Amy Robichaud

Amy est la fille de Lore, la petite-fille de Rae et l’arrière-petite-fille de Rita.

Elle est actuellement PDG du centre Les mères comptes Canada et a été auparavant directrice générale de la fondation Dress for Success Vancouver, directrice de l’engagement à la Minerva Foundation for BC Women, et consultante en développement et en gouvernance auprès d’organismes tels que la RBC Fondation, le Centre mondial du pluralisme et l’Association canadienne pour la santé mentale.

La volonté d’Amy de trouver des moyens concrets pour favoriser l’équité, l’inclusion économique et la prospérité de l’ensemble de la population influence tout ce qu’elle entreprend, y compris son travail bénévole. Elle exerce actuellement son second mandat à la présidence du Comité consultatif des femmes de la Ville de Vancouver, apportant son expertise au Conseil et au personnel en vue de renforcer l’accès et l’inclusion des femmes et des filles pour leur permettre de jouer un rôle actif dans les services de la Ville et la vie citoyenne. Elle a aussi occupé le poste de présidente de la fondation Dress for Success Canada et a reçu le prix Femmes de mérite du YWCA de Vancouver en 2023. Elle est membre du Banff Forum et de l’organisme WNORTH.

Amy et son mari ont habité dans plusieurs régions à travers le Canada et résident aujourd’hui avec bonheur et humilité sur les terres non cédées, ancestrales et traditionnelles des nations xʷməθkʷəy̓əm, Sḵwx̱wú7mesh et səlilwətaɬ, avec leurs animaux de compagnie et leur bibliothèque verdoyante.

À propos du centre Les mères comptent Canada

Les mères comptent Canada (MCC) est un organisme national qui se consacre à l’émancipation des mères à faible revenu et isolées sur le plan social en proposant des programmes novateurs, fondés sur des données probantes, qui favorisent l’éducation des jeunes enfants, renforcent les liens parents-enfants et facilitent l’intégration communautaire. Grâce à divers partenariats et actions de sensibilisation, le centre s’efforce de briser les cycles de la pauvreté et de l’isolement, en veillant à ce que les mères et leurs enfants réalisent leur plein potentiel et s’épanouissent dans des communautés accueillantes et inclusives. Lorsque les mères s’accomplissent, les enfants prospèrent et les communautés se fortifient.

Robin McMillan

Au cours de sa carrière, Robin McMillan a passé plus de 30 ans à travailler dans le secteur de la petite enfance. Elle a d’abord travaillé comme éducatrice pendant huit ans auprès d’enfants d’âge préscolaire. Puis elle a quitté la première ligne afin de développer des ressources pour les praticiennes et praticiens à la Fédération canadienne des services de garde à l’enfance (FCSGE). Elle travaille à la FCSGE depuis 1999, où elle est passée d’assistante de projet à gestionnaire de projet, puis à son rôle actuel de conceptrice de projets, de programmes et de partenariats. Plusieurs réalisations ont marqué sa carrière à la FCSGE, notamment la gestion de plus de 20 projets nationaux et internationaux, y compris un projet de l’ACDI en Argentine et la présentation d’un rapport avec l’honorable sénateur Landon Pearson au Comité des droits de l’enfant à Genève, en Suisse.

Robin a été membre du conseil d’administration de l’Ottawa Carleton Ultimate Association pendant deux ans et a participé à l’organisation de nombreux événements caritatifs locaux. Elle a fondé et animé un groupe local de soutien aux parents, Ottawa Parents of Children with Apraxia (Parents d’enfants atteints d’apraxie à Ottawa), ainsi qu’un groupe national, Apraxia Kids Canada (L’apraxie chez les enfants au Canada). Elle est mariée et a un fils de 17 ans atteint d’un grave trouble de la parole (apraxie verbale) et d’une légère déficience intellectuelle, ce qui l’a propulsée dans le monde du plaidoyer pour le soutien à la parentalité. Elle a d’ailleurs reçu le prix de défenseure de l’année en 2010, décerné par la Childhood Apraxia of Speech Association of North America.

À propos de l’organisme : Nous représentons la communauté du secteur de l’apprentissage et de la garde des jeunes enfants au Canada, à savoir l’ensemble des professionnel·les et des praticien·nes d’un océan à l’autre. Nous donnons voix à la passion, à l’expérience et aux pratiques en matière d’apprentissage et de garde des jeunes enfants (AGJE) au pays. Nous mettons de l’avant des recherches novatrices en matière de politiques et de pratiques afin de mieux éclairer le développement et la prestation des services. Nous faisons preuve de leadership sur les enjeux qui touchent notre secteur, ayant foi en notre capacité d’influencer positivement la vie des jeunes enfants, à savoir notre véritable objectif, notre raison d’être. Les sujets abordés, explorés et communiqués au sein de notre communauté ont le potentiel de transformer des vies et nous en avons pleinement conscience. Nous sommes une force engagée et passionnée en faveur d’un changement positif là où ça compte le plus, c’est-à-dire auprès des enfants.

Donna S. Lero

Donna S. Lero est professeure émérite et titulaire de la première Chaire Jarislowsky sur les familles et le travail à l’Université de Guelph, où elle a cofondé le Centre pour les familles, le travail et le bien-être. Elle mène des recherches dans les domaines des politiques sociales, du travail et de la famille, et de la prestation de soins. Ses projets actuels portent sur l’emploi maternel et les modes de garde des enfants, les politiques en matière de congé parental, et l’incapacité et l’emploi. Elle participe également au projet Inclusive Early Childhood Service System (IECSS) ainsi qu’au projet du CRSH, Réinventer les politiques soins/travail.

Susan Prentice

Susan Prentice est professeure du programme d’études gouvernementales Duff Roblin à l’Université du Manitoba, où elle enseigne la sociologie. Elle se spécialise dans les politiques familiales, et plus particulièrement dans les politiques liées à la garde des enfants. Elle a publié de nombreux travaux sur les politiques familiales et liées à la garde des enfants, dont les plus récents sont accessibles sur sa page de profil de l’UM. Elle donne des cours sur les politiques familiales aux premier et deuxième cycles universitaires. Susan travaille en étroite collaboration avec des groupes provinciaux et nationaux qui font la promotion des services de garde et est membre du comité de direction de la Child Care Coalition of Manitoba.

