans le passé. Ce projet a été conçu pour éduquer les pères sur leur rôle parental, le développement et la croissance de leurs enfants, et leur rôle dans la vie de leurs enfants. Papa HÉROS offre une éducation parentale et un soutien qui contribuent à créer un lien entre les pères et leurs enfants et à améliorer leur santé mentale et leur bien-être. (Regroupement canadien d’aide aux familles de détenu(e)s)

ENFANTS D’ÂGE SCOLAIRE

Une fois que les enfants ont intégré le système d’éducation formel au Canada et qu’ils y progressent, ils font la connaissance de diverses personnes (c.-à-d. des pairs, des pédagogues) et découvrent une variété d’influences (c.-à-d. les médias sociaux). Les programmes et les services destinés aux parents d’enfants d’âge scolaire fournissent des conseils pratiques, des ressources informatives et des occasions de rencontrer d’autres nouveaux parents et de s’engager avec eux au sein de leur collectivité.

  • Parenting School-Age and Adult Children (Le rôle parental avec des enfants d’âge scolaire et adultes) Cette ressource a été créée pour compléter les programmes de parentalité s’adressant aux nouveaux arrivants. On y aborde certaines difficultés auxquelles sont souvent confrontés les parents et les aidants nouvellement arrivés au pays en matière de parentalité dans la société canadienne. L’objectif du programme est d’aider à acquérir des aptitudes de communications efficaces et à mieux comprendre le système scolaire canadien. Il vise aussi à créer un espace sûr où les parents et les aidants pourront trouver les réponses à leurs questions et à leurs préoccupations concernant l’intégration de leurs enfants au sein de la société et de la culture canadiennes. (CMAS)
  • Positive Discipline in Everyday Parenting (Discipline positive dans la parentalité de tous les jours) Cette série d’ateliers met de l’avant la discipline non violente et le respect de l’enfant en tant qu’apprenant. Il s’agit d’une approche de l’enseignement qui aide les enfants à réussir, leur procure des renseignements et soutient leur croissance de la petite enfance à l’âge adulte. (Centres pour l’enfant et la famille ON y va)
  • Newcomer Parent Resource Series (Série de ressources pour les parents nouvellement arrivés au pays) Offerte dans 16 langues (notamment l’urdu, l’arabe et le russe), ces ressources abordent différents sujets d’intérêt adaptés aux besoins spécifiques des parents immigrants et réfugiés ayant de jeunes enfants. Parmi les sujets abordés, citons : conserver sa langue maternelle, guider le comportement de son enfant, aider son enfant à faire face au stress, apprendre par le jeu pour les enfants et écouter son enfant et discuter avec lui. (CMAS)
  • Parenting after Separation: Meeting the Challenges (Le défi du rôle parental après la séparation) Ce programme de 6 semaines s’adresse aux parents récemment séparés. Les parents se rencontrent une fois par semaine pour discuter des difficultés associées à la séparation et au divorce et pour acquérir des stratégies pratiques afin de mieux soutenir leurs enfants. (Family Service Toronto)
  • Foster Parent Support (Soutien aux parents d’accueil) Ce programme offre un soutien direct et de proximité aux parents d’accueil ou aux responsables d’enfants ainsi qu’aux enfants et aux adolescents dont ils ont la charge. Les travailleurs de soutien collaborent directement avec la famille au sein même de son foyer, dans la collectivité ou par téléphone. Ce programme se veut flexible afin de répondre aux besoins uniques de chaque famille d’accueil et peut offrir des mesures de soutien variées, comme l’enseignement d’aptitudes pour la résolution des conflits, de techniques pour désamorcer une situation, de méthodes de résolution collaborative des problèmes et d’approches fondées sur les forces et les traumatismes. (Repaires jeunesse du Canada)

ADOLESCENTS

Être parent d’un adolescent comporte des défis, plus particulièrement en cette époque où la technologie évolue rapidement. L’adolescence peut également être une période difficile à vivre pour les adolescents qui s’interrogent sur leur identité, leur but dans la vie et les objectifs qu’ils visent pour l’avenir. Les programmes destinés aux parents d’adolescents soulignent l’importance de soutenir leurs enfants tout au long de l’adolescence alors qu’ils progressent vers l’âge adulte.

  • Ensemble les parents Il s’agit d’un programme permanent de soutien de groupe et d’information offert par des professionnels et destiné aux parents qui connaissent des moments difficiles avec leur ado. Ce programme aide les parents à aborder leurs émotions (ex. : la culpabilité, l’isolement) et leur offre la possibilité d’acquérir de nouvelles compétences et connaissances pouvant les aider à réduire les conflits parents-ados à la maison. (Repaires jeunesse du Canada)
  • Transceptance (Acceptation transgenre) Il s’agit d’un groupe permanent de soutien mensuel par les pairs qui s’adresse aux parents et aux personnes responsables d’adolescents et de jeunes adultes transgenres. Ce programme de soutien apporte appui et information, réduit l’isolement et le stress, et fournit des renseignements, notamment des stratégies pour accepter l’annonce du jeune et la surmonter. (Central Toronto Youth Services)
  • Parents au courant Ce programme d’appui et d’information de 10 semaines vise à mieux comprendre le développement des adolescents, leur santé mentale ainsi que d’autres difficultés courantes auxquelles les parents sont confrontés. Des conférenciers locaux, des ressources communautaires, des idées pratiques et la création de liens avec d’autres parents qui vivent des problèmes semblables contribuent à aider les parents à se sentir mieux outillés pour soutenir leur ado. (Repaires jeunesse du Canada)
  • Families in TRANSition (FIT) (Familles en TRANSition) Ce programme de 10 semaines s’adresse aux parents et aux personnes responsables de jeunes trans ou qui s’interrogent sur leur genre (de 13 à 21 ans) qui ont récemment appris l’identité sexuelle de leur enfant. Le programme offre du soutien aux parents et aux responsables afin qu’ils acquièrent les outils et les connaissances qui les aideront : à améliorer leur communication et à renforcer leur relation avec leur adolescent; à se renseigner sur les options de transition sociale, juridique et physique; à approfondir leurs aptitudes en gestion des émotions fortes; à explorer les croyances sociétales, culturelles et religieuses qui affectent la vie des jeunes trans et leur famille; à acquérir les connaissances nécessaires pour soutenir leur jeune et la famille lorsqu’ils sont confrontés à la discrimination, à la transphobie et/ou à la transmisogynie; et à favoriser la santé mentale et la résilience du jeune. (Central Toronto Youth Services)

Ce qui nous attend

Par sa résilience, sa diversité et sa force, la famille constitue l’institution qui parvient le mieux à s’adapter dans le monde.

Alors que les pays du monde entier portent leur attention vers l’avenir postpandémie, les familles et les réalités familiales continuent d’évoluer et de s’adapter. Lorsque les enfants retourneront à l’école et à la garderie, les parents pourront réintégrer le travail en dehors de la maison, tandis que de nombreux autres poursuivront le travail à distance. Certaines activités parascolaires seront renouvelées, mais d’autres, comme les cours d’arts martiaux, seront peut-être toujours offertes en ligne.

Prédire l’avenir n’a jamais été facile, et on ne connaît pas encore les répercussions qu’aura la pandémie mondiale sur les familles. Il est donc possible que les programmes et les services nécessitent des ajustements afin de soutenir le bien-être physique, mental, émotionnel et social des parents et de leurs enfants dans une perspective tenant compte des traumatismes. Si plusieurs familles sont demeurées en sécurité à la maison, d’autres ont connu une augmentation de la violence, du stress, de l’isolement et de l’anxiété.

