Projets
La famille compte
Cette nouvelle ressource de l’Institut Vanier explore l’évolution, la continuité et la complexité des familles au Canada au cours des trois dernières décennies. Publié à l’occasion du 30e anniversaire de l’Année internationale de la famille, le rapport La famille compte brosse un portrait statistique des familles au pays, en plus de mettre en relief les tendances au fil du temps et leur incidence sur les familles et la vie de famille.
L’identité des familles : la manière dont les familles se définissent et sont définies par les autres
La série La famille compte met souvent en relief la diversité croissante qui caractérise les familles et leurs modes de vie. Une grande part de cette diversité est liée aux identités des personnes – à savoir les caractéristiques personnelles, les expériences et les parcours associés aux groupes sociaux auxquels elles prennent part ou aux rôles qu’elles occupent1, et qui façonnent leur perception d’elles-mêmes ainsi que leur rapport à la société. Leur fondement résulte de l’entrecroisement et de l’interaction d’un éventail de facteurs, comme le genre, l’origine ethnique, la langue, la religion et l’orientation sexuelle.
Les identités façonnent ce qui est essentiel à notre bien-être et sont souvent associées à des inégalités et à des forces qui ont des répercussions sur le bien-être des familles. Elles ont tendance à teinter nos valeurs, à influencer notre perception de nous-mêmes et des autres, ainsi qu’à modeler nos aspirations et nos dynamiques familiales. Grâce à l’évolution des sources de données, à une sensibilisation accrue et à l’intérêt grandissant des chercheuses et chercheurs, des responsables des politiques et du public, nos connaissances sur la diversité familiale au Canada n’ont jamais été aussi approfondies.
Le Cadre sur la diversité et le bien-être des familles propose une dimension liée à l’identité familiale qui met l’accent sur la manière dont les familles sont perçues et catégorisées dans la société en général, ainsi que sur la façon dont elles se perçoivent et se définissent elles-mêmes. Les identités sont des constructions sociales qui prennent racine dans nos expériences et façonnent celles-ci. Elles se construisent et se transforment au fil du temps, modelées par les interprétations que nous, notre entourage et les systèmes avec lesquels nous interagissons attribuons à nos caractéristiques personnelles ou perçues. Même les identités issues de traits individuels peuvent influencer et définir l’ensemble de la cellule familiale, notamment lorsqu’elles entraînent des expériences communes de marginalisation2. Un regard sous l’angle de l’identité des familles permet de mettre en relief les inégalités et les forces associées à certaines identités, et qui ont des répercussions sur le bien-être des familles et de leurs membres.
Chaque individu définit sa propre identité, qui peut constituer une force, un moyen de s’affirmer et de développer de la résilience, tout en favorisant un sentiment d’appartenance et le partage de valeurs et de croyances communes. L’identité peut toutefois aussi être imposée de l’extérieur, de manière à exclure, à marginaliser, voire à opprimer. Or, cette dynamique d’exclusion enracinée dans l’histoire est souvent perpétuée, parfois renforcée par des politiques qui fragilisent les familles et les rendent vulnérables. Elle pèse sur les familles marginalisées, dont les réalités ne correspondent ni aux normes ni aux valeurs culturelles dominantes.
Cette section de la série La famille compte présente des portraits statistiques qui s’intéressent à la manière dont les individus se regroupent ou sont catégorisés par eux-mêmes ou par d’autres. Ces profils servent à illustrer les relations entre identités, ressources et inégalités qui peuvent avoir des effets sur le bien-être des familles. Cette publication ne saurait toutefois embrasser la totalité des identités, dont la diversité et la complexité dépassent le cadre proposé. Cette section présente plutôt des portraits succincts s’appuyant sur les données de recensement, de l’Enquête sociale générale et d’autres ressources statistiques, afin de constituer une base de données probantes actuelles et d’alimenter les réflexions sur le bien-être familial dans une société de plus en plus diversifiée.
Note technique
La plupart des données utilisées dans La famille compte s’appuient sur des enquêtes représentatives à l’échelle nationale, comme le recensement de la population, l’Enquête sociale générale et l’Enquête sociale canadienne. Les informations sur les familles tirées du recensement s’appuient sur la notion de famille de recensement, dans lesquelles tous les membres habitent le même logement. Il convient de souligner que cette approche repose sur des considérations méthodologiques et pratiques, et non sur une volonté de définir les familles, dont les relations et les responsabilités peuvent exister indépendamment d’un lieu de résidence commun.
Plusieurs modifications ont été apportées au Recensement de 2021 afin de mesurer le nombre de personnes transgenres et non binaires (à savoir toute personne qui ne s’identifie pas uniquement comme homme ou femme). Étant donné le faible nombre de personnes non binaires, Statistique Canada les regroupe parfois sous les catégories de genre « hommes+ » et « femmes+ » pour préserver leur confidentialité, ce qui se reflète également dans La famille compte.
Tous les pourcentages présentés dans cette publication sont arrondis au dixième près, excepté lorsque les données sources sont exprimées en nombres entiers. Les données de l’Enquête sociale générale et de l’Enquête sociale canadienne ne tiennent pas compte des personnes vivant dans les territoires, dans les réserves, ni des personnes résidant de façon permanente dans divers établissements (p. ex. les établissements pénitentiaires, les hôpitaux et les centres offrant des soins de longue durée).
- Gupta, V., Eames, C., Golding, L., Greenhill, B., Qi, R., Allan, S., Bryant, A., et Fisher, P. (24 avril 2023). Understanding the identity of lived experience researchers and providers: A conceptual framework and systematic narrative review. Research Involvement and Engagement, 9(26). https://doi.org/10.1186/s40900-023-00439-0 ↩︎
- Farr, R. H., Cashen, K. K., Diomede, M. T., et Simon, K. A. (22 avril 2025). Marginalized family identity theory: A framework to understand experiences in LGBTQIA+ and diverse family structures. Journal of Family Theory & Review, 17(2), 301-324. https://doi.org/10.1111/jftr.12624 ↩︎