Shelley Clark

Shelley Clark, démographe et professeure lauréate du prix James-McGill en sociologie, mène des recherches sur le genre, la santé, les dynamiques familiales et les périodes transitoires de la vie. Après avoir obtenu son doctorat à la Princeton University en 1999, Shelley a travaillé à titre d’adjointe de programme du Population Council à New York (1999-2002) et de professeure adjointe à la Harris School of Public Policy de la University of Chicago (2002-2006). À l’été 2006, elle a intégré le Département de sociologie de l’Université McGill, où elle est devenue en 2012 la directrice fondatrice du Centre de recherche sur la dynamique des populations. Une grande partie de ses recherches au cours des 20 dernières années se sont intéressées à la manière dont les adolescentes et adolescents d’Afrique subsaharienne effectuent leurs principales transitions vers l’âge adulte alors qu’il y sévit une épidémie persistante de VIH/sida. D’autres travaux ont permis de mettre en relief les vulnérabilités sociales, économiques et sanitaires des mères célibataires et de leurs enfants en Afrique subsaharienne. Récemment, Shelley s’est lancée dans un nouveau programme de recherche visant à évaluer les inégalités entre les régions rurales et urbaines ainsi que les dynamiques familiales aux États-Unis et au Canada. Ses découvertes soulignent la diversité des structures familiales dans les régions rurales ainsi que les conséquences d’un accès limité à la contraception sur la fécondité et la santé reproductive des femmes de ces régions.

Être parent en temps de pandémie : Une histoire et des statistiques

Jennifer Kaddatz

21 avril 2020

Tout en veillant à ce que leurs enfants demeurent en sécurité, qu’ils soient douchés et scolarisés durant la pandémie de COVID-19, de nombreux parents au Canada, comme dans d’autres pays, sont présentement confrontés au stress et aux nuits blanches. Selon un sondage mené du 9 au 12 avril 20201, 42 % des adultes interrogés vivant avec des enfants ou des jeunes ont déclaré éprouver souvent ou très souvent de la difficulté à dormir depuis le début de la pandémie de COVID-19. Je suis l’un de ces parents.

Ma famille à moi compte trois garçons (préado et ado), et bientôt, je serai confrontée à une importante facture de carte de crédit et à un certain stress supplémentaire, car les garçons ont laissé leurs chaussures de sport dans leur casier à l’école le 12 mars. Ayant ce jour-là quitté pour l’école avec des bottes usées aux pieds, ils n’ont aujourd’hui plus rien à porter qui convienne pour une chaude journée printanière à Ottawa.

Jusqu’à maintenant, ma famille a eu beaucoup de chance durant cette pandémie. J’ai conservé mon travail rémunéré, et comme environ 6,8 millions de Canadiens interrogés par Statistique Canada au cours de la dernière semaine de mars (39 %)2, je travaille à domicile, où il est plus facile d’éviter les germes.

Mes parents et ma belle-famille vivent isolés à l’autre bout du pays, en sécurité au sein de relations attentionnées, comme 81 % des couples engagés qui affirment qu’eux-mêmes et leur conjoint se soutiennent mutuellement durant la crise3. Mon mari et moi faisons d’ailleurs partie des 79 % des couples avec enfants à la maison qui se soutiennent mutuellement pendant cette période singulière.

Pour ma famille, le plus grand facteur de stress quotidien durant la pandémie de COVID-19 est, en fait, lié aux activités scolaires – ou plus précisément à l’école à la maison. Dans ma famille maternelle, il y a eu trois générations d’enseignants, mais je n’en suis pas une. Mes garçons se font l’école à la maison par eux-mêmes pour la durée de cette pandémie. Les enseignants de niveau primaire et secondaire ne représentent qu’environ 2 % de la population active du Canada4 – ce qui signifie que le reste d’entre nous n’est probablement pas qualifié pour ce travail.

D’après Statistique Canada, 32 % des Canadiens sont très ou extrêmement inquiets à propos des tensions familiales dues au confinement lié au coronavirus5. Je ne peux m’empêcher de m’interroger à savoir quelle partie de cette anxiété est reliée directement ou indirectement aux responsabilités d’enseignement, additionnées à celles de parents, alors que les écoles sont fermées.

Certaines familles ne disposent pas des ressources qui permettent une scolarisation sans stress à la maison

Heureusement – ou malheureusement, selon le point de vue de mon fils de 14 ans – une éducation « pandémique » à la maison est maintenant accessible en ligne, dans la plupart des régions du Canada. Cependant, pour avoir accès à cette éducation, il faut : a) une connexion Internet haute vitesse stable, avec une bande passante adéquate; b) un accès à un ou, de préférence, plusieurs appareils; c) un enfant capable de se concentrer et d’être autonome; ou d) toutes ces réponses. La réponse est, bien entendu, d). La question qui s’impose alors est : est-il possible pour les enfants de toutes les familles au pays d’avoir accès à une éducation en ligne?

L’examen des données disponibles auprès des sources officielles donne un aperçu des caractéristiques familiales pouvant indiquer d’importants obstacles à l’obtention d’une éducation en ligne de niveau primaire ou postsecondaire durant la pandémie de COVID-19 et, par conséquent, des cas où cette vulnérabilité accrue peut entraîner un écart éducatif à long terme :

  • Les ménages à faible revenu, les ménages ruraux et les ménages autochtones sont moins susceptibles de disposer d’un accès Internet ayant la vitesse minimale requise pour prendre part à des activités scolaires en ligne à la maison. En 2017, seuls 24 % des ménages des communautés autochtones et 37 % des ménages ruraux avaient accès à Internet à la vitesse minimale requise pour profiter pleinement des possibilités en ligne, alors que 97 % des foyers urbains avaient accès à cette vitesse ou à une vitesse encore plus rapide6. En 2018, environ 4 % des ménages se trouvant dans le quartile de revenu inférieur n’avaient pas d’accès Internet à la maison7.
  • Les familles à faible revenu sont moins susceptibles d’avoir un appareil autre qu’un appareil mobile, ce qui pourrait complexifier la réalisation de travaux scolaires en ligne. Près du quart (24 %) des ménages situés dans le quartile de revenu inférieur ont indiqué en 2018 n’utiliser des appareils mobiles que pour naviguer sur Internet, une proportion qui s’avère trois fois plus élevée que celle associée aux ménages du quartile de revenu supérieur (8 %)8.
  • Dans de nombreuses familles, plus d’un enfant doit effectuer des travaux scolaires à la maison, alors que la majorité des ménages n’ont probablement pas le nombre d’appareils nécessaire pour le faire. Près de 6 ménages sur 10 (58 %) ayant accès à Internet en 2018 disposaient de moins d’un appareil par membre du ménage9. Cette proportion était plus élevée (63 %) au sein des ménages situés dans le quartile de revenu inférieur.
  • Tout comme les chaussures, il est possible que des dispositifs d’assistance n’aient pas été envoyés à la maison avant la fermeture des écoles, ce qui pourrait affecter l’aptitude des enfants et des jeunes ayant des incapacités à entreprendre certaines activités éducatives à la maison. La moitié des jeunes ayant une incapacité ont besoin d’au moins une aide, un appareil fonctionnel ou une mesure d’adaptation pédagogique pour suivre leurs cours, d’après l’Enquête canadienne sur l’incapacité de 201710.
  • Certains enfants ne vivent pas dans des familles où l’environnement est favorable à l’apprentissage en ligne :

    • Près de 19 000 enfants ont été maltraités par un membre de leur famille au Canada en 2018, et dans 59 % des cas, c’était par l’un de ses propres parents, qui vivait la plupart du temps dans la même résidence11.
    • L’insécurité alimentaire des ménages, qui contribue à une mauvaise santé mentale et physique, apparaît lorsque les ménages n’ont pas les moyens d’acheter des aliments de qualité ou en quantité suffisante pour rester en bonne santé. Il n’est pas étonnant que les données de 2017-2018 montrent un taux élevé d’insécurité alimentaire dans les ménages qui dépendent de l’aide sociale (60 %) et de l’assurance-emploi ou encore de l’Indemnisation des travailleurs (32 %)12.