L’élaboration de politiques et de programmes ainsi que l’offre de prestations, de ressources, de mesures de soutien et de services nécessiteront une compréhension approfondie des familles au Canada, de leur réalité et de leurs aspirations, de leurs réflexions et de leurs craintes, ainsi que des espoirs et des rêves qu’elles chérissent en cette période évolutive et qui nous laisse entrevoir ce qui nous attend. La recherche et l’innovation qui sous-tendent les nombreuses initiatives, y compris celles mentionnées dans ce document, offriront une orientation pour soutenir la prise de décisions fondée sur des données probantes; l’élaboration, la conception et la mise en œuvre de politiques, de pratiques et de programmes fondés sur des données probantes; ainsi que l’innovation inspirée de données factuelles, et ce, pour tous les ordres de gouvernement, organismes communautaires, milieux de travail et groupes confessionnels, afin que les familles au Canada puissent s’épanouir non seulement aujourd’hui, mais aussi dans l’avenir.

Nora Spinks est directrice générale de l’Institut Vanier de la famille.

Sara MacNaull est directrice des programmes de l’Institut Vanier de la famille.

Jennifer Kaddatz est conseillère principale à l’Institut Vanier de la famille.

Publié le 23 juin 2020

Ce rapport a été publié initialement le 23 juin 2020 sur le site Web du Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies (DAESNU) dans le cadre de la réunion d’un groupe d’experts intitulée Families in Development: Focus on Modalities for IYF+30, Parenting Education and the Impact of COVID-19 (Le développement des familles : Regard sur les modalités du 30e anniversaire de l’AIF, l’éducation parentale et les conséquences de la COVID-19). Cette rencontre a été organisée par la Division pour le développement social inclusif (DDSI) du DAESNU. L’objectif était de réunir virtuellement divers experts du monde entier afin de discuter des conséquences de la COVID-19 sur les familles, d’évaluer les progrès réalisés et les questions émergentes en lien avec la parentalité et l’éducation, et de planifier les célébrations imminentes du 30e anniversaire de l’Année internationale de la famille (AIF).

Annexe A : Aperçu des organismes et des programmes

Fondé en 1977, le BC Council for Families (BCCF) élabore et propose des ressources pour le soutien familial ainsi que des programmes de formation aux professionnels de toute la province de la Colombie-Britannique comme moyen de diffuser les connaissances et de créer des liens avec la communauté. Le BCCF offre des cours en ligne, des ressources et des programmes qui visent à soutenir les parents et les enfants de la petite enfance à l’âge adulte.

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Les Repaires jeunesse du Canada offrent aux enfants et aux adolescents des collectivités de partout au Canada des programmes et des services éducatifs, récréatifs et axés sur le développement de compétences. Les Repaires s’assurent d’offrir des milieux sûrs et aidants où les enfants et les adolescents peuvent explorer de nouvelles possibilités, surmonter les obstacles, tisser des liens positifs et acquérir de l’assurance et des compétences qui leur seront utiles toute leur vie. Plusieurs Repaires proposent également aux parents des programmes et des services de soutien pour le développement de l’enfant et de l’attachement.

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Fondé en 1992, le Regroupement canadien d’aide aux familles des détenu(e)s (RCAFD) vise à bâtir des milieux de vie plus stables et plus sûrs en offrant un soutien aux familles qui doivent composer avec des comportements criminels, l’incarcération et la réinsertion sociale. Le Regroupement s’affaire à développer des ressources pour les enfants, les parents et les familles afin de les aider à mieux comprendre le système et le processus correctionnels au Canada et de soutenir les familles dont l’un des proches est incarcéré.

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L’organisme Central Toronto Youth Services (CTYS) est un centre communautaire agréé de santé mentale pour enfants qui dessert une grande portion des jeunes les plus vulnérables de Toronto. Ses programmes et ses services répondent à une diversité de besoins et aident les jeunes à surmonter les difficultés auxquelles ils sont confrontés, comme de graves problèmes de santé mentale, des infractions à la loi, des problèmes de gestion de la colère, la dépression, l’anxiété, la marginalisation ou le rejet, ainsi que des problèmes liés à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre.

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Fondé en 2000, le CMAS a pour mission de prendre soin des enfants immigrants et réfugiés en mettant son expertise à la disposition des organismes qui viennent en aide aux immigrants et d’autres organismes qui œuvrent dans le domaine de la garde d’enfants. Le CMAS s’affaire actuellement à relever les lacunes dans les services et s’efforce de créer des solutions, d’établir et de mesurer les normes de soins, ainsi que de soutenir les services destinés aux familles de nouveaux arrivants en leur fournissant des ressources, de la formation et des consultations.

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Les centres pour l’enfant et la famille ON y va offrent aux enfants – de la naissance jusqu’à l’âge de 6 ans – la possibilité de participer à des programmes basés sur le jeu et le questionnement, et procurent aux parents et aux responsables d’enfants du soutien pour mener à bien leur rôle. L’objectif de ON y va est d’améliorer la qualité et la cohérence des programmes destinés aux enfants et aux familles en Ontario.

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Depuis plus de 100 ans, Family Service Toronto soutient les individus et les familles par le biais de programmes de counseling, de développement communautaire, de défense des droits et d’éducation publique. Cela comprend des services directs en matière d’intervention et de prévention, comme du counseling, du soutien par les pairs et de l’éducation; des activités de création et d’échange de connaissances; ainsi qu’une action sur les systèmes, notamment l’action sociale, la défense des droits, le renforcement communautaire et la collaboration avec des partenaires dans le but de consolider le secteur.

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Fondé en 2001 et situé au Sherbourne Health Centre (à Toronto, en Ontario), le LGBTQ+ Parenting Network soutient les parents gais et lesbiennes, bisexuels, trans et allosexuels par le développement de ressources, la formation et l’organisation communautaire. Le réseau assure la coordination d’un éventail de programmes et d’activités avec et pour les parents LGBTQ, les parents potentiels et leur famille. Il propose notamment des infolettres, des ressources imprimées, des groupes de soutien, des activités sociales, des projets de recherche, des initiatives de sensibilisation et de la formation.

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Depuis plus de 30 ans, Racines de l’empathie s’efforce d’établir des sociétés bienveillantes, pacifiques et empreintes de civilité en stimulant le développement de l’empathie chez les enfants et les adultes. Les objectifs de Racines de l’empathie sont de favoriser le développement de l’empathie, d’inculquer la maîtrise des émotions, de réduire les niveaux d’intimidation, d’agression et de violence, de promouvoir les comportements prosociaux chez les enfants, d’améliorer la compréhension du développement humain, de l’apprentissage et de la sécurité du nourrisson, et de préparer les participants à devenir des citoyens responsables et des parents sensibles.

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Depuis 1974, la Sunshine Coast Community Services Society (SCCSS) offre divers services aux individus et aux familles de la région de Sunshine Coast (en Colombie-Britannique). Les programmes sont axés sur le counseling pour les enfants et les familles; les services relatifs au développement de l’enfant et de l’adolescent; les initiatives et l’engagement communautaires; la violence familiale; et le logement.