Les statistiques mentionnées ci-dessus ont à peine abordé la multitude d’obstacles pouvant nuire à l’apprentissage à domicile, sans parler du bien-être global, pour les familles au Canada.

Pour plusieurs enfants et parents, l’école apporte des bénéfices qui vont au-delà de l’éducation – comme le soutien social et émotionnel, la nutrition, plus d’exercices physiques ainsi qu’un espace sécuritaire où les enfants peuvent être eux-mêmes.

Pour ma part, j’ai compris tous ces bénéfices qui manquent à mes garçons depuis le début de la crise de la COVID-19, simplement parce qu’ils ne sont plus à l’école. Et, même si j’adore les avoir avec moi à la maison, je suis impatiente qu’ils y retournent.

Jennifer Kaddatz, Institut Vanier, en détachement de Statistique Canada


Notes

  1. Le sondage de l’Institut Vanier de la famille, de l’Association d’études canadiennes et de la firme Léger, mené du 10 au 13 mars, du 27 au 29 mars, du 3 au 5 avril et du 9 au 12 avril, comprenait environ 1 500 personnes de 18 ans et plus qui ont été interrogées à l’aide d’une technologie ITAO (interview téléphonique assistée par ordinateur) dans le cadre d’une enquête en ligne. Les échantillons du 27 au 29 mars, du 3 au 5 avril et du 9 au 12 avril comprenaient également un échantillon de rappel d’environ 500 immigrants. À l’aide des données du Recensement de 2016, les résultats ont été pondérés en fonction du sexe, de l’âge, de la langue maternelle, de la région, du niveau de scolarité et de la présence d’enfants dans le ménage, afin d’assurer un échantillon représentatif de la population. Aucune marge d’erreur ne peut être associée à un échantillon non probabiliste (panel en ligne, dans le présent cas). Toutefois, à des fins comparatives, un échantillon probabiliste de 1 512 répondants aurait une marge d’erreur de ±2,52 %, et ce, 19 fois sur 20.
  2. Les données d’enquête de Statistique Canada montrent que pendant la semaine du 22 au 28 mars, 6,8 millions de Canadiens ont travaillé de la maison (39 %), ce qui inclut 4,7 millions de personnes qui n’ont pas l’habitude de fonctionner ainsi. Lien : https://bit.ly/3cMObqX
  3. Sondage de l’Institut Vanier de la famille, de l’Association d’études canadiennes et de la firme Léger, mené du 9 au 12 avril (veuillez consulter la note no 1).
  4. Statistique Canada, « Profession – Système de classification des professions (CNP) 2016 (693A), plus haut certificat, diplôme ou grade (15), situation d’activité (3), âge (13A) et sexe (3) pour la population active âgée de 15 ans et plus dans les ménages privés du Canada, provinces et territoires, régions métropolitaines de recensement et agglomérations de recensement, Recensement de 2016 – Données-échantillon (25 %) » dans Tableaux de données, Recensement de 2016, no 98‑400‑X2016295 au catalogue de Statistique Canada (29 novembre 2017). Lien : https://bit.ly/3auUbmq
  5. Statistique Canada, « Comment les Canadiens vivent-ils la situation liée à la COVID-19? » dans Infographies, no 11‑627‑M au catalogue de Statistique Canada (8 avril 2020). Lien : https://bit.ly/2ywOyad
  6. Ministre du Développement économique rural, La haute vitesse pour tous : la stratégie canadienne pour la connectivité, Innovation, Sciences et Développement économique Canada. Lien : https://bit.ly/3exYe4C
  7. Statistique Canada, Des données aux connaissances, pour bâtir un Canada meilleur – Pandémie de COVID-19 : La fermeture des écoles et la préparation des enfants à l’apprentissage en ligne, no 45‑28‑0001 au catalogue de Statistique Canada (15 avril 2020). Lien : https://bit.ly/3cCRG32
  8. Ibidem
  9. Ibidem
  10. Statistique Canada, « Expériences pédagogiques des jeunes ayant des incapacités » dans Infographies, no 11‑627‑M au catalogue de Statistique Canada (10 septembre 2019). Lien : https://bit.ly/2KkBW8v
  11. Statistique Canada, La violence familiale au Canada : un profil statistique, 2018, no 85‑002‑X au catalogue de Statistique Canada (12 décembre 2019). Lien : https://bit.ly/2ytlG2D
  12. Valerie Tarasuk et Andy Mitchell, Household Food Insecurity in Canada 2017-2018, Toronto : Research to identify policy options to reduce food insecurity (PROOF) (mars 2020). Lien : https://bit.ly/3cFHDKB

Le budget de la famille moderne : les étudiants au Canada

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L’éducation postsecondaire représente un placement familial. Peu importe qui en assume les coûts, les études supérieures supposent certains choix qui ont parfois des répercussions importantes sur la vie des jeunes adultes ainsi que sur leur famille. Même si l’obtention d’un diplôme ou d’un certificat d’études favorise l’accès à l’emploi et à des revenus plus élevés, il n’en demeure pas moins que les études supérieures ont un coût dont il faut tenir compte. À cet égard, les familles sont souvent appelées à jouer un rôle de premier plan pour épauler les étudiants dans la gestion de leur budget.

À la lumière de nouvelles données d’enquête et d’analyse publiées par Statistique Canada, l’Institut Vanier a procédé à une mise à jour de sa fiche infographique sur les étudiants et le budget de la famille au Canada.

Quelques faits saillants…

  • Les droits de scolarité pour les étudiants canadiens de premier cycle s’élevaient à quelque 6 800 $ pour l’année universitaire 2018-2019, en sus des frais supplémentaires obligatoires d’environ 920 $.
  • Les six dixièmes des étudiants interrogés affirment que leurs parents, leur famille ou leur conjoint ont contribué à payer leurs études.
  • Parmi les parents qui disent financer les études de leurs enfants, 6 répondants sur 10 tirent ces ressources de leurs revenus courants.
  • Les six dixièmes des étudiants universitaires de première année au Canada ont bénéficié d’une bourse d’étude universitaire, et 71 % d’entre eux affirment que cette aide financière s’est révélée cruciale pour leur permettre de fréquenter l’université.
  • Le tiers des bacheliers interrogés qui traînaient une dette d’études à l’obtention de leur diplôme ont mis moins de trois ans à rembourser leur prêt étudiant.

 

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Recherche en bref : La réalité scolaire pour les enfants des familles de militaires

Emily Beckett

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Le Canada compte plus de 64 000 enfants au sein des familles de militaires1, et plusieurs d’entre eux sont confrontés à une importante mobilité. D’après certaines études, les familles des militaires déménagent de trois à quatre fois plus souvent que leurs homologues civils2. Or, même si la plupart des familles des militaires manifestent une grande capacité d’adaptation et beaucoup de résilience lorsqu’elles sont confrontées à une réinstallation, plusieurs recherches récentes ont permis de constater que les déménagements récurrents risquent de nuire au bien-être de la famille3.

Près des trois dixièmes (27 %) des conjoints des militaires interrogés disent avoir dû déménager au moins quatre fois à cause des impératifs de la vie militaire4.

Les réinstallations fréquentes peuvent bousculer la vie de famille à plusieurs égards, et certaines études suggèrent que les perturbations les plus marquées du point de vue des jeunes se font sentir à l’école et dans les activités parascolaires5. Les parents des familles de militaires sont d’ailleurs conscients de ces effets : plus de la moitié des conjoints de militaires interrogés (54 %) s’accordent pour dire que « les enfants des militaires sont désavantagés par la méconnaissance de la réalité des militaires dans les écoles civiles publiques »6. Toutefois, des travaux de recherche ont aussi montré que le milieu scolaire de l’enfant permet souvent de faciliter la transition et, par conséquent, de favoriser le bien‑être des jeunes dans les familles des militaires.

Heidi Cramm, Ph. D., et Linna Tam-Seto, doctorante, ont réalisé une recension des écrits (School Participation and Children in Military Families: A Scoping Review, en anglais seul.), où elles s’intéressent à l’impact de ces transitions sur le bien-être des enfants et des jeunes des familles de militaires, particulièrement en ce qui concerne leur réalité scolaire. Après avoir passé en revue quelque 112 articles spécialisés, les deux chercheuses ont constaté que certaines réalités communes aux familles des militaires finissent souvent par nuire à la qualité et au degré de participation des enfants dans les activités scolaires ou parascolaires, que ce soit à cause de l’éloignement d’un parent en déploiement, d’une réinstallation, des risques associés aux missions militaires des parents, ou des perturbations de la dynamique familiale pendant ou après un déploiement. Même si la vaste majorité des articles recensés dans le cadre de cette initiative reflètent la situation en contexte américain, il semble que les familles des militaires au Canada partagent à peu près la même réalité et les mêmes préoccupations, comme en témoignent les Résultats de l’évaluation des besoins de la communauté des Forces armées canadiennes (FAC) de 20167.

Se réinstaller progressivement dans une nouvelle collectivité

Les enfants des familles de militaires qui fréquentent une nouvelle école n’éprouvent pas nécessairement des difficultés scolaires, mais l’état actuel de la recherche montre qu’il leur faut néanmoins de quatre à six mois à chaque déménagement pour s’habituer complètement à leur nouvelle réalité scolaire. Bien que ces situations soient temporaires, les interruptions successives risquent d’entraîner des incidences à long terme en limitant les possibilités plus tard dans la vie de ces élèves, notamment quant à leur capacité de prendre des risques ou de relever des défis.

Axées surtout sur la réalité aux États-Unis, les études recensées par Mmes Cramm et Tam-Seto révèlent que les difficultés des élèves en transition semblent surtout associées à la durée des déploiements (nombre total de mois d’absence des parents en mission), au degré de résilience, de même qu’à la santé mentale du parent qui prend le relai du conjoint en mission. Ces travaux de recherche mettent aussi en relief les difficultés de réinsertion dans la routine et la structure familiale qui touchent parfois les militaires au terme d’un déploiement. D’après les données probantes, ces effets négatifs s’intensifient en fonction du nombre de mois de déploiement. Il sera particulièrement important d’en tenir compte dans le portrait de la situation des familles des militaires au Canada.

La vie militaire : des répercussions sur le parcours scolaire et l’accès aux mesures de soutien

Les travaux de recherche examinés par Mmes Cramm et Tam-Seto mettent en relief diverses incidences sur le rendement scolaire des élèves (majoritairement américains) qui déménagent d’un territoire à l’autre (ex. : déficits ou dédoublements dans les apprentissages). Différents facteurs entrent en ligne de compte selon les régions, notamment en ce qui concerne les normes en vigueur, les crédits exigés ou encore l’âge d’entrée à la maternelle. Les chercheuses ont aussi constaté que le niveau de stress à la maison durant un déploiement et au cours de la période de réinsertion qui s’ensuit influence souvent le comportement à l’école et la dynamique en classe, alors que ces élèves vivent parfois des difficultés sur le plan affectif, des problèmes de concentration ou d’anxiété, ou des relations conflictuelles avec leurs pairs. L’enquête sur l’évaluation des besoins de la communauté des FAC ne précise pas si la mobilité est la principale cause des difficultés qu’éprouvent les enfants des répondants, mais 13 % d’entre eux avouent que ceux-ci ont manifesté des problèmes comportementaux ou affectifs à l’école durant l’année précédente. D’autres recherches seront nécessaires pour compléter le tableau et mieux comprendre la situation des familles des militaires au Canada.

En 2016, plus d’un septième (13 %) des militaires des Forces armées canadiennes interrogés affirmaient que leur enfant avait éprouvé des problèmes comportementaux ou affectifs à l’école durant l’année précédente.

D’après certaines études, l’adaptation comportementale et affective influencerait le rendement scolaire des jeunes (ex. : comportement, présence, attitude vis-à-vis de l’école ou de l’approche éducative). On peut penser que les difficultés associées au changement d’école sont encore plus grandes pour les élèves ayant besoin de ressources éducatives spécialisées8. À ce chapitre, 8,2 % des familles des FAC interrogées ont des enfants ayant des besoins spéciaux9, et plusieurs d’entre elles nécessitent des ressources et des mesures de soutien. Or, chaque déménagement complique l’accès à de tels services.