Notes

  1. L’ACS+ est un processus analytique qui sert à évaluer les répercussions potentielles des politiques, des programmes et des initiatives sur divers ensembles de personnes : femmes, hommes et individus non binaires. Le « plus » dans ACS+ reconnaît que l’ACS ne se limite pas aux différences biologiques (le sexe) et socioculturelles (le genre). L’identité sexuelle est déterminée par une multitude de facteurs qui se recoupent et font de nous ce que nous sommes; l’ACS+ tient également compte de nombreux autres facteurs identitaires, comme la race, l’origine ethnique, la religion, l’âge et le fait de vivre avec une incapacité mentale ou physique. Lien : https://bit.ly/30uatJo
  2. Gouvernement du Canada, « Maladie à coronavirus (COVID-19) : Mise à jour sur l’éclosion » (16 juillet 2020). Lien : https://bit.ly/3fN48iE
  3. Marc Montgomery, « COVID-19 Deaths: Calls for Government to Take Control of Long Term Care Homes » dans Radio-Canada International (25 mai 2020). Lien : https://bit.ly/2ZMnteo
  4. Un sondage de la firme Léger, de l’Association d’études canadiennes et de l’Institut Vanier de la famille mené sur une base hebdomadaire à partir du mois de mars (commençant du 10 au 12 mars), et tout au long des mois d’avril et de mai 2020, comprenait environ 1 500 personnes de 18 ans et plus qui ont été interrogées à l’aide d’une technologie ITAO (interview téléphonique assistée par ordinateur) dans le cadre d’une enquête en ligne. Certains sondages hebdomadaires comprenaient également un échantillon de rappel composé de groupes spécifiques de la population. À l’aide des données du Recensement de 2016, les résultats ont été pondérés en fonction du sexe, de l’âge, de la langue maternelle, de la région, du niveau de scolarité et de la présence d’enfants dans le ménage, afin d’assurer un échantillon représentatif de la population. Aucune marge d’erreur ne peut être associée à un échantillon non probabiliste (panel en ligne, dans le présent cas). Toutefois, à des fins comparatives, un échantillon probabiliste de 1 512 répondants aurait une marge d’erreur de ±2,52 %, et ce, 19 fois sur 20.
  5. Ibidem
  6. Ibidem
  7. Ibidem
  8. Ibidem
  9. Statistique Canada, « Série d’enquêtes sur les perspectives canadiennes 1 : Répercussions de la COVID-19 » dans Le Quotidien (8 avril 2020). Lien : https://bit.ly/2ODMEJE
  10. Ibidem
  11. Bien que les données varient, des rapports affirment que les consultations menées par le gouvernement fédéral ont révélé une augmentation de 20 % à 30 % des taux de violence dans certaines régions, soit des observations soutenues par des organismes comme Battered Women Support Services de Vancouver, qui ont signalé une augmentation de 300 % du nombre d’appels liés à la violence familiale pendant la pandémie. Liens : https://bit.ly/2OKYsK0 / https://bit.ly/2ZOiF8f
  12. Sondage mené par la firme Léger, l’Association d’études canadiennes et l’Institut Vanier de la famille.
  13. Statistique Canada, « La santé mentale des Canadiens durant la pandémie de COVID-19 » (27 mai 2020). Lien : https://bit.ly/2OGKE3f
  14. Ibidem
  15. Sondage mené par la firme Léger, l’Association d’études canadiennes et l’Institut Vanier de la famille.
  16. Ibidem
  17. Ibidem
  18. Ibidem
  19. Le système de soins de santé du Canada est financé par les fonds publics, ce qui signifie que tous les résidents canadiens ont un accès satisfaisant aux services hospitaliers et médicaux qui sont médicalement nécessaires sans devoir payer directement de leur poche. Lien : https://bit.ly/2WEoEu5
  20. Sondage mené par la firme Léger, l’Association d’études canadiennes et l’Institut Vanier de la famille.
  21. Angus Reid Institute, « Worry, Gratitude & Boredom: As COVID‑19 Affects Mental, Financial Health, Who Fares Better; Who Is Worse? » (27 avril 2020). Lien : http://angusreid.org/covid19-mental-health/
  22. Sondage mené par la firme Léger, l’Association d’études canadiennes et l’Institut Vanier de la famille.
  23. Ibidem
  24. Statistique Canada, « Série d’enquêtes sur les perspectives canadiennes 1 : Répercussions de la COVID-19 ».
  25. Beatrice Britneff, « Food Banks’ Demand Surges Amid COVID-19. Now They Worry About Long-Term Pressures » dans Global News (15 avril 2020). Lien : https://bit.ly/3boEHRe
  26. Le 17 octobre 2018, la consommation de cannabis à des fins récréatives et médicales chez les adultes est devenue légale au Canada. Lien : https://bit.ly/2CMWRRf
  27. Michelle Rotermann, « Les Canadiens qui s’estiment en moins bonne santé mentale pendant la pandémie de COVID-19 sont plus susceptibles de déclarer une consommation accrue de cannabis, d’alcool et de produits du tabac » dans StatCan et la COVID‑19 : Des données aux connaissances, pour bâtir un Canada meilleur (15 juillet 2020). Lien : https://bit.ly/2CmAwu7
  28. Le Réseau COVID‑19 sur les impacts sociaux de l’Association d’études canadiennes, en partenariat avec Expériences Canada et l’Institut Vanier de la famille, a mené un sondage Web national sur la COVID-19 auprès de la population des 12 à 17 ans au Canada du 29 avril au 5 mai 2020. Au total, 1 191 réponses ont été reçues, et la marge d’erreur probabiliste était de ±3 %. Lien : https://bit.ly/32JVSMq
  29. Ibidem
  30. Ibidem
  31. Angus Reid Institute, « Kids & COVID-19: Canadian Children Are Done with School from Home, Fear Falling Behind, and Miss Their Friends » (11 mai 2020). Lien : https://bit.ly/30ymZHR
  32. Ibidem
  33. Le Réseau COVID‑19 sur les impacts sociaux de l’Association d’études canadiennes.
  34. Ibidem
  35. Ibidem
  36. Agence du revenu du Canada, « Allocation canadienne pour enfants » (24 juin 2020). Lien : https://bit.ly/30v6vA3
  37. Gouvernement du Canada, « Plan d’intervention économique du Canada pour répondre à la COVID-19 » (17 juillet 2020). Lien : https://bit.ly/3jq7hXZ
  38. Gouvernement du Canada, « Allocation canadienne pour enfants : Combien vous pourriez recevoir » (27 janvier 2020). Lien : https://bit.ly/39fuc3B
  39. Gouvernement du Canada, « Élargir l’admissibilité à la Prestation canadienne d’urgence et proposer un nouveau complément salarial pour les travailleurs essentiels » (17 avril 2020). Lien : https://bit.ly/2CVmAa1
  40. Catherine Cullen et Kristen Everson, « Canadians Who Don’t Qualify for CERB Are Getting It Anyway – And Could Face Consequences » dans CBC News (1er mai 2020). Lien : https://bit.ly/39iQiC3
  41. Gouvernement du Canada, « Plan d’intervention économique du Canada pour répondre à la COVID-19 ».
  42. Gouvernement du Canada, « Crédit pour la taxe sur les produits et services/taxe de vente harmonisée (TPS/TVH) – Aperçu » (2 juillet 2020). Lien : https://bit.ly/2OK1i26
  43. Gouvernement du Canada, « Plan d’intervention économique du Canada pour répondre à la COVID-19 ».
  44. Ibidem
  45. Province de la Colombie-Britannique, « Province Provides Emergency Fund for Children With Special Needs » (8 avril 2020). Lien : https://bit.ly/30tkczv
  46. Gouvernement de l’Île-du-Prince-Édouard, « Nouvelles mesures : un contrôle plus rigoureux des voyageurs et une plus grande aide au revenu » (1er avril 2020). Lien : https://bit.ly/32BREGJ
  47. Gouvernement de l’Ontario, « Le gouvernement de l’Ontario soutient les familles en réaction à la COVID-19 » (6 avril 2020). Lien : https://bit.ly/2OHNQvw
  48. Gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, « Backgrounder and FAQs | Income Security Programs » (s.d.). Lien : https://bit.ly/2WEN6vI
  49. Emploi et Développement social Canada, « Apprentissage et la garde des jeunes enfants » (16 août 2019). Lien : https://bit.ly/2ZLwW5l
  50. Gouvernement du Canada, « Cadre d’apprentissage et de garde des jeunes enfants autochtones » (17 septembre 2018). Lien : https://bit.ly/3jq85vT
  51. Gouvernement du Canada, « Lettre de mandat du ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social » (13 décembre 2019). Lien : https://bit.ly/2WGulbf
  52. Gouvernement du Canada, « Spécialement pour vous – Parents » (20 avril 2020). Lien : https://bit.ly/3hmBeX4
  53. Parti libéral du Canada, « Choisir d’avancer : Plus de temps et d’argent afin d’aider les familles à élever leurs enfants. » Lien : https://bit.ly/2ZNiIkp
  54. Agence de la consommation en matière financière du Canada, « Prestations de maternité et prestations parentales » (17 août 2017). Lien : https://bit.ly/3fQVHCT
  55. Gouvernement du Québec, « Régime québécois d’assurance parentale : De quel type de prestation puis-je bénéficier? » (30 mai 2017).
  56. Gouvernement du Canada, Rapport de contrôle et d’évaluation de l’assurance-emploi pour l’exercice financier commençant le 1er avril 2017 et se terminant le 31 mars 2018 (1er juin 2019). Lien : https://bit.ly/2WJ4fEe
  57. Ministère de la Justice, « Améliorer et moderniser le système de justice familiale du Canada » (5 juin 2020). Lien : https://bit.ly/30sDKnI
  58. Gouvernement du Canada, Lois et politiques provinciales et territoriales sur la protection des enfants – 2018 (13 mai 2019). Lien : https://bit.ly/3ePqmPy
  59. Kathy Lynn, « Le débat canadien sur la “fessée” et la violence envers les enfants », L’Institut Vanier de la famille (15 novembre 2016).
  60. Y’a personne de parfait, Renseignements sur l’art d’être parent (s.d.). Lien : https://bit.ly/3fNo58R
  61. Agence de la santé publique du Canada, « Programme d’aide préscolaire aux Autochtones dans les collectivités urbaines et nordiques (PAPACUN) » (10 avril 2018). Lien : https://bit.ly/2ZNPKB4
  62. Pour plus de renseignements sur les organismes offrant les programmes ou les services aux parents qui sont mentionnés dans la présente
    section, veuillez vous référer à l’Annexe A.
  63. L’Institut Vanier de la famille, « En contexte : comprendre les soins de maternité au Canada » (11 mai 2017).