Les nombreux parents des familles de militaires qui ont un enfant atteint d’un trouble du spectre de l’autisme (TSA) sont confrontés aux mêmes difficultés que toutes les autres familles où quelqu’un a des besoins particuliers : non seulement doivent-ils trouver les ressources adéquates dans le dédale du système d’éducation et du réseau de soins de santé, mais ils sont aussi confrontés à la difficulté d’obtenir une évaluation et un diagnostic10. Or, les familles restent parfois des mois voire des années sur une liste d’attente pour recevoir enfin un diagnostic. Dans un tel contexte, certaines familles de militaires sont contraintes de repartir à la fin d’une affectation avant même d’avoir eu accès à des soins ou à des services.

En fait, plusieurs ressources éducatives spécialisées ne sont pas accessibles sans diagnostic. Mmes Cramm et Tam-Seto ont constaté que l’école freine parfois l’accès à certaines ressources en présumant que les difficultés scolaires de l’élève sont uniquement liées au mode de vie des militaires ou qu’elles sont temporaires en lien avec le déploiement d’un parent. À l’inverse, certains intervenants privilégient des ressources éducatives spécialisées pour pallier des déficits d’apprentissage qui sont en réalité liés aux réinstallations et nécessiteraient des mesures moins ciblées. Dans le réseau scolaire américain, plusieurs se sentent mal outillés pour pouvoir bien cibler les élèves des familles de militaires qui méritent un traitement auprès de spécialistes cliniques.

Consolider les collectivités malgré l’importante mobilité

D’après les études consultées, l’importante mobilité entrave souvent la capacité des enfants des familles de militaires à nouer et à entretenir des relations personnelles et à s’intégrer à un cercle social avec les enfants de leur âge. Il n’est pas rare que leurs homologues civils ne comprennent pas la réalité que supposent ces déménagements successifs ou le déploiement d’un parent – ou qu’ils n’y soient pas sensibles –, ce qui teinte leurs relations avec les enfants des militaires. Néanmoins, les interactions entre les jeunes des familles militaires et non militaires sont fréquentes, puisque de nos jours 85 % des familles des militaires au Canada vivent à l’extérieur d’une base, c’est-à-dire dans les collectivités civiles (comparativement à seulement 20 % vers le milieu des années 90)11.

Mmes Cramm et Tam-Seto ont constaté que les enfants des familles de militaires qui vivent en milieu civil aux États-Unis sont particulièrement vulnérables à l’isolement et à la solitude, et il s’agit là de données importantes puisqu’il existe des liens nets entre le bien-être et l’adhésion à un cercle social solide, d’après les études12. En outre, l’état actuel de la recherche laisse entrevoir que le sentiment d’appartenance communautaire est souvent déterminant pour la santé mentale et la résilience13.

La mobilité risque également d’entraver la participation à certaines activités parascolaires pour les jeunes des familles de militaires. Par exemple, il pourrait être trop tard pour un jeune qui emménage avec sa famille et qui souhaiterait se joindre à une équipe de soccer, alors que la période d’entraînement est peut‑être terminée et que l’équipe a été complétée avant le début de l’année scolaire. Certaines équipes de sports d’élite ou d’autres programmes de leadership hésitent parfois à recruter les élèves des familles de militaires de crainte d’avoir à les remplacer s’ils doivent déménager à nouveau.

D’après le rapport de 2016 sur l’évaluation des besoins de la communauté des FAC, près des trois dixièmes (29 %) des répondants qui considéraient le bien-être de leurs enfants comme leur principal souci durant l’année précédente disent avoir besoin d’aide dans leurs démarches pour assurer le bien-être de leurs enfants (ex. : mise en forme, gestion du stress, consolidation des liens familiaux). Dans certains cas, les parents dont le conjoint est en déploiement ne sont pas en mesure d’aller reconduire leurs enfants aux activités parascolaires ou d’assumer toutes les responsabilités compte tenu des besoins accrus à la maison pour s’occuper des enfants (23 % de tous les répondants affirment avoir eu des problèmes liés à la garde des enfants, qu’il s’agisse de la qualité et de la disponibilité des services, de la distance à parcourir, du coût, etc.).

Les professionnels de l’éducation sont en position privilégiée pour faciliter les transitions

Les études montrent que les enseignants, les conseillers et d’autres professionnels de l’éducation sont en situation privilégiée pour faciliter la transition des jeunes des familles de militaires. La recension de certaines études aux États-Unis suggère que le milieu scolaire offre parfois un facteur « de protection » durant une réinstallation, et que les éducateurs sont susceptibles d’aider les élèves des familles de militaires en consolidant leur résilience et leurs mécanismes d’adaptation.

De fait, les déménagements sont déstabilisants en soi et perturbent les habitudes et la routine, si bien que plusieurs familles de militaires et leurs enfants dépendent largement du personnel et du milieu scolaire relativement au soutien socioaffectif. Parmi les parents des FAC qui considéraient le bien‑être de leurs enfants comme leur principal souci durant l’année précédente, plus du tiers des répondants (34 %) disaient avoir besoin de soutien affectif ou social. Les études tendent à montrer que l’implication éventuelle des familles dans la vie scolaire de leur enfant favorise souvent l’engagement et la réussite scolaires, diminue les risques de décrochage et augmente les chances de faire des études postsecondaires.

Toutefois, Mmes Cramm et Tam-Seto ont aussi constaté que plusieurs intervenants du milieu de l’éducation aux États-Unis se disent dépassés par l’ampleur des besoins de leurs élèves, si bien qu’il leur semble difficile de tenir compte des enjeux particuliers des familles des militaires (réinstallations successives, déploiement des parents, peur de voir leurs parents blessés ou tués dans le cadre d’un déploiement), de répondre aux besoins de ces familles et de communiquer efficacement avec elles.

Même si plusieurs des études et des rapports analysés et cités par Mmes Cramm et Tam-Seto portent sur la réalité vécue à l’étranger, leurs conclusions permettent néanmoins de mieux comprendre la situation des familles des militaires au Canada, qui ont en commun plusieurs « éléments stressants de la vie militaire » avec leurs homologues américains, entre autres l’importante mobilité, les périodes récurrentes d’éloignement ainsi que les risques14. Les études recensées donnent à penser que les écoles et les professionnels de l’éducation ayant une bonne littératie militaire (conscientisation à l’égard de ces stresseurs et de la réalité des familles des militaires) peuvent jouer un rôle majeur pour faciliter la transition des jeunes. Au cours des prochaines années, il sera impératif de disposer d’études axées plus particulièrement sur le milieu scolaire en contexte canadien.

Des ressources et de l’information pour favoriser le soutien aux familles des militaires

Les initiatives visant à accroître la littératie militaire des professionnels de l’éducation ont un important rôle à jouer pour épauler les jeunes des familles de militaires ainsi que leurs proches, et plusieurs ont déjà exprimé le souhait d’avoir accès à des ressources pour les aider en ce sens. Divers outils existent déjà pour favoriser la création et la consolidation d’équipes de conseillers scolaires (et de collègues) bien au fait de la « littératie militaire » dans les écoles au Canada, afin de transmettre de l’information et des ressources ciblées à propos du mode de vie des militaires et des vétérans. À ce chapitre, le Cercle canadien du leadership pour les familles des militaires et des vétérans et l’Association canadienne de counseling et de psychothérapie ont publié en 2017 un guide intitulé Les conseillers et les conseillères en milieu scolaire travaillant auprès des familles des militaires et des vétérans.

Les familles des militaires et des vétérans sont fortes, diversifiées et résilientes, et leur contribution unique s’avère précieuse pour les collectivités du pays. Bon nombre d’entre elles sont confrontées à une importante mobilité, ce qui se répercute sur le bien-être des enfants et des jeunes dans l’entourage des militaires et, finalement, sur le mieux-être et l’efficacité des militaires eux-mêmes parmi les Forces armées canadiennes15. Pour permettre à ces familles de prospérer au sein de collectivités et de milieux de travail inclusifs, il faudra accroître la conscientisation vis-à-vis de leur réalité et du « mode de vie des militaires », auprès des professionnels de l’éducation et des intervenants qui s’emploient à étudier, à servir et à soutenir les familles des militaires.

Pour consulter la version intégrale de l’étude :

Heidi Cramm, Ph.D., et Linna Tam-Seto, doctorante, « School Participation and Children in Military Families: A Scoping Review » dans Journal of Occupational Therapy, Schools, & Early Intervention (1er mars 2018). Lien : https://bit.ly/2qiWfcU

 

Téléchargez le document Recherche en bref : La réalité scolaire pour les enfants des familles de militaires



Emily Beckett est une auteure professionnelle qui habite à Ottawa (Ontario).

Publié le 22 mai 2018

Cet article a été révisé par le colonel Russ Mann (retraité), conseiller spécial de l’Institut Vanier de la famille et ancien directeur des Services aux familles des militaires, en collaboration avec Heidi Cramm, Ph. D., et Linna Tam-Seto, doctorante.

Notes

  1. Heidi Cramm et autres, « L’état actuel de la recherche sur les familles des militaires » dans Transition (19 janvier 2016).
  2. Kerry Sudom, « Quality of Life among Military Families: Results from the 2008/2009 Survey of Canadian Forces Spouses » dans Director General Military Personnel Research and Analysis, Chief Military Personnel (août 2010). Lien :  http://bit.ly/2b8Hp3U
  3. Pour en savoir davantage : Coup d’œil sur les familles des militaires et des vétérans au Canada
  4. Sudom, 2010
  5. Pamela Arnold et autres « Needs of Military-Connected School Divisions in South-Eastern Virginia » dans Old Dominion University, Center for Educational Partnerships (septembre 2011), lien : https://bit.ly/2EQGs9F; Angela J. Huebner et autres, « Parental Deployment and Youth in Military Families: Exploring Uncertainty and Ambiguous Loss » dans Family Relations, vol. 56, no 2 (avril 2007), lien : https://bit.ly/2qT6zrH; Kristin N. Mmari et autres, « Exploring the Role of Social Connectedness among Military Youth: Perceptions from Youth, Parents, and School Personnel » dans Child and Youth Care Forum, vol. 39, no 5 (octobre 2010), lien : https://bit.ly/2vm4aey.
  6. Sanela Dursun et Kerry Sudom, « Impacts of Military Life on Families: Results from the Perstempo Survey of Canadian Forces Spouses » dans Director General Military Personnel Research and Analysis, Chief Military Personnel (novembre 2009). Lien : http://bit.ly/1pbjBgC.
  7. Prairies Research Associates, Résultats de l’évaluation des besoins de la communauté des FAC de 2016 (septembre 2017).
  8. Cramm, 2016
  9. Heidi Cramm, « L’accès aux soins de santé pour les familles des militaires ayant un enfant touché par l’autisme » dans Transition (6 novembre 2017).
  10. Cramm, 2017
  11. Ibidem
  12. Maire Sinha, « Rapports des Canadiens avec les membres de leur famille et leurs amis » dans Mettre l’accent sur les Canadiens : résultats de l’Enquête sociale générale, no 89-652-X au catalogue de Statistique Canada (dernière mise à jour au 30 novembre 2015). Lien : https://bit.ly/2FCPTtI
  13. Statistique Canada, « Appartenance à la communauté » dans Gens en santé, milieux sains, no 82-229-X au catalogue de Statistique Canada (janvier 2010). Lien : https://bit.ly/2rercj2
  14. Ombudsman de la Défense nationale et des Forces canadiennes, « Sur le front intérieur : Évaluation du bien-être des familles des militaires canadiens en ce nouveau millénaire » dans Rapport spécial au ministre de la Défense nationale (novembre 2013). Lien : https://bit.ly/2Ktqtm2
  15. Ombudsman de la Défense nationale et des Forces canadiennes

 

Ligne du temps interactive sur les familles au Canada

Il y a cinquante ans, il aurait été difficile d’imaginer la société et les familles d’aujourd’hui, et encore plus de les comprendre. Des données montrent que les familles et la vie de famille au Canada ont gagné en diversité et en complexité au fil des générations, et cet état de fait s’illustre particulièrement lorsque l’on s’intéresse aux grandes tendances à long terme.

Malgré l’évolution des familles, ces dernières ont toujours eu le même impact au fil des ans. De fait, compte tenu des divers rôles et fonctions qu’elles remplissent au bénéfice des individus ou des collectivités, les familles demeurent encore et toujours la pierre d’assise de notre société et le moteur de notre économie, et occupent une place centrale dans nos vies.

Notre Ligne du temps interactive sur les familles au Canada permet de mieux comprendre l’évolution des familles au Canada depuis un demi-siècle. Cette ressource en ligne publiée par l’Institut Vanier met en lumière certaines tendances touchant divers volets, comme la maternité et la paternité, les relations familiales, les modes de cohabitation, les enfants et les aînés, la conciliation travail-vie personnelle, la santé et le bien-être, les soins familiaux, etc.

Consultez la Ligne du temps interactive sur les familles au Canada*

 

Liste complète des sujets :

  • Maternité
    • Âge maternel
    • Fécondité
    • Participation au marché du travail
    • Éducation
    • Mères au foyer
  • Paternité
    • Relations familiales
    • Emploi
    • Soins et travail non rémunéré
    • Travail-vie personnelle
  • Démographie
    • Espérance de vie
    • Aînés et personnes âgées
    • Enfants et jeunes
    • Familles d’immigrants
  • Familles et ménages
    • Structure familiale
    • Budget de la famille
    • Taille des ménages
    • Logement
  • Santé et bien-être
    • Bébés et naissances
    • Santé
    • Espérance de vie
    • Mort et fin de vie

Toutes les références relativement aux statistiques illustrées dans la Ligne du temps interactive sur les familles au Canada sont accessibles ici.