 

Faits et chiffres : La santé mentale maternelle au Canada

Téléchargez le document Faits et chiffres : La santé mentale maternelle au Canada

La santé et le bien-être maternels constituent un important enjeu de santé publique, et la santé mentale y tient un rôle clé. Selon les données recueillies, la plupart des nouvelles mères et des femmes enceintes se disent en bonne santé mentale et très satisfaites de leur vie, mais les cas de dépression post-partum (DPP) et d’anxiété sont courants au Canada.

La recherche démontre que la DPP et une santé mentale déficiente nuisent au bien-être des mères et, en l’absence de traitement, peuvent compromettre le développement du nourrisson (ex. : engendrer un faible poids à la naissance, une naissance prématurée, un risque accru de problèmes de santé mentale plus tard dans la vie de l’enfant), en plus d’accabler le partenaire et les autres membres de la famille (y compris les pères, qui courent un risque accru de dépression ou d’anxiété).

Heureusement, de nombreuses options de traitement efficaces et bien documentées peuvent aider les femmes à se rétablir, et les études démontrent que le soutien social et émotionnel des partenaires et des autres membres de la famille tout au long de la période périnatale contribue à réduire la probabilité de DPP et de troubles émotionnels, tant pour les mères que pour les nouveau-nés.

Le présent numéro de la série Faits et chiffres se penche sur la santé mentale des nouvelles mères et des femmes enceintes au Canada, tout en mettant l’accent sur le bien-être de la famille.

Quelques faits saillants :

  • En 2018-2019, la plupart (60 %) des mères ayant récemment donné naissance à un enfant ont indiqué que leur santé mentale était excellente ou très bonne, alors que près du quart (23 %) ont déclaré éprouver des sentiments qui correspondant à la DPP ou à un trouble anxieux.
  • En 2018-2019, 30 % des mères de moins de 25 ans ayant récemment donné naissance à un enfant ont déclaré éprouver des sentiments qui correspondent à la DPP ou à un trouble anxieux, comparativement à 23 % chez les nouvelles mères de 25 ans ou plus.
  • En 2018-2019, près du tiers (32 %) des femmes récemment devenues mères ayant déclaré éprouver des sentiments qui correspondent à la DPP ou à un trouble anxieux disent avoir reçu un traitement à l’égard de leurs émotions ou de leur santé mentale depuis la naissance de leur enfant.
  • La santé mentale maternelle est influencée par le statut socioéconomique : la recherche démontre des taux plus élevés de DPP et de symptômes de dépression chez les mères issues de groupes marginalisés, y compris les personnes ayant des incapacités; les mères récemment immigrées, les demandeuses d’asile et les réfugiées; et les mères s’identifiant comme Noires ou membre des Premières Nations.
  • Les mères ayant vécu des expériences de vie difficiles courent également un risque accru de développer des troubles mentaux, comme celles qui vivent au sein d’un ménage en situation d’insécurité alimentaire ou en situation d’urgence ou conflictuelle, ainsi que celles ayant été victimes de violence (familiale, sexuelle et fondée sur le sexe) ou d’un désastre naturel.

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Ce document sera régulièrement mis à jour afin de tenir compte des nouvelles données et études (les versions antérieures demeureront néanmoins disponibles à partir de notre section réservée aux feuillets de renseignements).

Les sources d’information sont disponibles dans la version PDF de ce document.

Sous la loupe 2019 : Les pères s’organisent

Le 16 juin 2019, jour de la fête des Pères, est l’occasion de souligner et de célébrer les pères et leurs diverses contributions à la vie de famille, aux milieux de travail et aux collectivités partout au Canada.

La plupart des pères sont sur le marché du travail, et des études montrent qu’une proportion croissante d’entre eux s’impliquent aussi activement auprès de leurs enfants en bas âge. Alors que les pères sont plus nombreux aujourd’hui à multiplier les responsabilités à la maison et au travail, les milieux de travail et les politiques en matière de congés parentaux ont dû évoluer afin de soutenir ce rôle grandissant dans la vie de famille.

  • Selon les données du Recensement de 2016, 91 % des pères vivant en couple occupaient un emploi, ainsi que 82 % des pères vivant seuls1.
  • En 2017, 81 % des nouveaux pères (et de ceux qui attendaient un enfant)2 au Québec avaient demandé des prestations parentales (ou en avaient l’intention), comparativement à seulement 12 % dans le reste du Canada3, 4.
  • En 2018, la majorité des pères interrogés disaient craindre que la prise d’un congé ait une incidence négative sur leurs finances (75 %) ou sur leurs relations avec leurs supérieurs au travail (51 %)5.
  • Comme il en a été question lors du webinaire du 14 mai 2019 de l’Institut Vanier intitulé Comprendre la prestation parentale partagée et les prestations pour proches aidants, les nouveaux pères (ainsi que ceux qui attendent un enfant)6 ont accès, depuis mars 2019, à une nouvelle prestation parentale partagée de l’assurance-emploi (AE) offerte aux familles admissibles comptant deux parents. Il s’agit d’une prestation « à prendre ou à laisser », versée à n’importe quel moment suivant l’arrivée de l’enfant7.
  • D’après une étude réalisée en 2015, les pères québécois qui prennent un congé parental passent en moyenne une demi-heure de plus par jour au domicile familial par rapport à leurs homologues hors Québec8.
  • En 2015, 72 % des pères interrogés ayant des enfants de 0 à 4 ans avaient consacré du temps le jour même pour fournir de l’aide ou des soins aux enfants. Les pères avaient assumé 35 % de toutes les heures déclarées à ce chapitre (comparativement à 28 % en 1986)9.