 

* Nota : La ligne du temps n’est accessible qu’à partir d’un ordinateur de bureau. Elle ne fonctionne pas sur les téléphones intelligents.


Publié le 8 février 2018

Budget de la famille : Placer de l’argent dans l’éducation

Stacy Yanchuk Oleksy et Nathan Battams

(Mise à jour : 20 novembre 2017)

Les décisions qui concernent l’éducation postsecondaire peuvent avoir des incidences importantes dans la vie des jeunes adultes et de leur famille. S’il est vrai qu’un diplôme peut ouvrir des portes vers le monde de l’emploi et, par conséquent, vers la possibilité de revenus plus élevés, il faut reconnaître que l’éducation supérieure n’est pas donnée! En effet, les droits de scolarité augmentent plus rapidement que l’inflation, et à cela s’ajoutent de multiples dépenses auxquelles doivent faire face les étudiants, comme le coût du logement, du transport et de l’épicerie. Dès lors, les jeunes Canadiens auront tendance à considérer surtout les difficultés immédiates que suppose le coût de l’éducation postsecondaire, plutôt que les gains à long terme associés à l’obtention d’un diplôme, et ce, malgré l’offre de programmes de prêts étudiants pour favoriser les études. La plupart des jeunes qui souhaitent s’inscrire à un programme ou poursuivre leurs études se tournent d’abord (ou dès que l’argent vient à manquer) vers leurs familles, lesquelles savent alors se montrer très créatives pour les soutenir par divers moyens.

L’éducation postsecondaire est un placement pour la famille

On considère généralement que les études postsecondaires sont un placement valable, mais le rendement sur le capital investi repose sur une gestion serrée des coûts qui y sont associés. Selon Statistique Canada, les étudiants universitaires inscrits au premier cycle ont déboursé en moyenne près de 6 600 $ pour l’année universitaire 2017–2018, soit presque trois fois plus que ce qu’auraient payé leurs parents dans les années 70. Et la facture augmente rapidement lorsque s’y ajoutent les autres dépenses qui incombent aux étudiants. Selon l’Enquête nationale auprès des diplômés, la moitié des finissants des programmes de baccalauréat se retrouvent endettés au terme de leurs études, et leur dette moyenne à l’obtention du diplôme s’élève à 26 000 $. Chez les étudiants de programmes collégiaux, le taux de finissants endettés est à peine moins élevé (43 %), et ceux-ci ont cumulé une dette moyenne de 15 000 $ au terme de leurs études.

Bon nombre d’étudiants travaillent donc à plein temps ou à temps partiel pour générer des revenus afin de faire face aux dépenses, et ces gains s’ajoutent éventuellement aux prêts étudiants ou à l’aide financière de leur famille. Toutefois, le travail risque aussi d’entraver le parcours d’études et de nuire aux études en soi. Plusieurs étudiants se tournent dès lors vers leur famille pour obtenir de l’aide financière relativement à leurs études. La nature et l’importance de ce soutien dépendent alors du contexte familial et de la situation financière de la famille, ainsi que de l’approche et des croyances qui prévalent au sein de la famille quant au rôle de chacun dans le financement des études postsecondaires.

Certaines familles disposent des moyens nécessaires pour financer entièrement les études, d’autres seulement en partie, et certaines n’ont tout simplement pas la possibilité d’offrir une aide financière. Ces différents scénarios influent sur le budget de l’étudiant, sur les stratégies de gestion financière, ainsi que sur les relations familiales. En s’intéressant aux liens entre les aspirations des étudiants et l’aide financière qu’ils reçoivent de leur famille, on peut mieux cerner les facteurs complexes qui entourent la question du budget de la famille et des diverses formes de soutien familial.

Pour faire face au coût des études, les étudiants qui ne bénéficient pas de l’aide de leur famille auront généralement besoin d’un prêt étudiant ou d’un accès facile au crédit étudiant. D’ailleurs, cette situation se produit souvent même si l’étudiant peut compter sur le soutien financier de sa famille. Dans certains cas, les étudiants choisissent d’occuper un emploi à temps partiel pendant leurs études postsecondaires pour payer une partie des coûts, mais la tâche n’est pas toujours facile : ces étudiants doivent trouver le juste équilibre entre leurs obligations scolaires, d’une part, et leurs responsabilités au travail, d’autre part. D’ailleurs, certains étudiants sollicitent un prolongement de la durée de leur programme afin de gagner suffisamment d’argent pour payer les dépenses.

Le soutien de la famille : une situation répandue

Le coût des études ainsi que les autres dépenses associées à l’éducation postsecondaire sont entièrement pris en charge dans certaines familles, soit grâce aux revenus familiaux ou encore par l’entremise de stratégies d’épargne à long terme. Selon Statistique Canada, près des trois quarts (68 %) des Canadiens de 17 ans ou plus pouvaient compter, en 2013, sur des sommes épargnées en prévision des études collégiales ou universitaires.

À cet égard, les régimes enregistrés d’épargne-études (REEE) représentaient l’option la plus répandue en matière d’épargne pour l’éducation. En 2013, 77 % des étudiants qui avaient accès à des épargnes pour leurs études étaient bénéficiaires d’un REEE (par rapport à 69 % en 2008). Le niveau d’éducation des parents teinte souvent leurs habitudes d’épargne et leurs propres attentes à l’endroit de leurs enfants en matière d’éducation postsecondaire. En effet, parmi les enfants dont les parents avaient au mieux un diplôme d’études secondaires, à peine un peu plus de la moitié (52 %) pouvaient compter sur des épargnes pour étudier, comparativement à 78 % parmi les enfants dont les parents étaient titulaires d’un diplôme universitaire. Par ailleurs, on ne sera pas étonné d’apprendre que le revenu familial joue également un rôle important : en 2013, au sein des ménages dont le revenu annuel était inférieur à 30 000 $, seulement 44 % des enfants pouvaient compter sur l’épargne de leurs parents en vue de leurs études, comparativement à 82 % chez les enfants vivant dans un ménage dont le revenu était supérieur à 100 000 $.

Du reste, même si elles le souhaiteraient, plusieurs familles n’ont pas la possibilité de payer entièrement le coût des études postsecondaires de leurs enfants avec leurs revenus ou par l’entremise d’un REEE. Pour réduire leur fardeau financier, les étudiants peuvent alors s’en remettre à une gestion budgétaire serrée, mais il va sans dire que cette option demeure viable tant qu’il reste de quoi se nourrir et se loger. Dans certains cas, pour aider l’étudiant à assumer les coûts associés aux études, les parents proposent de se porter caution dans le dossier de crédit de leurs enfants (ex. : prêts, marges de crédit, cartes de crédit). Il s’agit toutefois d’une option qui n’est pas sans risque, puisque le cosignataire se porte alors garant de la dette totale dans l’éventualité où l’étudiant négligerait de payer ses versements, même si ce dernier déclare faillite.