Notes

  1. Statistique Canada, « La fête des Pères… en chiffres » dans Le Quotidien (dernière mise à jour le 28 juin 2017). Lien : https://bit.ly/2J3XOad
  2. Ce pourcentage comprend également les femmes agissant à titre de partenaires secondaires dans les couples de même sexe, bien qu’elles ne représentent qu’une faible part de la population totale.
  3. La proportion des conjoints ou des partenaires réclamant des prestations parentales est généralement plus élevée au Québec, car le Régime québécois d’assurance parentale prévoit des prestations s’adressant exclusivement au deuxième parent.
  4. Statistique Canada, « Enquête sur la couverture de l’assurance-emploi, 2017 » dans Le Quotidien (15 novembre 2018). Lien : https://bit.ly/2vHyptB
  5. Legerweb, « Dove Men+Care Data Reveals Persistent Paternity Leave Stigmas », communiqué de presse (23 avril 2019). Lien : https://bit.ly/2KwD62h
  6. Les prestations sont offertes à tous les partenaires secondaires (c.-à-d. les femmes agissant à titre de deuxièmes parents dans les couples de même sexe, en plus des pères) ainsi qu’aux parents adoptifs.
  7. La transcription, la présentation PowerPoint et la vidéo en continu du webinaire sont accessibles sur le site Web de l’Institut Vanier. Lien : https://bit.ly/2HL9Fb3
  8. Ankita Patnaik, « “Daddy’s Home!” Increasing Men’s Use of Paternity Leave », document d’information préparé pour le Council on Contemporary Families (2 avril 2015). Lien : http://bit.ly/1Igwa0Y
  9. Patricia Houle, Martin Turcotte et Michael Wendt, « Évolution de la participation des parents aux tâches domestiques et aux soins des enfants de 1986 à 2015 » dans Mettre l’accent sur les Canadiens : résultats de l’Enquête sociale générale, no 89-652-X au catalogue de Statistique Canada (dernière mise à jour le 7 juin 2017). Lien : https://bit.ly/2Hioo9W

Coup d’œil sur les hommes, le travail et les relations familiales au Canada

Depuis un demi-siècle, la paternité a connu une évolution radicale, d’un océan à l’autre, suivant l’adaptation progressive des hommes en réaction au cadre socioéconomique, culturel et contextuel. Au cours de cette période, les hommes ont entretenu des rapports changeants avec le monde du travail en cherchant à assumer leurs rôles multiples à la maison et à l’extérieur. Leur réalité s’est modulée en fonction de nombreux facteurs, notamment les normes et les attentes culturelles, la situation familiale, l’incapacité, diverses tendances démographiques, sans oublier la participation accrue des femmes au marché du travail.

Dans bien des cas, les pères des générations précédentes se limitaient au rôle « traditionnel » de pourvoyeur. En contrepartie, les pères modernes sont plus enclins à assumer diverses responsabilités liées aux soins ou à la gestion des tâches ménagères. Ce faisant, les papas de toutes les régions du Canada contribuent à redéfinir et à remodeler les liens entre le travail et la paternité.

Quelques faits saillants…

  • La chasse gardée des hommes dans le rôle de pourvoyeur est moins généralisée qu’auparavant. En 2014, 79 % des familles à un seul soutien formées d’un couple avec enfants comptaient sur le père comme pourvoyeur, contre 96 % en 1976.
  • Les hommes représentent une portion croissante des travailleurs à temps partiel. En 2016, la gent masculine représentait le quart (25 %) des travailleurs canadiens à temps partiel de 25 à 54 ans, par rapport à 15 % en 1986.
  • La proportion des hommes n’ayant jamais été mariés est en hausse. En 2011, plus de la moitié des Canadiens de 30 à 34 ans (54 %) déclaraient ne s’être jamais mariés, contre seulement 15 % en 1981.
  • Au Canada, beaucoup d’hommes assument des responsabilités de soins. En 2012, les hommes représentaient près de la moitié (46 %) de tous les aidants au pays. Parmi ceux-ci, 11 % consacraient une vingtaine d’heures ou plus hebdomadairement à leur charge d’aidant.
  • Plusieurs hommes souhaiteraient être des pères au foyer. Près des quatre dixièmes des hommes interrogés (39 %) préféreraient rester à la maison pour y assumer leurs responsabilités parentales.
  • De nombreux hommes participent aux tâches domestiques et aux activités connexes. Parmi les répondants, près de la moitié des pères nord-américains (45 %) affirment être la « personne faisant le plus souvent l’épicerie » au sein du ménage.
  • Les modalités de travail flexibles contribuent à l’équilibre travail-vie personnelle. Plus des huit dixièmes (81 %) des pères qui travaillent à plein temps en fonction d’un horaire flexible se disent satisfaits de leur équilibre travail-vie personnelle, comparativement à 76 % chez ceux qui ne bénéficient pas d’un tel avantage.

 

Cette publication bilingue sera régulièrement mise à jour en fonction des nouvelles données. Inscrivez-vous à notre lettre électronique mensuelle pour connaître les mises à jour et les autres nouvelles concernant les publications, les projets et les initiatives de l’Institut Vanier.

Téléchargez le document Coup d’œil sur les hommes, le travail et les relations familiales au Canada publié par l’Institut Vanier de la famille.

 

 

Ligne du temps – Cinquante ans : les hommes, le travail et la famille au Canada

La paternité au Canada a beaucoup évolué au cours du dernier demi-siècle, alors que les hommes ont délaissé progressivement le rôle de « pourvoyeur » pour se consacrer davantage aux responsabilités entourant les soins, cherchant de plus en plus à assumer en parallèle leurs diverses responsabilités au travail, à la maison et au sein de leurs collectivités.

À l’occasion de la fête des Pères de 2016, nous avons créé une ligne du temps qui s’échelonne sur 50 ans pour illustrer ces tendances et mettre en relief les profils socioéconomiques, culturels et contextuels qui influencent la paternité et les relations familiales – et vice-versa. En voici quelques exemples :

  • Les pères sont de plus en plus nombreux à prendre congé pour s’occuper des nouveau-nés. Plus du quart des nouveaux pères au Canada (27 %) se sont prévalus d’un congé parental rémunéré en 2014 (ou avaient l’intention de le faire), alors qu’à peine 3 % d’entre eux en avaient fait autant en 2000.
  • Le nombre de « pères au foyer » est en hausse. En 2014, les pères représentaient environ 11 % des parents au foyer, comparativement à seulement 1 % en 1976.
  • Les pères de jeunes enfants s’absentent plus souvent du travail pour des motifs familiaux. En 2015, les pères d’enfants de moins de 5 ans ont déclaré s’être absentés du travail en moyenne 2,0 journées annuellement en raison de leurs responsabilités personnelles ou familiales, par rapport à 1,2 journée en 2009.
  • Les « pères seuls » en situation de faible revenu sont moins nombreux. En 2008, l’incidence de faible revenu se situait à 7 % lorsque la famille monoparentale était dirigée par un homme, par rapport à 18 % en 1976.
  • Les pères participent de plus en plus aux tâches domestiques. Les hommes qui affirment participer aux tâches ménagères y consacraient en moyenne 184 minutes par jour en 2010, comparativement à 171 minutes en 1998.
  • Les pères qui bénéficient de modalités de travail flexibles se disent plus satisfaits quant à l’équilibre travail-vie personnelle. Parmi les pères ayant des enfants de moins de 18 ans et travaillant à plein temps selon un horaire flexible, le taux de satisfaction à l’égard de l’équilibre entre le travail et la vie personnelle en 2012 atteignait 81 %, comparativement à 76 % de ceux qui n’avaient pas accès à cette flexibilité.
  • Une proportion croissante des enfants considèrent qu’il est facile de discuter avec leur papa. En 2013-2014, 66 % des filles de 11 ans et 75 % des garçons du même âge affirmaient qu’il était facile de discuter avec leur père de sujets préoccupants, par rapport à 56 % chez les filles et à 72 % chez les garçons deux décennies auparavant.

Cette publication bilingue présente un caractère intemporel puisqu’elle sera régulièrement mise à jour en fonction des nouvelles données. Inscrivez-vous à notre lettre électronique mensuelle pour connaître les mises à jour et les autres nouvelles concernant les publications, les projets et les initiatives de l’Institut Vanier.

Amusez-vous à découvrir notre nouvelle ligne du temps, et bonne fête des Pères aux quelque 8,6 millions de papas du Canada!

Téléchargez la ligne du temps intitulée Cinquante ans : les hommes, le travail et la famille au Canada.

 

Les pères d’aujourd’hui renouvellent le modèle travail-famille

Nathan Battams

Le « paysage familial » canadien est en constante évolution, en fonction des forces socioéconomiques, culturelles et contextuelles qui définissent et redéfinissent les relations et les rôles familiaux. La paternité ne fait pas exception à la règle, si bien que les quelque 8,6 millions de papas du Canada, de plus en plus diversifiés, s’impliquent désormais davantage dans la vie familiale que ceux des générations précédentes1. Plusieurs d’entre eux n’hésitent pas à délaisser le modèle « traditionnel » du père pourvoyeur pour jouer une plus grande place dans la prise en charge des soins et des responsabilités domestiques. Ce faisant, les pères d’aujourd’hui contribuent à renouveler et à redessiner les liens entre la paternité et le travail.

Les hommes délaissent le rôle de « pourvoyeur » alors que les femmes sont de plus en plus présentes sur le marché du travail

Depuis 50 ans, la prévalence des « pères pourvoyeurs » a reculé considérablement, compte tenu de la multiplication du nombre de familles à deux revenus et, par conséquent, de la participation accrue des mères au marché du travail. Selon les données de Statistique Canada pour 1976, les ménages ayant deux revenus représentaient 36 % des familles comptant au moins un enfant de 16 ans ou moins au Canada, alors que cette situation touchait 69 % des familles en 2014. Un autre rapport de Statistique Canada montre que, durant la même période, la proportion des familles à un seul revenu, où le père était l’unique pourvoyeur, a chuté de 51 % à seulement 17 %.

Au sein des familles formées d’un couple, certains pères choisissent de rester en marge de la population active pour jouer un rôle parental principal ou prééminent (on parle souvent de « pères au foyer »), qu’il s’agisse d’une situation permanente ou temporaire pendant que les enfants sont en bas âge. Il y a quarante ans, environ 1 % des papas se disaient pères au foyer parmi les familles à un seul revenu, alors que ce taux s’établit aujourd’hui à 11 %.

D’ailleurs, le Canada ne fait pas bande à part à cet égard  : selon les données d’un rapport publié en 2015 par le Pew Research Center, la même tendance prévaut aux États-Unis, où 7 % des pères américains vivant avec des enfants déclaraient « ne pas travailler à l’extérieur » en 2012, comparativement à seulement 4 % en 1989. Parmi ceux-ci, la proportion de pères qui affirment rester au foyer pour s’occuper de la famille a plus que quadruplé dans l’intervalle, pour se fixer à 21 % (par rapport à 5 % en 1989).

L’engagement accru des pères favorise l’amélioration des relations familiales

En outre, les données de l’Enquête sociale générale sur l’utilisation du temps montrent que les pères modernes s’investissent davantage sur le plan familial  : les hommes passent plus de temps en famille, puisqu’ils y consacraient 379 minutes quotidiennement en 2010 comparativement à 360 minutes en 1986. En moyenne, les pères ayant des enfants d’âge préscolaire s’absentaient du travail 1,8 journée par année pour s’acquitter de responsabilités personnelles ou familiales en 1997, mais 6,3 journées une décennie plus tard. Les générations plus jeunes contribuent par ailleurs à réduire l’écart de prise en charge des tâches domestiques, les hommes affirmant y consacrer plus de temps qu’il y a trente ans.

En 2000, seulement 3 % des nouveaux pères au Canada s’étaient prévalus d’un congé parental rémunéré, alors que plus du quart d’entre eux (27 %) avaient l’intention d’en faire autant en 2014. Ce taux grimpe en flèche au Québec (où il atteint 78 %), puisque les prestations de paternité offertes aux nouveaux papas québécois s’ajoutent aux prestations parentales dans le cadre du Régime québécois d’assurance parentale (RQAP). Le Québec est actuellement la seule province à offrir des prestations de paternité, mais la ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et du Travail a récemment exprimé sa volonté de consentir un peu plus de temps aux papas, puisque les congés de paternité figurent parmi les changements proposés au programme fédéral de prestations parentales.

Du reste, l’engagement accru des pères s’avère éventuellement très bénéfique aux relations familiales et à la vie de famille. Dans le cadre d’une étude comparative portant sur les congés parentaux offerts au Québec par rapport aux programmes en vigueur dans le reste du Canada, l’auteure Ankita Patnaik a constaté qu’il existe un « impact important et persistant » au Québec dans les rapports hommes-femmes au cours des trois années suivant un congé parental pour le père. Selon les conclusions de son rapport, les pères continuent ensuite de s’impliquer davantage dans les tâches ménagères, alors que les mères sont plus susceptibles de participer au marché du travail. De plus, les pères québécois ayant bénéficié du RQAP passaient en moyenne une demi-heure de plus par jour à la maison comparativement aux pères hors Québec.

Étant donné l’évolution de la situation dans l’ensemble de l’Amérique du Nord, il est sans doute normal d’avoir l’impression d’un engagement plus important des pères par rapport aux générations précédentes. À ce propos, l’étude du Pew Centre citée précédemment montrait que près de la moitié des pères interrogés aux États-Unis (46 %) disaient consacrer personnellement plus de temps à leurs enfants que leur propre père ne le faisait pour eux-mêmes. Au Canada, un sondage de l’initiative Today’s Parent a permis de constater que les trois quarts (75 %) des hommes interrogés se disaient plus impliqués auprès de leurs enfants que leur propre père à leur endroit.

Les enfants sont aussi susceptibles de ressentir les effets d’une présence paternelle accrue. Selon un sondage international HBSC mené en 1993-1994 puis en 2013-2014 pour le compte de l’Organisation mondiale de la santé, une proportion grandissante des enfants de 11 ans affirment qu’il est « facile » de discuter avec leur propre père de sujets préoccupants, la proportion étant passée de 56 % à 66 % chez les filles, et de 72 % à 75 % chez les garçons.

L’importance de l’équilibre travail-vie personnelle pour les pères d’aujourd’hui

Même si les pères modernes jouent un rôle accru au sein du foyer familial, la plupart d’entre eux travaillent toujours, si bien que le sujet de l’équilibre travail-vie personnelle s’impose tout naturellement lorsqu’il est question de la paternité aujourd’hui. Les récentes données de Statistique Canada révèlent que la plupart des pères (près de huit sur dix, soit 78 %) se disent satisfaits quant à l’équilibre travail-vie personnelle. Or, la famille occupe une place centrale du côté « vie personnelle » de l’équation travail-vie personnelle  : chez les parents qui disaient n’être pas satisfaits à cet égard, le principal facteur en cause était lié au fait de n’avoir « pas assez de temps à consacrer à la vie familiale ».

Par l’entremise des pratiques et des politiques pour la conciliation travail-vie personnelle, les employeurs jouent un rôle de premier plan pour améliorer et soutenir l’équilibre travail-vie personnelle des pères. Dans la même étude de Statistique Canada, on constatait que la proportion des pères satisfaits de l’équilibre entre le travail et la vie personnelle était invariablement plus marquée chez les travailleurs bénéficiant d’un horaire flexible (satisfaction à 81 % comparativement à 76 % de ceux qui n’y avaient pas accès). On a constaté la même satisfaction chez les personnes profitant d’une flexibilité de l’horaire de travail sans qu’il y ait d’incidence négative sur la carrière (83 % par rapport à 74 % de ceux qui n’en bénéficient pas), tout comme chez ceux qui avaient la possibilité de prendre un congé non payé pour s’occuper des enfants (79 % par rapport à 71 % de ceux qui n’avaient pas cette possibilité), ou encore chez ceux qui pouvaient prendre un congé non payé pour prodiguer des soins à un conjoint, à un partenaire ou à un autre membre de la famille (81 % par rapport à 72 % de ceux qui ne pouvaient le faire).