Soutien financier de la famille : des enjeux complexes

Le budget de la famille est une affaire complexe, et les familles savent recourir à divers moyens pour soutenir leurs membres quand les ressources financières sont limitées. Lorsqu’un étudiant fréquente un établissement postsecondaire à proximité du domicile familial (ou d’un membre de la famille élargie), le soutien consiste bien souvent à lui offrir gratuitement le gîte et le couvert pendant l’année scolaire, ce dernier étant tenu (ou non) d’assumer les autres coûts, comme les manuels, les droits de scolarité et peut-être l’épicerie. Le coût de la vie et des études ayant augmenté au cours des trois dernières décennies, la proportion des jeunes Canadiens de 20 à 24 ans qui vivent toujours au domicile parental a également grimpé, passant de 42 % en 1981 à 59 % en 2011.

Dans certains cas, les étudiants bénéficient par ailleurs d’une aide familiale autre que financière, et ce, même s’ils n’habitent pas au domicile familial. Ainsi, plusieurs étudiants en profitent pour faire leur lessive ou prendre quelques repas chez leurs parents lorsqu’ils leur rendent visite, ce qui leur permet d’économiser un peu d’argent tout en entretenant les liens avec leur famille. À leur tour, les parents qui rendent visite à leurs enfants en cours d’année d’études en profitent parfois pour leur apporter de menus articles ou encore des meubles, ou pour leur donner des conseils pour économiser.

Le soutien influe sur le budget de la famille et sur les relations familiales

Certains parents doivent faire d’importants sacrifices sur le plan financier pour aider leurs enfants, et vont parfois jusqu’à délaisser leurs propres aspirations. Dans une étude de Léger Marketing réalisée en 2013 pour le compte de la CIBC, on a établi que 33 % des parents ayant des enfants de moins de 25 ans avaient contracté des dettes supplémentaires en lien avec l’éducation de leurs enfants, et que 36 % d’entre eux s’attendaient par conséquent à devoir repousser l’âge de leur propre retraite. La plupart des parents sont très heureux de prêter ainsi assistance à leurs enfants, mais il n’en demeure pas moins que cette aide risque d’entraver leurs projets.

D’ailleurs, des tensions peuvent survenir entre les parents et leurs enfants aux études lorsque les effets du soutien financier se répercutent sur le reste du ménage. Les parents qui fournissent une aide financière directe qu’ils n’avaient pas prévue à long terme doivent parfois reléguer leurs propres aspirations au second plan (comme la retraite). En outre, l’étudiant qui vit toujours au domicile parental pour réduire ses coûts (ou qui choisit d’y revenir pour les mêmes motifs) risque de bousculer les relations qu’entretiennent les autres habitants du ménage, particulièrement si la situation prend une tournure plus ou moins imprévue. Enfin, on peut penser qu’une sorte de culpabilité puisse se manifester chez l’étudiant, qui ressent le poids psychologique des attentes de ses parents sur le plan des études en contrepartie du soutien parental dont il bénéficie.

De même, le fait que les parents participent financièrement aux dépenses liées aux études postsecondaires peut exercer une certaine pression sur l’étudiant quant à ses études, à l’obtention du diplôme, et même à sa présence aux cours. L’étudiant n’est plus seulement redevable à lui-même en matière d’éducation, mais il doit aussi rendre des comptes à sa famille, d’une certaine manière. Il s’agit là d’une éventualité qui peut causer des tensions entre l’étudiant et sa famille. Du reste, l’absence d’une véritable autonomie peut miner l’atteinte de ses objectifs et l’empêcher d’expérimenter les aléas de la prise de décisions auxquels tout adulte est confronté un jour ou l’autre.

Le soutien de la famille : un facteur d’une importance inestimable

Malgré les tensions et les pressions financières souvent associées au coût de l’éducation, les familles savent faire preuve d’une grande capacité d’adaptation, de résilience et de débrouillardise. Tous les parents souhaitent que leurs enfants réussissent. Il importe que les parents communiquent et manifestent clairement leurs attentes envers leurs enfants, et leur donnent aussi la chance de prendre eux-mêmes en main leurs nouvelles responsabilités sur le plan financier et en ce qui a trait aux études.

De fait, le rôle de la famille est loin de se limiter à fournir des ressources financières lorsqu’il est question d’études postsecondaires : elle soutient l’étudiant sur le plan socioaffectif, l’incite à progresser et à apprendre de ses erreurs et des défis à relever, et l’appuie sans réserve au moment d’amorcer une carrière stimulante. Voilà des bienfaits pour lesquels l’argent ne peut pas grand-chose…

 


Stacy Yanchuk Oleksy est directrice de l’éducation et des activités de sensibilisation communautaire au sein de la Credit Counselling Society. Nathan Battams est auteur et chercheur au sein de l’Institut Vanier de la famille.

RESSOURCES

Statistique Canada, « Frais de scolarité pour les programmes menant à un grade, 2017-2018 » dans Le Quotidien (6 septembre 2017). (Page consultée le 20 novembre 2017) http://bit.ly/2fbv3Hn

Nicole M. Fortin, « Rising Tuition and Supply Constraints: Explaining Canada–U.S. Differences in University Enrollment Rates » dans Higher Education in Canada (2005). (Page consultée le 21 juillet 2015) https://bit.ly/3BNgzX3.

Statistique Canada, Enquête nationale auprès des diplômés, dettes d’études de toutes les sources, selon la province et le niveau d’études aux 5 ans (pourcentage sauf indication contraire) (tableau 477-0068). (Page consultée le 20 juillet 2015) http://bit.ly/1MCn6qn

Statistique Canada, « Enquête sur les approches en matière de planification des études, 2013 » dans Le Quotidien (29 octobre 2014). (Page consultée le 20 novembre 2014) http://bit.ly/1KEzDJu

Statistique Canada, « La situation des jeunes adultes âgés de 20 à 29 ans dans les ménages » dans Produits analytiques du Recensement, no 98-312-X-2011003 au catalogue de Statistique Canada (septembre 2012). (Page consultée le 4 décembre 2013) http://bit.ly/1hYlic2

CIBC/Leger Marketing, Sondage de la Banque CIBC : Les parents repoussent leur départ à la retraite et s’endettent pour aider leurs enfants à payer leurs études (août 2013). (Page consultée le 20 novembre 2014) http://bit.ly/1guiMwq