« La proportion des pères satisfaits de l’équilibre entre le travail et la vie personnelle est plus marquée chez les travailleurs bénéficiant d’un horaire flexible et ayant la possibilité de prendre un congé non payé pour s’occuper de leurs enfants et de leurs familles. »

Heureux en famille, heureux au travail…

Bref, flexibilité et satisfaction vont de pair relativement à l’équilibre entre le travail et la vie personnelle. Ainsi, les organisations qui disposent de politiques favorisant la flexibilité pour les pères et leurs familles sont plus susceptibles d’attirer et de retenir les meilleurs employés qui sont aussi papas (ou qui souhaitent le devenir). À l’inverse, ceux qui font peu de place aux modalités de travail flexibles risquent de ne pas susciter un grand intérêt chez les pères  : selon un sondage Harris-Decima, la moitié des pères interrogés au Canada (49 %) affirment qu’ils envisageraient de changer d’emploi si un employeur éventuel leur offrait de meilleures conditions que leur employeur actuel pour la conciliation travail-famille.

Les pères d’aujourd’hui sont-ils plus soucieux du bien-être de leurs proches ou simplement différents?

Les pères ont toujours cherché à assurer le bien-être de leurs familles, mais ceux de la génération actuelle jouent un rôle de plus en plus engagé au sein de la famille et ce virage profite à la vie de famille et aux relations familiales. Alors que, pour les papas des générations précédentes, le bien-être de la famille passait d’abord par le travail rémunéré et la stabilité financière, les pères d’aujourd’hui s’impliquent plus directement auprès de leurs enfants en bas âge, consacrent plus de temps à la famille et favorisent les milieux de travail compatibles avec leur rôle évolutif sur le plan familial. En acceptant de jouer ces nouveaux rôles, ils redéfinissent ainsi la nature même de la paternité, que ce soit au sein de la famille, au travail ou dans les collectivités.

 


Nathan Battams est auteur et chercheur au sein de l’Institut Vanier de la famille.

 

Note

1 Caryn Pearson, « L’incidence des problèmes de santé mentale sur les membres de la famille », Coup d’œil sur la santé (7 octobre 2015), Statistique Canada, no 82-624-X. Lien : http://bit.ly/2V9tJac

Les « parents seuls » : terminologie et étiquettes

Victoria Bailey

Parents seuls, parents uniques, familles monoparentales, parents indépendants, parents non mariés, parents célibataires, parents autonomes : les mots et les termes utilisés pour désigner ces adultes qui assument leur parentalité de manière indépendante sont variés et subjectifs, et tendent à évoluer au fil du temps. Ces étiquettes peuvent sembler banales, mais les mots sont forts et chargés de sens : ils conditionnent notre perception du monde et des personnes qui y vivent. Cependant, tout comme les concepts qu’ils désignent, ces termes du registre de la famille demeurent pour le moins vagues. Aux yeux de certaines personnes, ils désignent des catégories bien définies, alors que d’autres y voient de simples stéréotypes. Au surplus, ces étiquettes véhiculent éventuellement des préjugés qui se répercutent sur le bien-être et l’identité de la famille, particulièrement pour les mères seules1 qui représentent 80 % des parents seuls au Canada.

De nombreuses étiquettes pour désigner ces « parents seuls »

Selon Statistique Canada, l’expression parents seuls désigne les « mères ou pères, sans conjoint marié ni partenaire en union libre présent, qui habitent un logement avec un ou plusieurs enfants ». D’ailleurs, cette terminologie n’est pas exclusive : le Bureau national de la statistique du Royaume-Uni (Office for National Statistics) utilise aussi l’expression parents seuls (lone parent) ou famille monoparentale (lone parent family), que l’on retrouve aussi sur le site Web des données statistiques du gouvernement britannique. Le Bureau de la statistique de l’Australie (Australia Bureau of Statistics) préfère quant à lui l’expression famille monoparentale (one-parent family). Enfin, le Service de la statistique de la Nouvelle-Zélande (Statistics New Zealand) privilégie le terme monoparent (sole parent) dans sa définition des catégories du recensement familial, mais tend à utiliser la même terminologie que l’Australie dans les documents d’information sur le recensement.

Le Bureau américain du recensement (United States Census Bureau) retient quant à lui plusieurs termes dans ses divers rapports et définitions. On y retrouve différentes locutions pour désigner certains types de ménages ou de familles, comme ménage dirigé par une femme, époux non présent, parents seuls ou parents uniques. Dans son ouvrage intitulé Engendering Motherhood, la sociologue Martha McMahon recourt souvent à l’expression mères non mariées, mais il faut dire que ce texte remonte à une vingtaine d’années. Même si cette acception a déjà été très répandue, on ne parle plus guère aujourd’hui de « mères non mariées » dans le langage courant ou dans les médias. Pour plusieurs, il s’agit d’une expression dépassée ou archaïque, voire associée à une doctrine religieuse (et peut-être plus pertinente dans ce contexte).

D’une certaine manière, par déficit du langage, aucun des termes qui désignent habituellement les mères seules ne permet de décrire adéquatement cette réalité familiale. Par exemple, on pourrait penser que les mères sans conjoint ou les mères de famille monoparentale sont des parents « laissés à eux-mêmes » sans aucune forme de soutien, mais plusieurs d’entre elles bénéficient pourtant de solides réseaux de soutien par l’entremise de leurs familles, de leurs amis, d’organismes communautaires et même d’ex-conjoints. De même, la famille monoparentale suggère peut-être une forme d’isolement, alors que les enfants de ces familles ont parfois quand même deux parents, même si ces derniers ne vivent plus ensemble. Tout comme l’acception mères non mariées, l’expression parents seuls a une connotation qui implique une dérogation à la norme, c’est-à-dire celle des parents mariés. Pourtant, on rencontre rarement l’expression « parents mariés » au fil d’une conversation ou d’un texte (sauf si le sujet porte précisément sur le mariage ou la parentalité).

Bref, l’éventail terminologique tient sans doute davantage au contexte, au besoin de décrire et à la volonté d’inclusion qu’à une illustration de la complexité des structures familiales. Ces termes sont en quelque sorte des façons de définir les familles. Que ce soit volontaire ou non, le fait que des acceptions nouvelles et plus contemporaines comme parents autonomes ou parents indépendants émergent sans égard à la terminologie du Bureau américain du recensement témoigne de l’évolution et de la procession de la situation des parents seuls vers une réalité où les parents choisissent délibérément leurs circonstances familiales.

La terminologie évolue au même rythme que la réalité des familles

L’usage et la signification des différents synonymes de parents seuls ont évolué au fil du temps, en fonction des réalités familiales qui évoluent perpétuellement. Selon Statistique Canada, la proportion de parents seuls au pays n’est pas si différente de ce qu’elle était il y a un siècle. De fait, cette proportion était pratiquement aussi élevée en 1981 (12,7 %) qu’en 1931 (11,9 %). Par contre, ce qui distingue les deux époques, ce sont les motifs qui justifient ces statistiques, c’est-à-dire le choix délibéré d’une forme de relation à l’époque moderne, plutôt que les conséquences d’une situation circonstancielle par le passé (souvent reliées au taux de mortalité). À cet égard, voici un extrait du rapport Une diversité qui
perdure : le mode de vie des enfants au Canada selon les recensements des 100 dernières années publié par Statistique Canada :

« Ces diverses situations familiales […] découlaient dans bien des cas du décès d’un ou de plusieurs membres de la famille. La mortalité au sein de la famille – par exemple, frères et sœurs, mères pendant l’accouchement ou des suites de complications lors de l’accouchement et pères servant dans la guerre – était une expérience bien plus fréquente pour les jeunes enfants au début du 20siècle qu’aujourd’hui. En 1921, environ un enfant sur 11 (8,9 %) de 15 ans et moins avait vécu le décès d’au moins un parent, tandis que 4,1 % avaient perdu leurs deux parents. »

Plus loin, les chercheurs soulignent qu’« en comparaison, en 2011, moins de 1 % des enfants âgés de 0 à 14 ans vivaient dans une famille monoparentale dans laquelle le parent était veuf ».

Au fil du temps, les Canadiens et les Canadiennes ont exploré plusieurs avenues en matière de parentalité indépendante, notamment l’adoption, le don d’ovocytes ou de sperme, la maternité de substitution, la fécondation in vitro (FIV), ou encore la séparation, le divorce ou le décès d’un conjoint ou d’une conjointe (issu d’une éventuelle relation formelle, le cas échéant). Il importe de reconnaître cette diversité dans nos échanges et d’éviter la généralisation et l’homogénéisation, qui ne font que consolider les stéréotypes.

Les étiquettes familiales influencent éventuellement le sentiment identitaire

Les mots dont on se sert pour définir les structures familiales ne sont pas tout à fait accessoires : ils comportent parfois des connotations ou des idées négatives. La définition de la famille retenue dans le cadre du Recensement de 2011 en est un exemple, alors que Statistique Canada considérait pour la première fois la famille recomposée :

« Une famille comptant un couple avec enfants peut encore être classifiée comme étant soit une famille intacte dans laquelle tous les enfants sont les enfants biologiques et/ou adoptés des deux conjoints mariés ou des deux partenaires en union libre, soit une famille recomposée avec au moins un enfant biologique ou adopté de seulement un des conjoints mariés ou partenaires en union libre et dont la naissance ou l’adoption est survenue avant la relation actuelle. »

Bien qu’il soit louable de tenir compte des familles recomposées parmi l’ensemble des structures familiales, la décision de la dépeindre par contraste en lui apposant l’étiquette « famille intacte » donne éventuellement à penser que les familles non conformes au modèle ne sont pas intactes, puisque l’un des parents ne vit pas sous le même toit que son enfant.

De même, certaines étiquettes comme mères seules ou parents seuls ne font pas l’affaire de tous. Ainsi, dans l’un de ses articles intitulé « Single Mother Was Not a Title I Wanted to Own. A Year Later It Still Isn’t » [« Mère seule » : une expression que je réfutais il y a un an et que je réfute toujours], la blogueuse Mavis King disait refuser l’étiquette de mère seule, à l’instar d’autres mères comme elle :

Le problème avec l’expression mère seule, c’est qu’il est chargé d’un sens péjoratif. Au pire, les mères seules sont associées au portrait de la mère négligée et indolente qui vit de l’aide sociale et élève des enfants difficiles. La mère seule parvient à peine à contenir la situation, à assurer leur subsistance. Elle n’est aucunement l’héroïne de l’histoire, mais plutôt l’unique responsable de ses malheurs. Bref, elle aurait dû y penser avant, ne pas se marier avec lui, ne pas avoir d’enfants. Et les enfants justement? Puisqu’elle ne pense qu’à elle, ils ne réussissent pas à l’école et ne font pas le poids à côté de leurs amis. [traduction]

D’autres parents décident eux-mêmes de la terminologie qui rend justice à leur autonomie. Dans son blogue « Wealthy Single Mommy », par exemple, Emma Johnson écrit : « Je suis tout à fait à l’aise avec l’expression mère seule : je réussis à faire vivre ma famille financièrement et je suis celle qui s’occupe principalement de mes enfants [traduction]. »

Les préjugés à l’endroit des « mères seules » peuvent nuire au bien-être de la famille

Les stéréotypes négatifs comme ceux que décrit Mme King au sujet des mères seules sont souvent alimentés et consolidés par les médias, notamment l’idée que les mères seules seraient irresponsables et dépourvues de moyens, et que leurs enfants seraient moins bien que les autres. Dans le cadre de mes études de cycles supérieurs, j’ai récemment produit un rapport axé sur l’image véhiculée par les médias canadiens au sujet des mères seules. On y constate que la couverture médiatique suit généralement trois principales tendances sur cette question, soit : la valeur négative de la situation des mères seules dans une représentation dichotomique, l’homogénéisation des mères seules et l’utilisation de l’expression mères seules pour cibler une structure familiale fondée sur les genres, et ce, sans que ce soit lié directement avec le sujet d’un reportage donné.

Ce type de représentation alimente les stéréotypes, ce qui entraîne des conséquences manifestes. À titre d’exemple, une étude de 2011 sur la discrimination dans le marché immobilier locatif montrait que les mères seules avaient 14 % moins de chances qu’un couple (hétérosexuel) d’obtenir une réponse affirmative à la suite d’une demande de location. Dans le cadre d’un groupe de discussion qualitatif réuni en vue de la rédaction de mon rapport, certaines femmes ont affirmé que l’étiquette de « mères seules » avait influencé leur décision de prolonger une situation pourtant malsaine, notamment par des affirmations comme « J’étais plus inquiète de devenir une mère seule que de poursuivre cette relation abusive ».

Les étiquettes familiales : peu représentatives de la diversité des situations

Plusieurs auteurs affirment que les enfants élevés par des parents seuls sont plus susceptibles de connaître plus tard des difficultés, mais d’autres études remettent en question un tel lien de cause à effet. Comme le soulignent les chercheurs Don Kerr et Roderic Beaujot : « Les études qui ne tiennent pas compte des difficultés préexistantes des enfants et de leur famille ont tendance à surestimer les conséquences d’une situation familiale monoparentale [traduction]. » Dans plusieurs cas, c’est précisément le fait qu’elles aient mis fin à une relation malsaine pour devenir des mères seules que certaines femmes ont réussi à s’offrir et à offrir à leurs enfants un milieu de vie plus sain.

Bien souvent, il semble que les ressources comme l’argent, le temps et le soutien de l’entourage (c’est-à-dire la famille élargie, les amis et d’autres proches) influencent davantage la réalité et la situation des enfants et des parents que le type de relation que vivent les parents. Dans son ouvrage intitulé Family Studies: An Introduction, Jon Bernardes écrit : « La reine Victoria a longtemps été un parent seul, et on n’a jamais dit que sa situation parentale était “problématique” [traduction]. »

Ce qu’il faut surtout comprendre, c’est que les enfants se soucient bien peu des catégories de recensement auxquelles appartiennent leurs parents et qu’ils n’établissent aucun jugement quantitatif sur les relations de ces derniers. Certes, ils n’hésiteront pas à exposer à leurs amis leur situation familiale (« Je vis avec mon père », ou encore « Mon père n’habite plus avec nous »), mais tout cela se fait sur le ton de la conversation. Une fois ces renseignements personnels énoncés, il y a fort à parier qu’aucun enfant n’utilisera des termes distinctifs comme « mon père seul » ou « ma mère sans conjoint » pour raconter quelque chose ou expliquer une situation. Ils diront simplement : « ma mère », « mon père », etc., marquant ainsi leur sentiment de confiance, d’appartenance, d’attachement et d’amour inconditionnel par ce déterminant initial, qui est peut-être le plus significatif : mon ou ma.

 

1 Dans ce texte, les expressions mères seules et parents seuls sont retenues pour des questions d’uniformité. Néanmoins, comme on le voit, il existe une diversité d’usages et d’acceptions reconnues.


Victoria Bailey est rédactrice pigiste et étudiante en études féministes. Elle habite à Calgary (Alberta).